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CNILTEXT000049918450 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/91/84/CNILTEXT000049918450.xml | DECISION | Décision DR-2024-143 autorisant le CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE LA REUNION à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur les facteurs favorisant le recours tardif aux soins et l’expérience des patientes diagnostiquées à un stade avancé de cancer du col de l’utérus, intitulée « COLRUN ». (Demande d’autorisation n° 924061). | DR-2024-143 | Autorisation de recherche | 2024-06-13 00:00:00 | 2024-07-13 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000049918451 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/91/84/CNILTEXT000049918451.xml | DECISION | Décision DR-2024-144 autorisant la société ROCHE à mettre en oeuvre la modification d’ un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur la prise en charge en pratique de routine des patients atteints de dégénérescence maculaire liée à l'âge sous sa forme néovasculaire et d'oedème maculaire diabétique, traités par anti-VEGF en France, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM et du PMSI, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2014 à 2019 (Demande d’autorisation n° 921301v1) | DR-2024-144 | Autorisation de recherche | 2024-06-14 00:00:00 | 2024-07-13 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000049918452 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/91/84/CNILTEXT000049918452.xml | DECISION | Décision DR-2024-145 autorisant l’AGENCE NATIONALE DE SANTÉ PUBLIQUE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur la surveillance épidémiologique de la santé des personnes sans emplois en France, intitulée « ESSE » (Demande d’autorisation n° 924102) | DR-2024-145 | Autorisation de recherche | 2024-06-17 00:00:00 | 2024-07-13 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000049918453 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/91/84/CNILTEXT000049918453.xml | DECISION | Décision DR-2024-146 autorisant la MAISON DE SANTE PLURIPROFESSIONNELLE UNIVERSITAIRE PINS-JUSTARET à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’association entre offre de soins primaires et morbi-mortalité populationnelle en France à l’échelle des territoires de vie, nécessitant un accès aux données du PMSI et du CépiDc, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2004 à 2023, intitulée « M-OSP ». (Demande d’autorisation n°924098). | DR-2024-146 | Autorisation de recherche | 2024-06-18 00:00:00 | 2024-07-13 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000049918454 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/91/84/CNILTEXT000049918454.xml | DECISION | Décision DR-2024-147 autorisant l’HÔPITAL UNIVARSITAIRE DE BÂLE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur la précision du diagnostic du spin sinusoïdal sans contraste CT à détecteur plat (FDCT) pour la détection des lésions intracrâniennes hémorragie chez les patients victimes d'un AVC. (Demande d’autorisation n° 924109) | DR-2024-147 | Autorisation de recherche | 2024-06-18 00:00:00 | 2024-07-13 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000049918455 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/91/84/CNILTEXT000049918455.xml | DECISION | Décision DR-2024-148 autorisant L’INSTITUT GUSTAVE ROUSSY à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’évaluation médico-économique d’un programme personnalisé de perte de poids chez les patients en surpoids ou obèses suivis pour un cancer du sein, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM, du PMSI et du CépiDc, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2018 à 2023, intitulée « MEDEA - SNDS ». (Demande d’autorisation n° 924133). | DR-2024-148 | Autorisation de recherche | 2024-06-19 00:00:00 | 2024-07-13 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000049918456 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/91/84/CNILTEXT000049918456.xml | DECISION | Décision DR-2024-149 autorisant l’INSTITUT GUSTAVE ROUSSY à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur la radiothérapie de contact par rayons x pour la préservation de l’organe dans les adénocarcinomes du rectum, intitulée « TRESOR » | DR-2024-149 | Autorisation de recherche | 2024-06-19 00:00:00 | 2024-07-13 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000049918457 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/91/84/CNILTEXT000049918457.xml | DECISION | Décision DR-2024-150 autorisant l’Institut GUSTAVE ROUSSY à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur le profilage moléculaire pour stratification du traitement des enfants et jeunes adultes porteurs d’un cancer, intitulée « MAPPY ACT 2 ». (Demande d’autorisation n°923306). | DR-2024-150 | Autorisation de recherche | 2024-06-19 00:00:00 | 2024-07-13 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000049918458 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/91/84/CNILTEXT000049918458.xml | DECISION | Décision DR-2024-151 autorisant la société LFB-BIOTECHNOLOGIES à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur la polyneuropathie inflammatoire démyélinisante chronique en France, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM, du PMSI, du CepiDC et de l’échantillon des données du SNDS (ESND), composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2008 à 2023 (Demande d’autorisation n° 924112) | DR-2024-151 | Autorisation de recherche | 2024-06-19 00:00:00 | 2024-07-13 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000049918459 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/91/84/CNILTEXT000049918459.xml | DECISION | Décision DR-2024-152 autorisant le CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE LILLE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’épidémiologie des infections virales respiratoires de l’enfant de moins d’un an aux urgences pédiatriques suite à l’émergence du Covid-19. (Demande d’autorisation n°924093) | DR-2024-152 | Autorisation de recherche | 2024-06-24 00:00:00 | 2024-07-13 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000049918460 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/91/84/CNILTEXT000049918460.xml | DECISION | Décision DT-2024-007 autorisant conjointement LES LABORATOIRES DE BIOLOGIE MEDICALE DU RESEAU CERBALLIANCE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité la constitution d’un entrepôt de données de santé (Demande d’autorisation n° 2231450v0). | DT-2024-007 | Autre autorisation | 2024-03-18 00:00:00 | 2024-07-13 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000049918462 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/91/84/CNILTEXT000049918462.xml | DECISION | Décision DT-2024-009 autorisant la société TAKEDA FRANCE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité la gestion d’un cadre de prescription compassionnelle concernant la spécialité ADCETRIS 50mg, poudre pour solution à diluer pour perfusion (Brentuximab Vedotin) dans l’indication « traitement du Lymphome de Hodgkin en seconde ligne avant greffe autologue de cellules souches, en association à la chimiothérapie standard chez les enfants, les adolescents et les adultes ». (Demande d’autorisation n°2231642v1) | DT-2024-009 | Autre autorisation | 2024-04-09 00:00:00 | 2024-07-13 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000049918461 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/91/84/CNILTEXT000049918461.xml | DECISION | Décision DT-2024-008 autorisant L’INSTITUT NATIONAL DE LA SANTE ET DE LA RECHERCHE MEDICALE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité la constitution d’un entrepôt de données de santé sur les maladies rares de l’oeil, dénommé « FREDD ». (Demande d’autorisation n°2229636v1) | DT-2024-008 | Autre autorisation | 2024-04-06 00:00:00 | 2024-07-13 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000049918463 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/91/84/CNILTEXT000049918463.xml | DECISION | Décision DT-2024-010 autorisant le CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE GUADELOUPE à mettre en oeuvre la modification d’un traitement de données ayant pour finalité un entrepôt des maladies neurodégénérative dénommé « REG MND » (Demande d’autorisation n°2219058v2). | DT-2024-010 | Autre autorisation | 2024-04-15 00:00:00 | 2024-07-13 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000049918464 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/91/84/CNILTEXT000049918464.xml | DECISION | Décision DT-2024-011 autorisant la société ABBVIE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité la gestion d’un cadre de prescription compassionnelle concernant les spécialités BOTOX 50 UNITES ALLERGAN, BOTOX 100 UNITES ALLERGAN, BOTOX 200 UNITES ALLERGAN dans l’indication « Traitement de la douleur neuropathique périphérique chronique (depuis au moins 6 mois) bien localisée (surface ≤ 240 cm²) en tant que traitement adjuvant chez les patients adultes insuffisamment soulagés ou réfractaires aux autres traitements ». (Demande d’autorisation n°2231701v1) | DT-2024-011 | Autre autorisation | 2024-05-13 00:00:00 | 2024-07-13 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000050008526 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/50/00/85/CNILTEXT000050008526.xml | DECISION | Décision DR-2024-153 du 28 juin 2024 autorisant l’INSTITUT CURIE à mettre en œuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur la prise en charge des patients atteints de tumeurs stromales gastro-intestinales sur le territoire national entre 2010 et 2020, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM, du PMSI et du CépiDc, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2005 à 2025, intitulée " REALIGIST ". (Demande d’autorisation n° 923136v1) | DR-2024-153 | Autorisation de recherche | 2024-06-28 00:00:00 | 2024-07-20 00:00:00 | VIGUEUR | La Commission nationale de l’informatique et des libertés, Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016, relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu le décret n° 2019-536 du 29 mai 2019 pris pour l'application de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu la décision du 21 septembre 2023 portant délégation de signature du secrétaire général de la Commission nationale de l’informatique et des libertés ; Saisie d’une demande d’autorisation relative à un traitement de données à caractère personnel à des fins de recherche, d'étude ou d'évaluation dans le domaine de la santé ; Considérant que ce traitement, dont la finalité présente un caractère d’intérêt public, relève des dispositions de la section 3 du chapitre III du titre II de la loi du 6 janvier 1978 modifiée ; Considérant que le traitement présente les caractéristiques et répond aux conditions suivantes : Sur les sous-traitants Le projet fait partie des lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt UNIBASE ouvert en 2021 par la Plateforme des données de santé (PDS). Une convention conforme à l’article 28 du Règlement général sur la protection des données (RGPD), répartissant les rôles et responsabilités de chacune des parties sera conclue entre le responsable de traitement et la PDS, concernant notamment la sensibilisation des utilisateurs du projet, la surveillance des traces, la gestion des alertes et des incidents ainsi que les gestions des exports de données anonymes. Par ailleurs, la répartition des rôles et responsabilités entre le responsable de traitement et UNICANCER, concernant le contrôle qualité des données cliniques, sera formalisée par une convention entre les deux parties conformément à l’article 28 du RGPD. Avis du comité Avis favorable avec recommandations du Comité éthique et scientifique pour les recherches, les études et les évaluations dans le domaine de la santé du 8 septembre 2022. Points de non-conformité à la méthodologie de référence Le dossier de demande mentionne que le traitement envisagé est conforme aux dispositions de la méthodologie de référence MR-004, à l'exception de la nature des données traitées et des modalités d’information des personnes concernées. Réutilisation des données d’une base existante Sous réserve de l’exercice du droit d’opposition, les données réutilisées dans le cadre de cette étude proviendront : de la base nationale du réseau de référence sarcomes NETSARC+ mise en œuvre par le centre Léon Bérard (demande d’autorisation CNIL n°910390) ; des dossiers médicaux des patients pris en charge par six centres de lutte contre le cancer (CLCC) ; des serveurs d’imagerie pour une sous-partie de patients pris en charge par six centres de lutte contre le cancer (CLCC) ; des données du système national des données de santé (SNDS) ; Seules les données des personnes prises en charge dans un CLCC entre 2010 et 2020 et identifiées via la base nationale du réseau de référence sarcomes NETSARC+, seront traitées dans le cadre de cette étude. Cette étude concerne environ 2000 personnes. Catégories particulières de données traitées (autres que données de santé), incluant des données issues du SNDS historique Sous réserve qu’elles soient diffusables par la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM), le responsable de traitement sollicite un accès aux données : du SNIIRAM et du PMSI des années 2005 à 2025 ; du CépiDc des années 2010 à 2025. Seules les données strictement nécessaires et pertinentes au regard des objectifs du traitement seront transmises par la CNAM. Les données issues des dossiers médicaux feront l'objet d'un rapprochement avec les données issues du SNDS par l’utilisation du numéro d’inscription au répertoire national d’identification des personnes physiques (NIR), du sexe et de la date de naissance complète des participants. Les centres participants à l’étude devront transférer les NIR exclusivement à la CNAM. Information et droits des personnes Pour les patients dont le suivi est toujours en cours : Ces patients ont reçu depuis mi 2022, un amendement à la note d’information individuelle afin de prévoir un dispositif spécifique d’information auquel ils pourront se reporter préalablement à la mise en œuvre de chaque nouvelle étude nécessitant la réutilisation de leurs données. Une note d’information relative à la présente étude sera diffusée sur ce site web dédié. Pour les patients n’ayant pas reçu de note d’information individuelle amendée prévoyant la réutilisation de leurs données et le renvoi vers portail de transparence : En application de l'article 14 du RGPD, l'obligation d'information individuelle de la personne concernée peut faire l'objet d'exceptions, notamment dans l'hypothèse où la fourniture d'une telle information se révélerait impossible, exigerait des efforts disproportionnés ou compromettrait gravement la réalisation des objectifs du traitement. En pareils cas, le responsable de traitement prend des mesures appropriées pour protéger les droits et libertés, ainsi que les intérêts légitimes de la personne concernée, y compris en rendant les informations publiquement disponibles. En l'espèce, il sera fait exception au principe d'information individuelle pour ces personnes et des mesures appropriées seront mises en œuvre, notamment par la diffusion d’une information relative au projet de recherche sur le site web : du responsable de traitement ; des associations de patients, nationale (Info Sarcomes) et spécifique aux GIST (AFPG Ensemble contre le GIST) ; du réseau de référence sarcome NETSARC+ ; de chacun des centres participant ; d’UNICANCER ; de la PDS. Sur la sécurité des données et leurs modalités d’hébergement A titre liminaire, la CNIL prend acte de ce que le dossier de demande justifie de la nécessité de recourir à la solution technique de la PDS, compte tenu des caractéristiques ainsi que des modalités spécifiques de mise en œuvre de cette étude. La sécurité des données de l’espace projet dédié au projet " REALIGIST " dépend essentiellement de la solution technique de la PDS, qui a fait l’objet d’une analyse globale des risques et d’impact sur la vie privée, suivie d’une homologation selon le référentiel de sécurité du SNDS. Plus spécifiquement, une analyse d’impact relative à la protection des données a été transmise à la CNIL concernant la solution technique de la PDS, qui correspond à une bulle sécurisée SNDS et qui hébergera le projet " REALIGIST ". Le responsable de traitement a réalisé et transmis à l’appui de la demande d’autorisation une analyse d’impact relative à la protection des données spécifique au projet " REALIGIST " et intégrant les éléments fournis par la PDS pour sa solution technique. Une homologation de l’espace projet a ainsi été réalisée par le responsable de traitement le 22 décembre 2023, pour une durée de trois ans, sous réserve de la mise en œuvre du plan d’actions qu’il a défini. Cette décision d’homologation est valable jusqu’au 22 décembre 2026 et devra donc être renouvelée avant cette date si le projet est toujours en cours. Les mesures de sécurité mises en œuvre par le responsable de traitement apparaissent proportionnées aux risques présentés par le traitement. UNICANCER conservera les données cliniques en base active uniquement pour le contrôle qualité et jusqu’au transfert sur la PDS validé. Les données seront alors archivées pendant deux ans maximum. Ces archives devront faire l'objet de mesures spécifiques impliquant un cloisonnement dans un espace de stockage dédié, des habilitations limitées à un nombre restreint de personnes et des accès exceptionnels strictement justifiés. Transferts hors Union européenne L’article R. 1461-1 du CSP prévoit qu’aucun transfert de données à caractère personnel ne peut être réalisé en dehors de l'Union européenne, sauf dans le cas d'accès ponctuels aux données par des personnes situées en dehors de l'Union européenne, pour une finalité relevant du 1° du I de l'article L. 1461-3 du CSP. En l’espèce, le dossier de demande mentionne que, bien que le prestataire ne soit pas exclusivement soumis aux lois et juridictions de l’Union européenne, aucun transfert en dehors de l’Union européenne de données individuelles du SNDS n’est prévu, aucun membre de l’équipe de recherche n’étant situé en dehors de l’Union européenne. Durée d’accès / de conservation des données Les NIR, les dates de naissance complètes et le sexe seront détruits après l’appariement. Données du SNDS : trois ans à compter de la mise à disposition des données. Observations particulières Les bases de données pérennes comprenant des données de santé et constituées en vue de leur réutilisation à des fins de recherche dans le domaine de santé sont des entrepôts de données. Sauf en cas de recueil du consentement des personnes concernées, ces traitements relèvent du régime de formalités préalables prévu par les articles 66 et suivants de la loi " informatique et libertés " (déclaration de conformité au référentiel " entrepôt de données de santé " ou, en cas de non-conformité au référentiel, autorisation de la CNIL). AUTORISE l’INSTITUT CURIE à mettre en œuvre le traitement décrit ci-dessus. La Cheffe du service de la santé Hélène GUIMIOT-BREAUD |
CNILTEXT000050008527 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/50/00/85/CNILTEXT000050008527.xml | DECISION | Décision DR-2024-154 du 24 juin 2024 autorisant L’INSTITUT NATIONAL DE LA SANTE ET DE LA RECHERCHE MEDICALE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant les changements de connectivité cérébrale associés à la perception et la mémoire du temps entre individus jeunes et âgés, intitulée « TIMES ». (Demande d’autorisation n° 924110) | DR-2024-154 | Autorisation de recherche | 2024-06-24 00:00:00 | 2024-07-20 00:00:00 | VIGUEUR | La Commission nationale de l’informatique et des libertés, Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016, relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu le décret n° 2019-536 du 29 mai 2019 pris pour l'application de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu la décision du 21 septembre 2023 portant délégation de signature du secrétaire général de la Commission nationale de l’informatique et des libertés ; Saisie d’une demande d’autorisation relative à un traitement de données à caractère personnel à des fins de recherche, d'étude ou d'évaluation dans le domaine de la santé ; Considérant que ce traitement, dont la finalité présente un caractère d’intérêt public, relève des dispositions de la section 3 du chapitre III du titre II de la loi du 6 janvier 1978 modifiée ; Considérant que le traitement présente les caractéristiques et répond aux conditions suivantes : Avis du comité Avis favorable du Comité de protection des personnes Sud-Est I du 8 janvier 2024. Point de non-conformité à la méthodologie de référence concernée Le dossier de demande mentionne que le traitement envisagé est conforme aux dispositions de la méthodologie de référence MR-001, à l'exception des destinataires des données directement identifiantes Destinataires des données La collecte des nom, prénom ainsi que des coordonnées téléphoniques, électroniques ou postales est nécessaire pour proposer aux volontaires de participer à l’étude, leur adresser la note d’information et assurer leur suivi. Les données directement identifiantes doivent être traitées et transmises de façon séparée des données de santé et être enregistrées dans une base de données distincte. En outre, seul un nombre strictement limité de personnes habilitées et soumises au secret professionnel pourra accéder aux données directement identifiantes. Information et droits des personnes Tous les participants recevront une note d’information individuelle par voie électronique ou postale comportant l’ensemble des mentions prévues par le Règlement général sur la protection des données. Transferts hors Union européenne La présente décision ne vaut pas autorisation de transfert de données en dehors de l’Union européenne vers un pays ne présentant pas un niveau de protection adéquat. Durées de conservation en base active et en archivage L’ensemble des données collectées concernant des personnes qui ne seront pas incluses dans l’étude (absence d’intérêt ou détection de critères de non inclusion) seront immédiatement détruites, à la suite de l’échange téléphonique de pré-inclusion. Les données nominatives et les coordonnées postales, électroniques ou téléphoniques des participants seront détruites à la suite de la communication des résultats globaux. Autres données : Base active : huit ans Archivage : quinze ans. Réutilisation des données Toute nouvelle étude qui serait mise en œuvre à partir des données recueillies devra faire l’objet de formalités auprès de la Commission. AUTORISE L’INSTITUT NATIONAL DE LA SANTE ET DE LA RECHERCHE MEDICALE à mettre en œuvre le traitement décrit ci-dessus. La Cheffe du service de la santé Hélène GUIMIOT-BREAUD |
CNILTEXT000050008528 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/50/00/85/CNILTEXT000050008528.xml | DECISION | Décision DR-2024-155 du 24 juin 2024 autorisant l’INSTITUT NATIONAL DE LA SANTE ET DE LA RECHERCHE MEDICALE et l’UNIVERSITE D’UTRECHT à mettre en œuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur le lien entre les modes d’exposition à la lumière la nuit et le sommeil, intitulée « LILLY ». (Demande d’autorisation n° 924121) | DR-2024-155 | Autorisation de recherche | 2024-06-24 00:00:00 | 2024-07-20 00:00:00 | VIGUEUR | La Commission nationale de l’informatique et des libertés, Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016, relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu le décret n° 2019-536 du 29 mai 2019 pris pour l'application de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu la décision du 21 septembre 2023 portant délégation de signature du secrétaire général de la Commission nationale de l’informatique et des libertés ; Saisie d’une demande d’autorisation relative à un traitement de données à caractère personnel à des fins de recherche, d'étude ou d'évaluation dans le domaine de la santé ; Considérant que ce traitement, dont la finalité présente un caractère d’intérêt public, relève des dispositions de la section 3 du chapitre III du titre II de la loi du 6 janvier 1978 modifiée ; Considérant que le traitement présente les caractéristiques et répond aux conditions suivantes : Responsables de traitement Les deux responsables de traitement, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale et l’Université Utrecht déterminent conjointement les finalités et les moyens du traitement. Avis du comité Avis favorable du Comité éthique et scientifique pour les recherches, les études et les évaluations dans le domaine de la santé du 14 mars 2024 Points de non-conformité à la méthodologie de référence concernée Le dossier de demande mentionne que le traitement envisagé est conforme aux dispositions de la méthodologie de référence MR-004, à l'exception de la nature des données traitées et des destinataires des données directement identifiantes Catégories particulières de données traitées (autres que données de santé) La collecte de la zone d’habitation des participants a été scientifiquement justifiée dans le dossier de demande. Destinataires des données directement identifiantes La collecte des nom, prénom, ainsi que des coordonnées (postales, téléphoniques ou électroniques) est nécessaire afin d’assurer le suivi des participants qui en sont informés. Les courriers électroniques adressés aux participants/patients ne devront révéler aucune information sur l’état de santé réel ou supposé des participants. Les données directement identifiantes doivent être traitées et transmises de façon séparée des données de santé et être enregistrées dans une base de données distincte. En outre, seul un nombre strictement limité de personnes habilitées et soumises au secret professionnel pourra accéder aux données directement identifiantes. Information et droits des personnes Tous les participants recevront une note d’information individuelle comportant l’ensemble des mentions prévues par le Règlement général sur la protection des données (RGPD). Durées de conservation en base active et en archivage Les données administratives d’identification (nom, prénom, coordonnées postales téléphoniques et électroniques) seront détruites à la fin du suivi des participants. Autres données Base active : quatre ans et six mois Archivage : quinze ans. Réutilisation des données Toute nouvelle étude qui serait mise en œuvre à partir des données recueillies devra faire l’objet de formalités auprès de la CNIL. AUTORISE L’INSTITUT NATIONAL DE LA SANTE ET DE LA RECHERCHE MEDICALE et l’UNIVERSITE UTRECHT à mettre en œuvre le traitement décrit ci-dessus. La Cheffe du service de la santé Hélène GUIMIOT-BREAUD |
CNILTEXT000050008530 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/50/00/85/CNILTEXT000050008530.xml | DECISION | Décision DR-2024-158 du 27 juin 2024 autorisant l’ASSISTANCE PUBLIQUE HOPITAUX DE PARIS à mettre en œuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur la dynamique de transmission des bactéries résistantes aux antibiotiques entre le chien et l’homme. (Demande d’autorisation n° 924053) | DR-2024-158 | Autorisation de recherche | 2024-06-27 00:00:00 | 2024-07-20 00:00:00 | VIGUEUR | La Commission nationale de l’informatique et des libertés, Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016, relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu le décret n° 2019-536 du 29 mai 2019 pris pour l'application de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu la décision du 21 septembre 2023 portant délégation de signature du secrétaire général de la Commission nationale de l’informatique et des libertés ; Saisie d’une demande d’autorisation relative à un traitement de données à caractère personnel dans le domaine de la santé ; Considérant que ce traitement, dont la finalité présente un caractère d’intérêt public, relève des dispositions de la section 3 du chapitre III du titre II de la loi du 6 janvier 1978 modifiée ; Considérant que le traitement présente les caractéristiques et répond aux conditions suivantes : Avis du comité Avis favorable du Comité de protection des personnes Ile de France VIII du 23 novembre 2023 Points de non-conformité à la méthodologie de référence concernée Le dossier de demande mentionne que le traitement envisagé est conforme aux dispositions de la méthodologie de référence MR-003, à l'exception de la nature des données traitées et des destinataires des données directement identifiantes. Catégories particulières de données traitées (autres que données de santé) La collecte des nom, prénom, ainsi que des coordonnées électroniques est nécessaire pour assurer le suivi des patients qui en sont informés. En outre, des enregistrements vidéo permettant l’identification des personnes se prêtant à la recherche seront réalisés dans le cadre de cette étude. Le consentement des participants pour la réalisation des enregistrements sera recueilli. Les données directement identifiantes doivent être traitées et transmises de façon séparée des données de santé et être enregistrées dans une base de données distincte. En outre, seul un nombre strictement limité de personnes habilitées et soumises au secret professionnel pourra accéder aux données directement identifiantes. Information et droits des personnes Tous les participants recevront une note d’information individuelle comportant l’ensemble des mentions prévues par le Règlement général sur la protection des données. Les deux titulaires de l’exercice de l’autorité parentale recevront une note d’information individuelle en vue de la participation de leur enfant mineur à l’étude. Durées de conservation en base active et en archivage Les échantillons biologiques seront conservés pendant dix ans puis détruits. Les enregistrements vidéo seront conservés pendant deux ans puis archivés pendant quinze ans, dans un format ne permettant pas la réidentification des personnes. Autres données : Base active : huit ans Archivage : quinze ans. Réutilisation des données et échantillons biologiques Toute nouvelle étude qui serait mise en œuvre à partir des échantillons et des données recueillies devra faire l’objet de formalités auprès de la CNIL. AUTORISE, l’ASSISTANCE PUBLIQUE HOPITAUX DE PARIS à mettre en œuvre le traitement décrit ci-dessus. La Cheffe du service de la santé Hélène GUIMIOT-BREAUD |
CNILTEXT000050008531 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/50/00/85/CNILTEXT000050008531.xml | DECISION | Décision DR-2024-159 du 27 juin 2024 autorisant l’ASSISTANCE PUBLIQUE - HOPITAUX DE PARIS à mettre en œuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’impact respiratoire et psychologique de la chirurgie élective des malformations pulmonaires congénitales, intitulée « MALFPULM2 ». (Demande d’autorisation n° 924160) | DR-2024-159 | Autorisation de recherche | 2024-06-27 00:00:00 | 2024-07-20 00:00:00 | VIGUEUR | La Commission nationale de l’informatique et des libertés, Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016, relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu le décret n° 2019-536 du 29 mai 2019 pris pour l'application de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu la décision du 21 septembre 2023 portant délégation de signature du secrétaire général de la Commission nationale de l’informatique et des libertés ; Saisie d’une demande d’autorisation relative à un traitement de données à caractère personnel dans le domaine de la santé ; Considérant que ce traitement, dont la finalité présente un caractère d’intérêt public, relève des dispositions de la section 3 du chapitre III du titre II de la loi du 6 janvier 1978 modifiée ; Considérant que le traitement présente les caractéristiques et répond aux conditions suivantes : Avis du comité Avis favorable du Comité de protection des personnes Sud-Est V du 16 mai 2024. Point de non-conformité à la méthodologie de référence concernée Le dossier de demande mentionne que le traitement envisagé est conforme aux dispositions de la méthodologie de référence MR-003, à l'exception des destinataires des données directement identifiantes. Destinataires des données directement identifiantes La collecte des nom, prénom, ainsi que des coordonnées (postales, téléphoniques, électroniques) est nécessaire afin d’assurer le suivi des participants qui en sont informés. Les données directement identifiantes doivent être traitées et transmises de façon séparée des données de santé et être enregistrées dans une base de données distincte. En outre, seul un nombre strictement limité de personnes habilitées et soumises au secret professionnel pourra accéder aux données directement identifiantes. Les courriers électroniques adressés aux titulaires de l’exercice de l’autorité parentale ne devront révéler aucune information sur l’état de santé réel ou supposé de leur enfant. Information et droits des personnes Les deux titulaires de l’exercice de l’autorité parentale recevront une note d’information en vue de la participation de l’enfant mineur à l’étude. Ce dernier recevra également une note d’information individuelle. Durée de conservation en base active et en archivage Les données administratives d’identification (nom, prénom, coordonnées postales, téléphoniques et électroniques) seront détruites à la fin du suivi des participants. Autres données Base active : quatre ans Archivage : quinze ans. Réutilisation des données Toute nouvelle étude qui serait mise en œuvre à partir des données recueillies devra faire l’objet de formalités auprès de la Commission. AUTORISE l’ASSISTANCE PUBLIQUE – HOPITAUX DE PARIS à mettre en œuvre le traitement décrit ci-dessus. La Cheffe du service de la santé Hélène GUIMIOT-BREAUD |
CNILTEXT000050008532 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/50/00/85/CNILTEXT000050008532.xml | DECISION | Décision DR-2024-160 du 28 juin 2024 autorisant l’ASSISTANCE PUBLIQUE - HOPITAUX DE PARIS à mettre en oeuvre la modification d’un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur la préoxygénation pour les aspirations trachéales en réanimation, intitulée « POXTRA ». (Demande d’autorisation n° 923255v2) | DR-2024-160 | Autorisation de recherche | 2024-06-28 00:00:00 | 2024-07-20 00:00:00 | VIGUEUR | La Commission nationale de l’informatique et des libertés, Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016, relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu le décret n° 2019-536 du 29 mai 2019 pris pour l'application de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu la décision du 21 septembre 2023 portant délégation de signature du secrétaire général de la Commission nationale de l’informatique et des libertés ; Saisie d’une demande de modification de l’autorisation relative à un traitement de données à caractère personnel dans le domaine de la santé ; Considérant que ce traitement, dont la finalité présente un caractère d’intérêt public, relève des dispositions de la section 3 du chapitre III du titre II de la loi du 6 janvier 1978 modifiée ; Considérant que le traitement présente les caractéristiques et répond aux conditions suivantes : Avis du comité Avis favorable du Comité de protection des personnes Ile de France IV du 29 mai 2024. Modification du traitement de données La modification envisagée porte sur les modalités d’information des personnes concernées suite à leur inclusion en urgence. Les autres conditions de mise en œuvre de l’étude restent inchangées. AUTORISE l’ASSISTANCE PUBLIQUE – HOPITAUX DE PARIS à mettre en œuvre le traitement décrit ci-dessus. La Cheffe du service de la santé Hélène GUIMIOT-BREAUD |
CNILTEXT000049150833 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/15/08/CNILTEXT000049150833.xml | DELIBERATION | Délibération n° HAB-2024-001 du 8 février 2024 habilitant des agents de la Commission nationale de l'informatique et des libertés à procéder à des missions de vérification | HAB-2024-001 | Disposition interne CNIL | 2024-02-08 00:00:00 | 2024-02-16 00:00:00 | VIGUEUR | La Commission nationale de l'informatique et des libertés, Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données ; Vu le code de la sécurité intérieure, notamment son article L. 253-3 ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, notamment ses articles 8.2.g), 10, 11 et 19 ; Après avoir entendu les observations de M. Damien MILIC, commissaire du Gouvernement , Décide : Article 1 Les agents de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) ci-après désignés sont habilités, à raison de leurs fonctions, à effectuer les visites et vérifications mentionnées à l'article 19 de la loi du 6 janvier 1978 et à l'article L. 253-3 du code de la sécurité intérieure : M. Belaïd AÏT HAMOUDA, auditeur des systèmes d'information au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Thibaud ANTIGNAC, adjoint au chef du service de l'expertise technologique à la direction des technologies et de l'innovation ; M. Mehdi ARFAOUI, sociologue du numérique au service du laboratoire d'innovation numérique à la direction des technologies et de l'innovation ; M. Monir AZRAOUI, ingénieur expert au service de l'expertise technologique à la direction des technologies et de l'innovation ; Mme Audrey BACQUIÉ, chargée de greffe au service des sanctions et du contentieux à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Isabelle BARBÉ, chargée d'instruction juridique au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Leslie BASSE, juriste au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Jean BAUDRILLARD, adjoint au chef du service des relations avec les publics à la direction des relations avec les publics ; M. Corentin BEAUFILS, juriste au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Khadija BELGHITI-ALAOUI, chargée d'instruction juridique au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Najma BICHARA, juriste au service des affaires européennes et internationales ; M. Martin BIÉRI, chargé des études prospectives au laboratoire d'innovation numérique à la direction des technologies et de l'innovation ; M. Thomas BIZET, chef du service des relations avec les publics à la direction des relations avec les publics ; Mme Nathalie BOHBOT, auditrice des systèmes d'information au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Stéphanie BOISSEAU, juriste au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Renaud BOITOUZET, auditeur des systèmes d'information au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Sandrine BONTROND, juriste au service des relations avec les publics à la direction des relations avec les publics ; Mme Cécile BOSSER, juriste conseil au service des relations avec les publics à la direction des relations avec les publics ; M. Tanguy BOUCHER, juriste au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Érik BOUCHER DE CRÈVECOEUR, ingénieur référent santé au service de l'expertise technologique à la direction des technologies et de l'innovation ; Mme Justine BRAIVE, juriste au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Rodolphe BRÉARD, auditeur des systèmes d'information au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Véronique BREMOND, juriste au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Céline BRÉZILLON, adjointe à la cheffe du service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Vincent BRINGER, juriste au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Solenn BRUNET, ingénieure experte au service de l'expertise technologique à la direction des technologies et de l'innovation ; M. Clément BUNEL, juriste au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Thierry CARDONA, ingénieur au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Madeleine CAZETTES DE SAINT LÉGER, juriste au service des sanctions et du contentieux à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Lucie CHARTRAIN, juriste au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Régis CHATELLIER, chargé des études prospectives au laboratoire d'innovation numérique à la direction des technologies et de l'innovation ; Mme Virginie CLAUDE-LOONIS, adjointe au chef du service des sanctions et du contentieux à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Isabelle COHEN, juriste au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Marion de GASQUET, adjointe à la cheffe de service des affaires régaliennes et des collectivités territoriales à la direction de l'accompagnement juridique ; Mme Tess D'ARMAGNAC, juriste au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Audrey DANEL, juriste au service des sanctions et du contentieux à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Justine DEBOTÉ, chargée de greffe au service des sanctions et du contentieux à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Guillaume DELAFOSSE, juriste au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Isabelle DELERUE, chargée d'instruction juridique au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Grégoire DELETTE, juriste au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Amélie DELEUZE, juriste au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Florent DELLA VALLE, chef de service au service de l'expertise technologique à la direction des technologies et de l'innovation ; M. Xavier DELPORTE, directeur des relations avec les publics ; Mme Sadio DIOUMASSY, chargée d'instruction juridique au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Rosine DOLBEC, juriste au service des sanctions et du contentieux à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Julien DROCHON, auditeur des systèmes d'information référent au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Hugo DUSSERT, ingénieur expert au service de l'expertise technologique à la direction des technologies et de l'innovation ; M. Louis DUTHEILLET DE LAMOTHE, secrétaire général ; Mme Viktorija ELENSKI, juriste au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Anne FONTANILLE, juriste au service des affaires européennes et internationales ; Mme Florence FOURETS, directrice chargée de projets régaliens auprès du secrétaire général ; Mme Marie GAILLARDON, juriste au service des sanctions et du contentieux à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Linda GAMIETTE, juriste au service des relations avec les publics à la direction des relations avec les publics : M. Gaston GAUTRENEAU, ingénieur expert au service de l'expertise technologique à la direction des technologies et de l'innovation ; M. Antoine GAUME, ingénieur expert au service de l'expertise technologique à la direction des technologies et de l'innovation ; M. Rodolphe GÉNISSEL, chef du service des sanctions et du contentieux à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Sophie GENVRESSE, cheffe du service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Laurène GOIRAND, auditrice des systèmes d'information au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Yoann GONTHIER LE GUEN, juriste au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Sarah GUILLOU, juriste au service des sanctions et du contentieux à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Sandra GREBER, juriste au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Manel HOUD, juriste au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Agathe HUBERT, juriste au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Sonia HUDELA, chargée d'instruction juridique au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Marion JABOT, juriste au service des sanctions et du contentieux à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Nathalie JACQUES, assistante au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Hugo JAUFFRET, adjoint au chef de service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Julien JEDRZEJCZAK, chargé d'instruction juridique au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Véronique JENNEQUIN, assistante juridique au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Karin KIEFER, directrice de la protection des droits et des sanctions ; M. Anton KISYELYOV, juriste au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Jérémie KOUZMINE, juriste au service des sanctions et du contentieux à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Névine LAHLOU, juriste au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Victor LARGER, juriste au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Sébastien LASTRÉ, auditeur des systèmes d'information au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Nina LE BONNIEC, juriste au service des affaires régaliennes et des collectivités territoriales à la direction de l'accompagnement juridique ; M. Aurélien LE BRET, juriste au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Alexis LEAUTIER, ingénieur intelligence artificielle au service de l'intelligence artificielle à la direction des technologies et de l'innovation ; Mme Delphine LEGOHEREL, directrice adjointe de la protection des droits et des sanctions ; Mme Morgane LE HIR, juriste au service des sanctions et du contentieux à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Emmanuel LEROUX, juriste au service des affaires européennes et internationales ; Mme Noémie LICHON, directrice adjointe de la protection des droits et des sanctions ; Mme Marie-Françoise MAINDRON, juriste au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Isabelle MANTZ, juriste au service des sanctions et du contentieux à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Delphine MARGULIS, chargée d'instruction juridique au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Astrid MARIAUX, cheffe de service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Tony MARTIN, adjoint au chef de service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Clothilde MAULIN, juriste au service des sanctions et du contentieux à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Oriane MAURICE, juriste au service des sanctions et du contentieux à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Nina MC EVOY, juriste au service des sanctions et du contentieux à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Lynda MEKKI, ingénieure cybersécurité spécialisée en traitement des incidents au service de l'expertise technologique à la direction des technologies et de l'innovation ; Mme Élise MERY-BOUDONNAT, juriste au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Mathias MOULIN, secrétaire général adjoint ; Mme Anaëlle MORIN, ingénieure experte au service de l'expertise technologique à la direction des technologies et de l'innovation ; Mme Sophie NERBONNE, directrice chargée de co-régulation économique ; Mme Rabia OUADDAH, juriste au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Bertrand PAILHÈS, directeur des technologies et de l'innovation ; Mme Adélaïde PATERNOGA, juriste au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Romain PIALAT, ingénieur recherche & développement au service du laboratoire d'innovation numérique à la direction des technologies et de l'innovation ; M. Antoine PLANCHOT, auditeur des systèmes d'information au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Benjamin POILVÉ, ingénieur expert au service de l'expertise technologique à la direction des technologies et de l'innovation ; Mme Laetitia RACINE, adjointe au chef de service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Délia RAHAL-LOFSKOG, chargée de mission au service des affaires européennes et internationales ; M. Vincent RASNEUR, ingénieur expert au service de l'expertise technologique à la direction des technologies et de l'innovation ; Mme Albane RICHET, adjointe à la cheffe du service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Caroline RILOS MACIAS, assistante juridique au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Anne-Charlotte ROUGELIN, juriste conseil au service des relations avec les publics à la direction des relations avec les publics ; Mme Claudine SANLAVILLE, chargée d'instruction juridique au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Benoit SEGUIN, chef de service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Hugo SENAYA, juriste conseil au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Lauren SÉRAN, juriste au service des sanctions et du contentieux à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Abdoulaye TALL, auditeur des systèmes d'information au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Ahlem TAMOUZA, juriste au service des affaires régaliennes et des collectivités territoriales à la direction de l'accompagnement juridique ; Mme Jamila TAZI, juriste au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Vincent TOUBIANA, chef du service du laboratoire d'innovation numérique à la direction des technologies et de l'innovation ; Mme Rokia TRAORE, chargée d'instruction juridique au service de l'exercice des droits et des plaintes à la direction de la protection des droits et des sanctions ; M. Félicien VALLET, chef du service de l'intelligence artificielle à la direction des technologies et de l'innovation ; M. Marco VERMEIL, chargé de mission sensibilisation aux droits à la direction des relations avec les publics ; M. Benjamin VIALLE, chef de service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions ; Mme Mathilde VIDALOT, juriste au service des affaires régaliennes et des collectivités territoriales à la direction de l'accompagnement juridique ; M. Christophe VIVENT, ingénieur cybersécurité spécialisé en traitement des incidents au service de l'expertise technologique à la direction des technologies et de l'innovation ; Mme Clémentine VOISARD, chargée de mission au service des relations avec les publics à la direction des relations avec les publics ; Mme Aminata VOYEL, auditrice des systèmes d'information au service des contrôles à la direction de la protection des droits et des sanctions. Article 2 La délibération n° HAB-2023-003 du 7 décembre 2023 habilitant des agents de la CNIL à procéder à des missions de vérification est abrogée. Article 3 Les habilitations mentionnées à l'article 1er sont délivrées pour une durée de cinq ans. Article 4 La présente décision sera publiée au Journal officiel de la République française. La présidente, M.-L. Denis |
CNILTEXT000049598140 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/59/81/CNILTEXT000049598140.xml | DELIBERATION | Délibération de la formation restreinte n°SAN-2024-007 du 25 avril 2024 relative à l’injonction prononcée à l’encontre de la société TAGADAMEDIA par la délibération
n° SAN-2023-025 du 29 décembre 2023
| SAN-2024-007 | 2024-04-25 00:00:00 | 2024-05-28 00:00:00 | VIGUEUR | La Commission nationale de l’informatique et des libertés, réunie en sa formation restreinte composée de Monsieur Philippe-Pierre CABOURDIN, président, M. Vincent LESCLOUS, vice-président, Mmes Laurence FRANCESCHINI et Isabelle LATOURNARIE-WILLEMS, M. Alain DRU, membres ; Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, notamment ses articles 20 et suivants ; Vu le décret n° 2019-536 du 29 mai 2019 pris pour l'application de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu la délibération n° 2013-175 du 4 juillet 2013 portant adoption du règlement intérieur de la Commission nationale de l'informatique et des libertés ; Vu la délibération n° SAN-2023-025 du 29 décembre 2023 adoptée par la formation restreinte à l’encontre de la société TAGADAMEDIA ; Vu les éléments transmis par la société TAGADAMEDIA le 5 février 2024 ; Après en avoir délibéré lors de la séance du 25 avril 2024, a adopté la décision suivante : I. FAITS ET PROCÉDURE 1. La société TAGADAMEDIA (ci-après " la société ") est une société qui met en œuvre des sites en ligne de jeux-concours et de tests de produits par lesquels elle collecte des données de prospects. Ces données sont ensuite vendues à des partenaires annonceurs effectuant des opérations de prospection commerciale. 2. Par décision du 29 décembre 2023, notifiée par courriel le 29 janvier 2024 et par lettre recommandée avec accusé de réception le 6 février 2024, la formation restreinte a, notamment, prononcé à l’égard de la société une injonction de mettre en œuvre des formulaires de collecte permettant de recueillir un consentement valable, assortie d’une astreinte de mille euros (1000) euros par jour de retard à l’issue d’un délai d’un mois suivant la notification de la délibération de la formation restreinte. 3. L’injonction était précisément formulée en ces termes : " mettre en œuvre sur les sites qu’elle édite un formulaire de collecte des données de prospects permettant de recueillir un consentement libre, spécifique, éclairée et univoque quant à la transmission de leurs données à caractère personnel à des partenaires à des fins de prospection. " 4. Par courriel du 5 février 2024, complétés par des courriers des 19 février et 18 mars 2024, la société a répondu à l’injonction. II. MOTIFS DE LA DECISION 5. La formation restreinte relève qu’il ressort des éléments de réponse fournis par la société le 5 février 2024 qu’elle propose trois formulaires distincts de collecte de données à caractère personnel utilisés à partir de sites de tests de produits ou de jeu-concours. 6. S’agissant du premier formulaire, la formation restreinte relève que sous les champs prévus pour collecter les données des participants, une mention d’information précise : " en continuant, je reconnais avoir lu la politique de protection des données et pris connaissance de la liste des partenaires ". Sous cette mention figurent deux boutons rouges avec des textes en blanc et une taille de police quasiment identique à celle de la mention d’information. Le premier bouton indique " Je participe et j’accepte de recevoir les offres des partenaires de … ". Le second bouton indique " Je participe et je refuse de recevoir les offres des partenaires de … ". 7. S’agissant du deuxième formulaire, la formation restreinte relève que sous les champs prévus pour collecter les données des participants, une mention d’information précise : " en continuant, je reconnais avoir lu la politique de protection des données. En cliquant sur " J’ACCEPTE ET CONTINUE ", j’accepte de recevoir les offres des partenaires de l’opération. En cliquant sur " JE REFUSE ET CONTINUE ", je continue ma participation en refusant de recevoir les offres des partenaires de l’opération ". Sous ce texte, figure une case à cocher permettant d’accepter le règlement de l’opération et deux boutons bleus avec des textes en blanc dont la taille de police est un peu plus grande que celle de la mention d’information. Le premier bouton indique " J’ACCEPTE ET CONTINUE ". Le second bouton indique " JE REFUSE ET CONTINUE ". 8. S’agissant du troisième formulaire, la formation restreinte relève que sous les champs prévus pour collecter les données des participants, figurent une case à cocher permettant d’accepter le règlement de l’opération ainsi qu’une mention d’information qui précise : " en continuant, je reconnais avoir lu la politique de protection des données. En cliquant sur " J’accepte et continue ma participation ", j’accepte de recevoir les offres des partenaires de l’opération. En cliquant sur " je refuse et continue ma participation ", je continue ma participation en refusant de recevoir les offres des partenaires de l’opération ". Sous cette mention se trouvent deux boutons bleus avec des textes en blanc et dont la taille de police est quasiment identique à celle de la mention. Le premier bouton indique " J’accepte et continue ma participation ". Le second bouton indique " Je refuse et continue ma participation ". 9. La formation restreinte considère que la lecture du texte explicatif, présent sur chacun des formulaires, permet de prendre pleinement conscience des conséquences d’un clic sur chacun des boutons. Ainsi, tels qu’ils sont conçus, les trois formulaires permettent aux personnes concernées de faire un choix éclairé. 10. Par ailleurs, la formation restreinte relève que l’aperçu global de l’interface et l’intitulé des boutons ne mettent pas particulièrement en valeur l’option permettant d’accepter de recevoir les offres des partenaires, au détriment de celle permettant d’exprimer un refus. Les personnes concernées peuvent donc exprimer un choix univoque et libre reflétant leur préférence en matière de transmission des données à des fins de prospection commerciale. 11. Dans ces conditions, la formation restreinte considère que les trois formulaires proposés par la société permettent de recueillir un consentement univoque, libre et éclairé, conformément aux exigences des articles 6 et 4, paragraphe 11 du règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données (ci-après le " Règlement " ou " RGPD "). 12. Il résulte de ce qui précède que la société a satisfait à l’injonction dans le délai imparti. PAR CES MOTIFS La formation restreinte de la CNIL, après en avoir délibéré, décide : - de dire n’y avoir lieu à liquidation de l’astreinte ; - de rendre publique, sur le site de la CNIL et sur le site de Légifrance, la présente délibération qui n’identifiera plus nommément la société à compter du 30 janvier 2026. Le président de la formation restreinte Philippe-Pierre CABOURDIN |
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CNILTEXT000049535367 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/53/53/CNILTEXT000049535367.xml | DELIBERATION | Délibération n° 2023-121 du 23 novembre 2023 portant avis sur un projet de décret rectifié portant autorisation d'un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « Fichier des mesures de police administrative contribuant à la prévention des atteintes à la sûreté de l'Etat et aux intérêts fondamentaux de la Nation » (FiMPA) (n° de demande d'avis : 23014576) | 2023-121 | Avis | 2023-11-23 00:00:00 | 2024-05-16 00:00:00 | VIGUEUR | Avis favorable avec réserve. |
CNILTEXT000049535380 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/53/53/CNILTEXT000049535380.xml | DELIBERATION | Délibération n° 2023-075 du 20 juillet 2023 portant avis sur un projet de décret portant autorisation d'un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « Fichier des mesures de police administrative contribuant à la prévention des atteintes à la sûreté de l'Etat et aux intérêts fondamentaux de la Nation » (FiMPA) (n° de demande d'avis : 23004846) | 2023-075 | Avis | 2023-07-20 00:00:00 | 2024-05-16 00:00:00 | VIGUEUR | Avis favorable avec réserve. |
CNILTEXT000049537289 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/53/72/CNILTEXT000049537289.xml | DELIBERATION | Délibération n° 2024-025 du 7 mars 2024 portant avis sur un projet de décret pris pour l'application des articles L. 2321-2-1 à L. 2321-4-1 du code de la défense et des articles L. 33-14 et L. 36-14 du code des postes et des communications électroniques | 2024-025 | Avis | 2024-03-07 00:00:00 | 2024-05-16 00:00:00 | VIGUEUR | N° de demande d'avis : 24001462. Textes concernés : projet de décret pris pour l'application des articles L. 2321-2-1 à L. 2321-4-1 du code de la défense et des articles L. 33-14 et L. 36-14 du code des postes et des communications électroniques. Organisme(s) à l'origine de la saisine : secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale. Thématiques : sécurité des systèmes d'information - cybersécurité. Fondement de la saisine : articles L. 2321-2-1, L. 2321-2-3 et L. 2321-3-1 du code de la défense. L'essentiel : 1. La CNIL a été saisie d'un projet de décret pris pour l'application de certains articles de la loi n° 2023-703 du 1er août 2023 relative à la programmation militaire pour les années 2024 à 2030 et portant diverses dispositions intéressant la défense (LPM). Ce projet de décret précise les instruments juridiques à la disposition de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) pour préserver la sécurité des systèmes d'information, en particulier pour lutter contre les atteintes à la sécurité des systèmes d'information des autorités publiques, des opérateurs d'importance vitale (OIV) et des opérateurs de services essentiels (OSE). 2. La CNIL considère que les finalités sont légitimes mais que les catégories de données collectées devraient être davantage précisées dans le projet de décret. 3. Elle regrette que les modalités d'exercice des droits des personnes et les mesuOKres de sécurité ne soient pas précisés dans le présent projet de décret mais se félicite de ce que le SGDSN n'ait pas prévu d'exclure le contrôle a posteriori de la CNIL sur les traitements couverts par le projet de décret, quoiqu'ils relèvent du titre IV de la loi informatique et libertés . La Commission nationale de l'informatique et des libertés, Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, et abrogeant la directive 95/46/CE (règlement général sur la protection des données ou RGPD) ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ( loi informatique et libertés ), notamment son titre IV ; Après avoir entendu le rapport de Mme Isabelle LATOURNARIE-WILLEMS, commissaire, et les observations de M. Damien MILIC, commissaire du Gouvernement, Adopte la délibération suivante : I. - La saisine A. - Le contexte La loi n° 2023-703 du 1er août 2023 relative à la programmation militaire pour les années 2024 à 2030 et portant diverses dispositions intéressant la défense (LPM) a complété les instruments juridiques à la disposition de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) pour préserver la sécurité des systèmes d'information résultant de la précédente LPM (loi n° 2018-607 du 13 juillet 2018 pour les années 2019 à 2025). Ces instruments juridiques visent à lutter contre les atteintes à la sécurité des systèmes d'information : - des autorités publiques ; - des opérateurs d'importance vitale (OIV) ; et - des opérateurs de services essentiels (OSE). Sous l'empire des dispositions de la précédente LPM de 2018, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) avait, lors de son contrôle des dispositifs mis en œuvre par les agents de l'ANSSI, estimé que seules les données techniques (aussi appelées métadonnées, qui permettent l'acheminement des flux d'information) pouvaient être collectées, à l'exclusion du contenu des communications elles-mêmes. Selon l'ANSSI, cette restriction a fortement limité l'utilité des dispositifs prévus dans la précédente LPM. La nouvelle LPM de 2023 vise à prendre en compte ce retour d'expérience et à accroître les capacités des dispositifs mis en œuvre par l'ANSSI pour permettre aux agents de cette agence de mener leurs missions de manière plus efficace. Le projet de décret est pris pour l'application de trois articles modifiés ou créés par la LPM : les articles L. 2321-2-1, L. 2321-2-3 et L. 2321-3-1 du code de la défense. En premier lieu, outre les dispositifs exploitant des marqueurs techniques issus de la précédente LPM de 2018, qui continuent de ne concerner que les données techniques (métadonnées), l'article L. 2321-2-1 du code de la défense étend les possibilités offertes à l'ANSSI au recueil des données, assorti des facultés suivantes : - la possibilité de collecter des données sur le réseau ou le système d'information de certains opérateurs, permettant d'accéder aux données de contenu des serveurs et du trafic ; - l'ajout des opérateurs de centres de données à ceux (opérateurs de communications électroniques, hébergeurs et fournisseurs d'accès à Internet) auprès desquels l'ANSSI peut mettre en œuvre les dispositifs exploitant des marqueurs techniques et les dispositifs de recueil de données ; - l'ajout d'une finalité de caractérisation de la menace à celle qui existait déjà (la détection de la menace) en ce qui concerne les dispositifs exploitant des marqueurs techniques et les dispositifs de recueil de données. En deuxième lieu, l'article L. 2321-2-3 du code de la défense a été créé par la nouvelle LPM et autorise le blocage, l'enregistrement, la suspension, le transfert et la redirection de nom de domaine. Ce dispositif autorise l'ANSSI à prescrire aux fournisseurs de systèmes de résolution de noms de domaine, aux offices d'enregistrement des noms de domaine gérés sur le territoire national (par exemple le .fr ) et aux bureaux d'enregistrement de noms de domaine établis sur le territoire français, des mesures graduelles de filtrage ou de redirection de noms de domaine utilisés ou instrumentalisés par des attaquants, afin de neutraliser l'utilisation dévoyée d'un nom de domaine par un attaquant et de mieux comprendre ses modes opératoires pour les contrer. En troisième lieu, l'article L. 2321-3-1 du code de la défense , créé par la nouvelle LPM, prescrit la communication à l'ANSSI de certaines données techniques de cache de serveurs DNS. Ce dispositif impose aux fournisseurs de système de résolution de noms de domaine de transmettre à l'ANSSI des données techniques non identifiantes, rendues préalablement anonymes, enregistrées temporairement par les serveurs dits Domain Name System (DNS), qui établissent la correspondance entre le nom de domaine et l'adresse IP des machines d'un réseau. Ces données doivent permettre à l'ANSSI d'identifier les serveurs mis en place par d'éventuels attaquants et d'établir la chronologie de leurs attaques. Dans la mesure où ces dispositifs prévus par le code de la défense impliquent la mise en œuvre de traitements de données à caractère personnel (à l'exception du dispositif prévu par l'article L. 2321-3-1, pour lequel les données sont préalablement anonymisées), la CNIL considère que sa consultation pour avis sur des dispositions du projet de loi initial aurait été utile au débat public, quand bien même cette consultation n'était pas obligatoire. La CNIL constate que le projet de décret qui lui est soumis ne met pas en œuvre l'intégralité des traitements résultant de la récente LPM. En outre, il ne comporte aucune disposition sur les modalités d'exercice des droits des personnes ni sur les mesures de sécurité des traitements dont il explicite la mise en œuvre. Le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) a indiqué à cet égard que ce projet de décret serait complété par un projet de décret et deux projets d'arrêtés relatifs à des traitements de données à caractère personnel que l'ANSSI devrait mettre en œuvre pour l'application de la nouvelle LPM. Ces projets de textes seront soumis pour avis à la CNIL. B. - L'objet de la saisine Le SGDSN a saisi la CNIL d'un projet de décret en Conseil d'Etat pour déterminer les modalités d'application : - de l'article L. 2321-2-1 du code de la défense (dispositifs exploitant des marqueurs techniques et permettant le recueil de données) ; - de l'article L. 2321-2-3 du code de la défense (dispositifs permettant le blocage, l'enregistrement, la suspension, le transfert et la redirection de nom de domaine) ; - de l'article L. 2321-3-1 du code de la défense (dispositifs permettant la communication à l'ANSSI de certaines données techniques de cache de serveurs DNS). S'agissant des dispositifs prévus par l'article L. 2321-3-1 du code de la défense, dans la mesure où la loi impose que les données soient préalablement anonymisées, la CNIL considère que ces dispositifs ne constituent pas des traitements de données à caractère personnel soumis à la loi informatique et libertés , à condition toutefois que, conformément aux dispositions de la loi qui prescrivent que les fournisseurs de système de résolution de noms de domaine les rendent préalablement anonymes avant leur transmission à l'ANSSI, les responsables de traitement veillent à effacer les données à caractère personnel que peuvent contenir les champs de certains enregistrements (comme par exemple l'enregistrement de type RP pour Responsible Person ). II. - L'avis de la CNIL A. - Observations générales sur le dispositif exploitant des marqueurs techniques et permettant le recueil des données La CNIL observe que le dispositif global, et notamment ce qui relève de l'article L. 2321-2-1 du code de la défense, couvre désormais non plus seulement des réseaux mais aussi des serveurs de systèmes d'information, dès lors qu'ils sont affectés par une menace susceptible de porter atteinte à la sécurité des systèmes d'information d'autorités publiques d'OIV et d'OSE ; ce dispositif s'étend à une large gamme d'acteurs (opérateurs de communications électroniques, fournisseurs d'accès à Internet, hébergeurs et opérateurs de centre de données) ; il permet de cibler tous les types de données (non plus seulement les métadonnées mais aussi le contenu), y compris lorsque celles-ci sont chiffrées (dès lors que les recueils de données aménagés ont permis d'obtenir les conventions de chiffrement), et ceci pour des organisations dont les traitements s'effectuent potentiellement sur les données d'une large partie de la population recouvrant plusieurs secteurs sensibles (autorités publiques, OIV et OSE). La portée de ce dispositif est donc sans commune mesure avec ce qu'elle était dans le cadre de la LPM précédente. La CNIL souligne que les opérations de collecte de données pourront potentiellement comporter un volume conséquent de données à caractère personnel collectées de manière incidente, y compris des données sensibles (notamment des données de santé lors d'attaques qui toucheraient des ressources informatiques appartenant à des établissements de santé ou prendraient appui sur elles). La CNIL considère dès lors que : - l'utilisation des techniques et des modalités de mise en œuvre prévues par les projets d'articles R. 2321-1-1 à R. 2321-1-6 du code de la défense, pris pour l'application de l'article L. 2321-2-1 de ce code, est susceptible de porter une atteinte particulièrement importante à la vie privée des individus et au droit à la protection des données à caractère personnel, puisque ces techniques, même limitées à des opérateurs particuliers, conduisent à recueillir, avant qu'elles ne soient filtrées en raison de leur utilité, un grand nombre de données dont la nature n'est pas définie à l'avance et qui sont donc, le cas échéant, susceptibles de relever de la catégorie des données sensibles ; - la mise en œuvre d'une surveillance poussée de l'intégralité de ces données pourrait, à elle seule, entraîner des effets dissuasifs sur l'exercice de leur liberté d'information et d'expression par les utilisateurs d'Internet et des réseaux de communication électronique. La CNIL relève que, pour éviter une atteinte disproportionnée à ces droits et libertés, le Parlement a assorti le dispositif d'un ensemble de garanties (utilisation du dispositif conditionnée à l'identification d'une menace, rôle de l'ARCEP, durée limitée de conservation etc.). Elle regrette cependant que l'idée d'une expérimentation, proposée par l'ARCEP dans son avis sur le projet de LPM pour les années 2024 à 2030 (avis n° 2023-0542), n'ait pas été retenue. Un tel cadre expérimental aurait notamment présenté l'intérêt de pouvoir affiner, au niveau de la loi, les garanties devant entourer le dispositif. La CNIL comprend des dispositions du projet de décret que seuls les agents de l'ANSSI seront habilités à recevoir la communication des données collectées par les dispositifs projetés. B. - Sur les finalités et le régime juridique applicable aux dispositifs Les finalités des opérations de collecte des données sont prévues par les articles L. 2321-2-1 et L. 2321-2-3 du code de la défense et visent : - la détection des évènements susceptibles d'affecter la sécurité des systèmes d'information (article L. 2321-2-1 du code de la défense) ; - la caractérisation de la menace, qui vise à connaître les modes opératoires des attaques et justifie la conservation d'éléments qui en permettent la reconnaissance future (articles L. 2321-2-1 et L. 2321-2-3 de ce code) ; - la prévention des menaces (pour ce qui concerne uniquement l'article L. 2321-2-1 du même code). S'agissant des dispositifs prévus par l'article L. 2321-2-1 du code de la défense, la CNIL considère que le projet de décret (projet d'article R. 2321-1-5 du code de la défense) devrait davantage préciser la finalité de prévention afin de déterminer si elle concerne seulement des opérations visant à protéger un système d'information en amont d'une attaque, ou si elle peut par exemple relever d'opérations visant à la remédiation ou à la récupération d'un système d'information suite à une attaque. Le IV de l'article L. 2321-2-3 du code de la défense autorise le recueil et la conservation des données directement utiles à la caractérisation des menaces . Or, le projet d'article R. 2321-1-10 du même code pris pour son application prévoit de conserver les données utiles à la prévention et à la caractérisation de la menace . La loi ne prévoit la conservation des données qu'à des fins de caractérisation de la menace, et non à des fins de prévention. La CNIL prend acte de l'engagement du SGDSN de modifier le projet de décret pour limiter la conservation des données aux données directement utiles à la caractérisation de la menace. S'agissant du régime juridique applicable aux traitements mis en œuvre en application des articles L. 2321-2-1 et L. 2321-2-3 du code de la défense, le SGDSN a indiqué qu'ils relèvent du titre IV de la loi informatique et libertés (traitements intéressant la sûreté de l'Etat et la défense). Dans la mesure où ces dispositifs sont mis en œuvre à des fins de garantir la défense et la sécurité nationale, la CNIL partage cette analyse. La CNIL se félicite que le SGDSN ne prévoie pas d'exclure qu'elle exerce son contrôle a posteriori sur les traitements couverts par le projet de décret, quoiqu'ils relèvent du titre IV de la loi informatique et libertés . C. - Sur les durées de conservation Les projets d'articles R. 2321-1-5 et R. 2321-1-10 du code de la défense prévoient que l'ANSSI dispose au maximum de trois mois pour analyser les données recueillies et que seules les "données utiles" à la prévention ou à la caractérisation des menaces peuvent être conservées au-delà de ce délai. La CNIL prend acte de l'engagement du SGDSN de modifier le projet de décret afin de faire référence aux "données directement utiles", comme les définit la loi. En effet, les données à supprimer étant définies dans le projet de décret comme celles qui ne sont pas utiles, la formulation de la loi est plus protectrice : elle empêche que des données qui seraient jugées utiles mais seulement "indirectement" puissent être conservées une fois l'analyse effectuée dans le délai de trois mois. S'agissant des données qui ne sont pas directement utiles, les projets d'articles R. 2321-1-5 et R. 2321-1-10 du code de la défense prévoient qu'elles sont détruites dans un délai d'un jour ouvré, ce qui respecte l'exigence prévue par la loi (articles L. 2321-2-1 et L. 2321-2-3 du code de la défense) d'un "délai bref" de suppression. D. - Sur les droits des personnes S'agissant des dispositifs exploitant des marqueurs techniques ou permettant le recueil des données (dispositifs prévus par l'article L. 2321-2-1 du code de la défense) et des dispositifs de blocage et de redirection de nom de domaine (prévus par l'article L. 2321-2-3 du code de la défense), le SGDSN envisage que les droits des personnes dont les données à caractère personnel seront traitées soient régis comme suit : - les droits d'information et d'opposition prévus respectivement aux articles 116 et 117 de la loi du 6 janvier 1978 ne seraient pas applicables ; - les droits d'accès, de rectification et d'effacement s'exerceraient de manière indirecte, auprès de la CNIL, dans les conditions prévues à l'article 118 de la même loi. Liens relatifs La présidente, M.-L. Denis |
CNILTEXT000049537479 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/53/74/CNILTEXT000049537479.xml | DELIBERATION | Délibération n° 2023-081 du 20 juillet 2023 portant avis sur un projet d'arrêté relatif au référentiel de sécurité applicable au Système national des données de santé | 2023-081 | Avis | 2023-07-20 00:00:00 | 2024-05-16 00:00:00 | VIGUEUR | N° de demande d’avis : 23001213 Textes concernés : projet d’arrêté relatif au référentiel de sécurité applicable au Système national des données de santé Thématiques : Système national de données de santé (SNDS), sécurité des systèmes d’information Fondement de la saisine : article 8.I.4°- a) de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés et articles L. 1461-1 et R. 1461-6 du code de la santé publique L’essentiel : Le projet d’arrêté vise à mettre à jour les exigences de sécurité applicables aux systèmes d’information et traitements utilisant des données à caractère personnel issues du SNDS. La CNIL salue l’ambition de sécuriser l’ensemble des systèmes d’information comprenant des données du SNDS, mais préconise que le périmètre d’application du référentiel soit clarifié. Compte tenu du niveau particulièrement élevé des exigences qu’il contient ainsi que des possibles freins au partage des données qu’il risque de générer, elle invite le ministère à fournir aux acteurs concernés des moyens humains et financiers suffisants afin de leur permettre de se mettre en conformité. LA COMMISSION NATIONALE DE L'INFORMATIQUE ET DES LIBERTÉS, Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, et abrogeant la directive 95/46/CE (RGPD) ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés (loi " informatique et libertés ") ; Vu la loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé ; Vu l’arrêté du 22 mars 2017 relatif au référentiel de sécurité applicable au Système national des données de santé ; Vu la délibération n° 2017-022 du 26 janvier 2017 portant avis sur un projet de décret relatif au référentiel de sécurité applicable au Système national des données de santé ; Après avoir entendu le rapport de Mme Valérie PEUGEOT, commissaire, et les observations de M. Damien MILIC, commissaire du Gouvernement, ADOPTE LA DÉLIBÉRATION SUIVANTE : I. La saisine A. Le contexte Le système national des données de santé (SNDS), créé par la loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016, a pour finalité la mise disposition de données à caractère personnel concernant la santé, afin notamment de mettre en œuvre des traitements à des fins de recherches, d’études ou d’évaluations dans le domaine de la santé répondant à un motif d’intérêt public. Initialement circonscrit au " SNDS historique ", c'est-à-dire aux données issues des bases médico-administratives hébergées ou susceptibles d’être hébergées par la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM), le périmètre des catégories de données le composant a été élargi par la loi n° 2019-774 du 24 juillet 2019 (données issues de la prise en charge médicale, des visites médicales scolaires, des services de protection maternelle ou infantile, des visites de santé au travail ou des enquêtes appariées, etc.). Lorsqu’elles sont traitées pour l’une des finalités mentionnées au III de l’article L. 1461-1 du code de la santé publique (CSP), les catégories de données visées au I de l’article L. 1461-1 du CSP composent le SNDS " élargi " (ou " données du SNDS "). Elles sont alors soumises à l’ensemble des dispositions de ce code. En particulier, les gestionnaires des bases de données du SNDS doivent respecter le référentiel de sécurité, ne poursuivre aucune finalité interdite, respecter les conditions d’accès aux données via un accès permanent ou à la réalisation d’une formalité, se conformer aux modalités de transparence. Une partie de ces données a alors vocation à être intégrée progressivement dans un " SNDS central " géré par la CNAM et par la Plateforme des données de santé (PDS). Ce " SNDS central " est composé d’une base principale (comprenant à ce jour le " SNDS historique " ainsi que d’autres bases couvrant l’ensemble de la population bases telles que " SI-DEP " et " Vaccin-COVID ") et d’un catalogue incluant d’autres bases de données. Afin de garantir un niveau de sécurité suffisant, l’accès aux données du SNDS doit s’effectuer dans des conditions assurant la confidentialité, l’intégrité des données et la traçabilité des accès et des autres traitements, conformément à un référentiel défini par l’arrêté, tel que prévu au 3) du IV de l’article L. 1461-1 et à l’article R. 1461-7 du CSP (" référentiel de sécurité du SNDS "). B. L’objet de la saisine Le projet d’arrêté a pour objet la mise à jour du précédent référentiel de sécurité du SNDS issu de l’arrêté du 22 mars 2017 en raison des évolutions du cadre juridique et de l’état de l’art en matière de sécurité des données. Le projet de référentiel définit les exigences de sécurité que doivent mettre en œuvre les responsables de traitement et les gestionnaires des différents systèmes d’information traitant des données du SNDS, sur la base : de principes généraux, déclinés de façon opérationnelle au moyen d’une analyse de risques ; de la prise de mesures techniques et organisationnelles afin de réduire ces risques ; d’une homologation avec acceptation des risques résiduels. II. L’avis de la CNIL A. Concernant le périmètre d’application du référentiel de sécurité applicable au SNDS La CNIL relève que l’élargissement du périmètre des données du SNDS opéré en 2019 a pour conséquence d’accroître celui du référentiel de sécurité du SNDS qui prévoit désormais quatre cas d’usage. Le ministère a explicité ces cas en les illustrant avec des exemples dont certains sont repris ci-dessous. Ainsi, selon les éléments transmis par le ministère, le champ d’application du projet de référentiel s’étend aux systèmes rassemblant et assurant la mise à disposition des données du SNDS pour les finalités du SNDS (appelés " système du SNDS ") pouvant impliquer : soit une " mise à disposition " des données via un " espace projet " ; soit une " transmission des données ", c’est-à-dire l’envoi des données à un " autre système du SNDS ". Ces différentes notions sont définies dans le projet de référentiel. Le ministère a précisé que le référentiel s’appliquera dès lors qu’interviendra une transmission ou une mise à disposition des données du SNDS à un autre responsable de traitement, que celui-ci soit un responsable de traitement conjoint ou responsable d’un traitement ultérieur. A cet égard, le ministère s’est engagé à modifier la définition de " mise à disposition " afin de préciser qu’" un traitement de données mis en œuvre dans le cadre d’une co-responsabilité entre le responsable de traitement du système d’information et un tiers " constitue une " mise à disposition ". Par ailleurs, d’une manière générale, selon les précisions apportées par le ministère, le projet de référentiel : ne s’appliquera pas lorsque les données du SNDS sont utilisées par le gestionnaire du système du SNDS pour ses propres traitements ; s’appliquera uniquement lors de la mise à disposition et de la transmission des données issues des " bases sources " telles que les entrepôts hospitaliers, et non à l’hébergement des données. Ces précisions faites, le projet de référentiel prévoit les quatre cas d’usage décrits ci-après. Le premier cas d’usage est relatif au " SNDS central ". Le projet reprend ce cas déjà prévu dans le précédent référentiel tout en précisant qu’il sera également applicable à l’alimentation, l’hébergement et la transmission, y compris entre les gestionnaires de système du " SNDS central ". Le deuxième cas d’usage porte sur l’application du référentiel aux " systèmes fils " pour l’hébergement, la transmission et la mise à disposition des données du SNDS. Sont définis comme " systèmes fils " l’ensemble des systèmes du SNDS rassemblant ou mettant à disposition des données du SNDS dans le cadre des finalités du SNDS, transmises soit par le SNDS central, soit par un autre système fils ou encore par un autre système du SNDS. Le ministère estime donc que le référentiel sera notamment applicable à un entrepôt de données de santé qui rassemble et permet la mise à disposition à des tiers de données provenant des dossiers médicaux des patients, et ce à des fins de recherche. Dans le silence du projet de référentiel, s’agissant des entrepôts de données de santé alimentant la base catalogue du SNDS et conservés par leur responsable de traitement initial en vue d’une mise à disposition ou d’une transmission de données à des tiers pour des finalités SNDS, la CNIL en déduit que leur hébergement devra être réalisé en conformité avec le référentiel de sécurité du SNDS. Le troisième cas d’usage concerne les bases de données qui alimentent le " SNDS central " ou un " autre système du SNDS ". Dans cette hypothèse, le référentiel s’applique uniquement : lors de la mise à disposition à un tiers pour des finalités du SNDS ; lors de la transmission de données vers un " système SNDS ". Le dernier cas d’usage concerne les " systèmes du SNDS n’alimentant ni le SNDS central, ni un système fils, ni un autre système du SNDS ". Le référentiel s’applique alors uniquement : à la mise à disposition de données du SNDS à un tiers pour des finalités du SNDS : par exemple, lorsque des données d’une cohorte constituée de données issues de l’administration de questionnaires combinées à des données recueillies dans le cadre du soin sont mises à disposition d’un tiers à des fins de recherche ; à la transmission de données du SNDS vers un " autre système du SNDS " : par exemple, un établissement transmettant des données issues de dossiers médicaux à un autre établissement de santé en vue d’une recherche multicentrique. S’agissant de la notion d’" autre système du SNDS ", le ministère a précisé qu’il s’agissait d’une " base de données contenant des données du SNDS et non qualifiée de système fils ". Il s’est engagé à inclure cette définition dans le référentiel. La CNIL prend également acte de ce que, selon le ministère, le référentiel sera également applicable, dans le cadre du dernier cas d’usage, à une transmission de données du SNDS à un tiers, que les données soient ou non versées dans " un autre système du SNDS ". La CNIL salue l'ambition du ministère de sécuriser l'ensemble des traitements mettant à disposition des données du SNDS à un tiers pour l’une des finalités du SNDS. Elle relève cependant que son application apparait particulièrement complexe à mettre en œuvre, notamment pour ce qui concerne les deux derniers cas d’usage. En effet, le projet de référentiel s’appliquera à la seule mise à disposition ou à la seule transmission des données pour des finalités du SNDS, mais ne s’appliquera pas au simple hébergement des données. Elle estime que le référentiel sera particulièrement délicat à mettre en œuvre, notamment pour les projets en cours qui se prolongeront au-delà des deux ans de la période transitoire prévue par le projet d’arrêté, et pour lesquels les données ont déjà été transmises par le gestionnaire du système. Elle s’inquiète par ailleurs d’un référentiel de sécurité qui resterait partiellement lettre morte, en raison du manque de compétences techniques et de moyens de certains acteurs de la recherche. Cela aurait alors pour conséquence de décourager les organismes disposant de moindres moyens de partager les données à des fins de recherches en santé. En tout état de cause, elle estime que le périmètre d’application du référentiel devrait être énoncé de façon plus détaillée afin d’améliorer la clarté du dispositif. A cet égard, elle prend acte de l’engagement du ministère d’intégrer des exemples précis dans la documentation pédagogique qui accompagnera la publication de ce référentiel. Par ailleurs, la CNIL appelle le ministère à fournir aux acteurs de la recherche et à l’écosystème les moyens nécessaires afin qu’ils puissent mettre en conformité, vis-à-vis des exigences de sécurité du projet de référentiel, les outils leur permettant d’effectuer leurs études. B. Concernant les dispositions transitoires de l’arrêté Le projet d’arrêté prévoit une application progressive du référentiel de sécurité : les systèmes du SNDS existants soumis au précédent référentiel devront être en conformité totale avec le référentiel mis à jour pour leur prochaine homologation de sécurité et au plus tard dans un délai de deux ans à compter de sa publication ; les systèmes du SNDS existants mais non soumis au précédent référentiel devront être en conformité avec le référentiel mis à jour dans un délai de deux ans à compter de sa publication ; les systèmes d’information créés après l’entrée en vigueur de l’arrêté devront être en conformité avec le référentiel mis à jour dès leur création. Tous les systèmes du SNDS existants devront, en outre, établir un plan d’action de mise en conformité avec le référentiel mis à jour, dans un délai de six mois à compter de sa publication. Le ministère a précisé privilégier la mise en conformité directement avec le nouveau référentiel, pour les systèmes du SNDS existants mais non soumis au précédent référentiel. Selon lui, l’encadrement actuel de ces systèmes (le précédent référentiel, mais aussi le référentiel relatif aux traitements de données à caractère personnel mis en œuvre à des fins de création d'entrepôts de données dans le domaine de la santé, etc.) impose un niveau de sécurité et de confidentialité comparable à celui prévu par le projet de référentiel. La CNIL s’interroge sur la variabilité des niveaux de sécurité des systèmes SNDS entrant dans le champ d’application du projet de référentiel pendant la période transitoire. En effet, parmi les systèmes qui devront respecter le nouveau référentiel, certains ne sont soumis ni au précédent référentiel ni à celui applicable aux entrepôts de données de santé. Il en résulte des risques en matière de sécurité pendant la période transitoire. La CNIL invite donc le ministère à préciser dans le projet de référentiel que le plan d’action de mise en conformité devra prévoir une priorisation des mesures en fonction des risques identifiés. C. S’agissant des mesures de sécurité que doivent mettre en œuvre les " systèmes du SNDS " S’AGISSANT DES EXIGENCES GÉNÉRALES EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ En premier lieu, le précédent référentiel indiquait que les systèmes du SNDS devaient s’assurer du respect des règles " de la Politique générale de sécurité des systèmes d’information en santé (PGSSI-S), de la Politique de sécurité des systèmes d’information pour les ministères chargés des affaires sociales (PSSI MCAS), des règles applicables dans le cadre du Référentiel Général de Sécurité (RGS) ". Ces mentions ne figurent plus dans le projet de référentiel. Le ministère a indiqué que la PGSSI-S et le RGS n’avaient pas vocation à s’appliquer à l’environnement informatique des systèmes du SNDS. Il s’est néanmoins engagé à rétablir la référence à la PSSI-MCAS et à mentionner le décret n° 2022-513 du 8 avril 2022, qui encadrent chacun les règles de sécurité des systèmes d’information de l’État, considérant que les systèmes du SNDS constituent des infrastructures informatiques entrant dans leurs champs d’application. Pour ces mêmes raisons, la CNIL invite le ministère à s’interroger sur l’applicabilité de la circulaire n° 6404/SG du 31 mai 2023 portant actualisation de la doctrine d’utilisation de l’informatique en nuage par l’Etat aux systèmes du SNDS. En second lieu, le projet de référentiel prévoit que l’homologation de sécurité sera désormais à la charge du gestionnaire du système du SNDS y compris " dans le cadre de la mise à disposition dans des espaces projets par le gestionnaire du système ". La CNIL salue cette évolution qui correspond davantage à la réalité dans la mesure où les systèmes fils ne sont pas toujours mis en œuvre par les responsables de traitements, mais également par des prestataires spécialisés regroupant et hébergeant un grand nombre d’entre eux. Afin d’assurer la transparence et la visibilité sur l’ensemble des systèmes homologués pour traiter des données du SNDS, la CNIL prend acte de l’intention du ministère d’engager des travaux dans la perspective de la création d’un annuaire ou d’un répertoire public. Néanmoins, afin de ne pas priver d’effectivité l’ensemble du dispositif d’homologation et de conformité au référentiel de sécurité, elle estime que ce nouvel outil devrait être renseigné de façon systématique par les gestionnaires de ces systèmes. La CNIL prend acte de l’engagement du ministère de modifier le projet de référentiel afin de mettre à la charge du gestionnaire du système du SNDS l’obligation de s’assurer que les conditions légales sont réunies avant d’ouvrir l’accès aux données aux personnes physiques accédant à des données d’un système du SNDS dans un espace projet sous la responsabilité d’un responsable de traitement (les " utilisateurs ") comme aux administrateurs fonctionnels et techniques du système du SNDS (les " administrateurs "). S’AGISSANT DE LA TERRITORIALITÉ DES DONNÉES DU SNDS Le référentiel rappelle le principe prévu par les dispositions de l'article R. 1461-1 du CSP selon lequel les données du SNDS sont hébergées au sein de l'Union européenne. Par ailleurs, aucun transfert de données à caractère personnel ne peut être réalisé, sauf dans le cas d'accès ponctuels pour une finalité relevant du 1° du I de l'article L. 1461-3. La CNIL rappelle que cette exclusion des transferts en dehors de l’Union européenne ne suffit cependant pas à écarter les risques d’accès par un tiers non autorisé aux données du SNDS hébergées par des prestataires non soumis exclusivement aux lois de l’Union européenne. La CNIL prend acte de l’engagement du ministère de compléter le projet de référentiel sur les exigences auxquelles les gestionnaires des systèmes du SNDS devront se soumettre pour réduire substantiellement ces risques d’accès. En particulier, les gestionnaires ou les sous-traitants susceptibles d’être soumis à la législation d’un pays tiers n’assurant pas un niveau de protection adéquat au sens de l’article 45 du RGPD, auront pour obligation d’identifier les législations en cause, de mettre en œuvre des mesures pour atténuer les risques d’accès non autorisé induits par ces réglementations et d’identifier les risques résiduels qui demeureraient malgré ces mesures. Toutefois, au regard de la sensibilité et du volume des données figurant dans la base principale du SNDS, la CNIL estime que les organismes rassemblant et mettant à disposition ces données pour des finalités SNDS ainsi que leurs sous-traitants doivent être exclusivement soumis aux lois de l’Union européenne. S’AGISSANT DES MESURES DE SÉCURITÉ APPLICABLES EN CAS D’ACCÈS AUX DONNÉES DU SNDS Le projet de référentiel prévoit qu’en cas d'urgence les gestionnaires des systèmes peuvent suspendre temporairement l'accès au SNDS. La CNIL relève que le ministère souhaite modifier ce paragraphe afin d’indiquer que seuls les responsables des traitements mentionnés au II de l'article L. 1461-1 du CSP, c'est-à-dire la CNAM et la Plateforme de données de santé, " peuvent suspendre temporairement l'accès aux données du système national des données de santé " conformément aux dispositions de l’article 77 de la loi " informatique et libertés ". La CNIL prend acte de l’engagement du ministère : de prévoir une suspension temporaire de l’accès par les gestionnaires à tout système du SNDS en cas d’incident grave, en informant immédiatement le ou les responsables de traitements ; de rappeler le principe d’une notification aux autorités compétentes en cas de violation de données susceptible d’engendrer un risque pour les droits et libertés des personnes concernées ; de réintroduire dans le référentiel le principe selon lequel les administrateurs ne devront pas avoir accès à Internet depuis les environnements d’administration du SNDS élargi. S’AGISSANT DES MESURES DE PSEUDONYMISATION DES DONNÉES La CNIL prend acte de l’engagement du ministère de compléter le référentiel afin qu’il prévoie le renouvellement des pseudonymes en cas de compromission avérée de la fonction de pseudonymisation utilisée. La CNIL recommande néanmoins que dans le cas où une vulnérabilité est constatée, la fonction de pseudonymisation soit modifiée. En outre, différents usages de la pseudonymisation sont prévus. En particulier, il est mentionné à plusieurs reprises l’utilisation possible d’un " numéro d’ordre ", déjà présent dans le précédent référentiel. Le ministère a précisé que l’utilisation d’un même numéro d’ordre dans différentes études était parfois nécessaire, notamment lorsque le projet nécessite d’effectuer plusieurs extractions pour mettre à jour les données. Néanmoins, l’usage d’un tel numéro identifiant est à éviter afin de limiter le risque de réidentification entre différentes études où l’ordre serait similaire. Alerté sur ces risques, le ministère s’est engagé à prévoir également l’utilisation d’un identifiant aléatoire obtenu par un générateur de nombres pseudo-aléatoires cryptographiquement sûr. En complément, la CNIL estime dans ce cas que le référentiel devrait préciser que : l’usage d’un numéro d’ordre doit être limité aux cas où cela est strictement nécessaire et justifié ; si des tables de correspondance doivent être conservées, celles-ci devront faire l’objet de mesures techniques et organisationnelles renforcées. S’AGISSANT DU CONTRÔLE DES SYSTÈMES DU SNDS Concernant la périodicité des audits de cinq ans prévue par le projet de référentiel à la section 8.1, la CNIL prend acte de l’engagement du ministère de réduire ce délai à trois années. Le ministère a également précisé qu’une procédure d’accréditation de prestataires, sous la responsabilité du comité d’audit, était envisagée pour la réalisation des audits externes. La CNIL prend acte de ce que le ministère s’est engagé à associer la CNIL à ses travaux sur la mise en œuvre d’une telle procédure. Le précédent référentiel précisait en outre que les audits internes pouvaient être " éventuellement délégués à des prestataires PASSI " (prestataires d’audit de la sécurité des systèmes d’information). La CNIL recommande au ministère de réintégrer cette possibilité et d’imposer un recours systématique à de tels prestataires en cas de sous-traitance de ces audits. Le projet de référentiel, en sa section 8.2, prévoit une revue des habilitations à la charge du seul responsable de traitement. La CNIL prend acte de l’engagement du ministère de compléter le projet de référentiel pour prévoir une revue des habilitations similaire par tout gestionnaire de système du SNDS, en particulier pour les administrateurs de ces systèmes. Les autres dispositions du projet d’arrêté et du référentiel de sécurité annexé n’appellent pas d’observations en matière de protection des données. La Présidente M.-L. Denis |
CNILTEXT000048490272 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/49/02/CNILTEXT000048490272.xml | DELIBERATION | Délibération n° 2023-059 du 15 juin 2023 portant avis sur un projet de décret portant application des articles L. 251-1 et suivants du code de la sécurité intérieure et relatif à la mise en œuvre des traitements de données à caractère personnel provenant de systèmes de vidéoprotection et des caméras installées sur des aéronefs | 2023-059 | Avis | 2023-06-15 00:00:00 | 2023-12-01 00:00:00 | VIGUEUR | Date de l'avis : 15 juin 2023 N° de la délibération : 2023-059 N° de demande d'avis : 23006447 N° d'acte réglementaire unique : RU-74 Texte concerné : projet de décret portant application des articles L. 251-1 et suivants du code de la sécurité intérieure et relatif à la mise en œuvre des traitements de données à caractère personnel provenant de systèmes de vidéoprotection et des caméras installées sur des aéronefs Thématiques : vidéoprotection, caméras Fondement de la saisine : article L. 255-1 du code de la sécurité intérieure L'essentiel : 1. La CNIL accueille favorablement la démarche de mise en conformité du cadre réglementaire relatif aux traitements de données issus des systèmes de vidéoprotection. 2. Elle estime que des précisions dans le projet de décret devraient être apportées, notamment concernant les personnes pouvant visionner les images, et le droit à l'information des personnes. 3. Elle considère que les modalités d'exercice du droit d'accès devraient être précisées. La Commission nationale de l'informatique et des libertés, Saisie par le ministre de l'intérieur d'une demande d'avis concernant un projet de décret portant application des articles L. 251-1 et suivants du code de la sécurité intérieure et relatif à la mise en œuvre des traitements de données à caractère personnel provenant de systèmes de vidéoprotection et des caméras installées sur des aéronefs ; Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, et abrogeant la directive 95/46/CE (RGPD) ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, notamment le IV de l'article 31 et les titres III et IV ; Après avoir entendu le rapport de Mme Sophie LAMBREMON, commissaire, et les observations de M. Benjamin TOUZANNE, commissaire du Gouvernement, Adopte la deliberation suivante : I. - La saisine A. Le contexte de la saisine Le cadre juridique relatif à la vidéoprotection est prévu par les articles 10 à 10-2 de la loi n° 95-73 du 21 janvier 1995 d'orientation et de programmation relative à la sécurité, qui ont été codifiés aux articles L. 251-1 à L. 255-1 et L. 233-1 à L. 233-9 du code de la sécurité intérieure (CSI). L'article 9 de la loi n° 2023-380 du 19 mai 2023 relative aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 est venu réformer ce cadre juridique afin de le mettre en conformité avec le RGPD et la directive (UE) 2016/680 du 27 avril 2016, dite police-justice . La CNIL s'est prononcée sur cette loi dans le cadre de sa délibération n° 2022-118 du 8 décembre 2022. B. L'objet de la saisine La CNIL a été saisie par le ministère de l'intérieur pour avis sur un projet de décret portant application des articles L. 251-1 et suivants du CSI relatif à la mise en œuvre des traitements de données à caractère personnel provenant de systèmes de vidéoprotection et des caméras installées sur des aéronefs. Ce projet modifie : - les dispositions réglementaires du CSI relatives à la vidéoprotection afin de les mettre en conformité avec le RGPD et la directive police-justice ; - les dispositions relatives aux caméras installées sur des aéronefs pour des missions de police administrative afin de prévoir la compétence du préfet de police dans les départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne et sur les emprises des aérodromes de Paris-Charles de Gaulle, Paris-Le-Bourget et Paris-Orly. Les modifications portant sur les dispositions relatives aux caméras installées sur des aéronefs pour des missions de police administrative n'appellent pas d'observations de la part de la CNIL. II. - L'avis de la CNIL A. Sur les lieux d'implantation des caméras de vidéoprotection et la notion de responsable de traitement Le projet de décret crée un nouvel article R. 251-1 du CSI afin de préciser : - les finalités des traitements de données des systèmes de vidéoprotection ; - les responsables de traitements pouvant être autorisés à mettre en œuvre de tels dispositifs ; - les lieux où peuvent être implantés ces dispositifs. Les responsables de traitements autorisés à mettre en œuvre des systèmes de vidéoprotection sur la voie publique sont : - les autorités publiques compétentes (les collectivités territoriales par exemple) pour les finalités mentionnées du 1° au 11° de l'article L. 251-2 du CSI ; - les autres personnes morales aux abords immédiats de leurs bâtiments et installations pour les finalités mentionnées au premier alinéa de l'article L. 223-1 du CSI (dans les lieux susceptibles d'être exposés à des actes de terrorisme) ; - les commerçants aux abords immédiats de leurs bâtiments et installations pour les finalités mentionnées au dernier alinéa de l'article L. 251-2 du CSI (dans les lieux particulièrement exposés à des risques d'agression ou de vol). Les personnes morales peuvent être autorisées à mettre en œuvre des systèmes de vidéoprotection dans les lieux et établissements ouverts au public pour assurer la sécurité des personnes et des biens lorsque ces lieux et établissements sont particulièrement exposés à des risques d'agression ou de vol (avant dernier alinéa de l'article L. 251-2 du CSI) ou à des risques de terrorisme (deuxième alinéa de l'article L. 223-1 du CSI). Eu égard à leurs finalités, les traitements de données peuvent relever du RGPD, de la directive police-justice (titre III de la loi informatique et libertés ), et/ou du titre IV de la loi précitée. Le ministère s'est engagé à définir les notions d' abords immédiats des bâtiments et installations sur la voie publique et de lieux et établissements ouverts au public dans une circulaire qui précisera le décret. Par ailleurs, le projet de décret utilise les dénominations suivantes : - les responsables des systèmes de vidéoprotection (projets d'articles R. 251-1, R. 252-6, R. 253-3, R. 253-6, R. 254-1 du CSI) ; - le responsable de la maintenance (projet d'article R. 252-3 du CSI) qui peut être la même personne que le responsable de système ou une personne différente ; - la personne autorisée à mettre en œuvre un système de vidéoprotection (projet d'article R. 253-3 du CSI). Le ministère a indiqué que les responsables des systèmes de vidéoprotection sont les personnes autorisées à mettre en œuvre un système de vidéoprotection et doivent être considérés comme les responsables de traitement au sens de la réglementation relative à la protection des données. Ces notions pourraient être clarifiées dans le projet de décret afin de mieux les articuler avec les définitions données par le RGPD et permettre aux acteurs concernés de connaître leurs obligations. B. Sur les données collectées Le projet d'article R. 253-1 précise les données à caractère personnel qui peuvent être enregistrées dans les traitements, à savoir : les images captées par les systèmes de vidéoprotection ; le jour et les plages horaires d'enregistrement ; le lieu où ont été collectées les images. Cette liste limitative interdit de recourir à des dispositifs de captation sonore ou à des dispositifs biométriques. Le ministère s'engage à modifier le projet de décret afin de préciser que les sons ne peuvent pas être captés par les systèmes de vidéoprotection. Le projet d'article R. 253-1 du CSI prévoit que les données enregistrées dans les traitements sont susceptibles de révéler des données sensibles au sens de l'article 6 de la loi. La CNIL estime qu'un enregistrement vidéo ne relève pas d'une catégorie particulière de données à caractère personnel. Toutefois, si les images font l'objet d'un traitement spécifique sur des données sensibles, l'article 6 de la loi est susceptible de s'appliquer. C. Sur les accédants et destinataires Les personnes pouvant visionner les images et les destinataires des données sont énumérés au projet d'article R. 253-3 du CSI. S'agissant des personnes autorisées à visionner les images, le projet de décret devrait préciser quelles sont les autres autorités publiques responsables du système mentionnées au 4° du II du projet d'article. D. Sur les droits à l'information et d'accès Le projet d'article R. 253-6 prévoit que l'information du public est délivrée par voie d'affiches ou de panonceaux comportant un pictogramme représentant une caméra, et comprend les informations prévues à l'article 14 du RGPD, à l'article 104 ou à l'article 116 de la loi. Dans la mesure où les données issues des systèmes de vidéoprotection sont collectées directement auprès des personnes concernées, le projet de décret devrait faire référence à l'article 13 du RGPD et non à l'article 14 du RGPD. La portée du droit à l'information prévu à l'article 13 du RGPD peut être limitée dans les conditions prévues à l'article 23 du RGPD. La CNIL constate la suppression de la précision suivante : Afin de garantir une information claire et permanente des personnes filmées ou susceptibles de l'être, le format, le nombre et la localisation des affiches ou panonceaux sont adaptés à la situation des lieux et établissements qui figure à l'actuel article R. 253-3 du CSI, mais prend acte que ces précisions seront précisées dans la circulaire. De plus, le choix de la mise en place technique de l'information dépendra de chaque responsable du système qui pourra apporter des précisions dans l'AIPD. Dans la mesure où, en pratique, il sera difficile de faire tenir toutes les mentions d'information prévues par la réglementation relative à la protection des données sur une affiche ou un panonceau, un premier niveau d'information pourrait être donné via les affiches ou panonceaux sur les lieux d'installation des caméras mentionnant les informations les plus importantes. Un second niveau d'information devrait être prévu comportant toutes les mentions, par exemple via un site web. Le Comité européen de la protection des données (CEPD) dans ses lignes directrices 3/2019 sur les dispositifs vidéo estime que le premier niveau d'information doit a minima comporter l'identité du responsable de traitement, les finalités du traitement et l'existence des droits de la personne concernée. Le ministère s'engage à modifier le projet de décret pour faire référence aux deux niveaux d'information. Le droit d'accès aux données à caractère personnel et les restrictions à ce droit sont prévus aux II et III du projet d'article R. 253-6 du CSI. La CNIL observe que la référence au droit d'accès aux enregistrements a été supprimée à l'article L. 253-5 du CSI tel que modifié par la loi du 19 mai 2023 relative aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Le droit d'accès aux enregistrements qui était prévu par le CSI permettait aux personnes intéressées de visionner les images sans obligation de floutage, alors que le droit d'accès à leurs données à caractère personnel prévu par l'article 15 du RGPD et les articles 105 et 118 loi Informatique et Libertés leur permet d'accéder et prendre copie des images les concernant dans la mesure où les visages des autres personnes sont floutées. La CNIL invite le ministère à préciser les modalités d'exercice du droit d'accès dans le projet de décret et dans l'AIPD cadre. Elle considère que le droit d'accès prévu par le RGPD et la loi Informatique et Libertés devrait faire l'objet de modalités spécifiques, telles que la possibilité pour les personnes intéressées de visionner les images les concernant sans floutage. L'effectivité du droit d'accès devrait cependant être assurée de façon à limiter l'atteinte aux droits des tiers. E. Sur l'acte réglementaire unique, l'engagement de conformité et l'analyse d'impact relative à la protection des données (AIPD) L'ensemble des responsables de traitement autorisés à mettre en œuvre des systèmes de vidéoprotection (les autorités publiques, les autres personnes morales et les commerçants) sont soumis à la procédure d'autorisation préfectorale. Parmi l'ensemble des traitements de vidéoprotection, seuls les traitements mis en œuvre pour le compte de l'Etat sont couverts par un acte réglementaire unique, en application du IV de l'article 31 de la loi. Le projet de décret constitue à ce titre un acte réglementaire unique. Les responsables de traitement agissant pour le compte de l'Etat devront ainsi envoyer à la CNIL un engagement de conformité conformément au projet d'article R. 253-7 du CSI. Pour les traitements relevant du régime de la directive police-justice (titre III de la loi) et mis en œuvre pour le compte de l'Etat, l'AIPD doit être adressée à la CNIL avec la demande d'avis conformément à l'article 90 de la loi. A cet égard, le ministère a transmis à la CNIL une AIPD cadre portant sur l'ensemble des traitements mis en œuvre pour le compte de l'Etat (y compris les communes). La CNIL estime que cette AIPD cadre a vocation à constituer le socle de garanties minimales à mettre en œuvre par l'ensemble des responsables de traitements de vidéoprotection, et devra être complétée par ces derniers le cas échéant. F. Sur les mesures de sécurité L'arrêté du 3 août 2007 portant définition des normes techniques des systèmes de vidéosurveillance mentionné dans l'AIPD cadre est obsolète et devrait être mis à jour. Le ministère a indiqué travailler actuellement à une refonte de cet arrêté. Concernant les caméras de vidéoprotection mises en œuvre par les commerçants aux abords immédiats de leurs bâtiments et installations, le projet d'article R. 251-2 du CSI prévoit que la ou les caméras composant le dispositif de vidéoprotection sont déconnectées des caméras installées à l'intérieur du lieu ouvert au public de manière à ce que le responsable ou ses subordonnés ne puissent avoir accès aux images enregistrées par la ou les caméras extérieures. La CNIL considère que cette garantie devrait être accompagnée de mesures de sécurité robustes afin de garantir son effectivité. En particulier, des mesures de chiffrement des sauvegardes et communications et de limitation des accès au moyen d'un système d'authentification devraient être mises en œuvre. Le projet de décret prévoit la suppression des points 5° et 10° de l'article R. 252-3 du CSI, disposant que la demande d'autorisation préfectorale est accompagnée de la description du dispositif prévu pour la transmission, l'enregistrement et le traitement des images et les consignes générales données aux personnels d'exploitation du système pour le fonctionnement de celui-ci et le traitement des images. La CNIL considère que ces informations sont nécessaires à la délivrance des autorisations. Elle invite dès lors le ministère à conserver ces informations dans le dossier accompagnant la demande d'autorisation ou à prévoir à l'article R. 252-3 du CSI qu'elles puissent être intégrées dans l'AIPD lorsque celle-ci existe. Concernant la journalisation, la CNIL s'interroge sur l'articulation entre les projets d'articles R. 253-2 et R. 253-5 du CSI. Le ministère s'engage à supprimer la mention ainsi que la traçabilité des consultations des images au projet d'article R. 253-2 du CSI, qui est redondant avec le projet d'article R. 253-5 du CSI et apporte moins de garanties que ce dernier. La présidente, M.-L. Denis |
CNILTEXT000044499335 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/44/49/93/CNILTEXT000044499335.xml | DELIBERATION | Délibération du bureau de la Commission nationale de l’informatique et des libertés n° MEDP-2021-002 du 6 décembre 2021 décidant de rendre publique la mise en demeure n° MED-2021-134 du 26 novembre 2021 prise à l’encontre de la société X | MEDP-2021-002 | Mise en demeure | 2021-12-06 00:00:00 | 2021-12-16 00:00:00 | VIGUEUR | Le bureau de la Commission nationale de l’informatique et des libertés, réuni le 6 décembre 2021 sous la présidence de Madame Marie-Laure DENIS ; Siégeaient, outre la Présidente de la Commission, Madame Sophie LAMBREMON, Vice-présidente déléguée, et Monsieur François PELLEGRINI, Vice-président ; Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, notamment son article 20 ; Vu le décret n° 2019-536 du 29 mai 2019 pris pour l’application de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu la délibération n° 2013-175 du 4 juillet 2013 fixant le règlement intérieur de la Commission nationale de l’informatique et des libertés ; Vu la décision n° MED-2021-134 du 26 novembre 2021 de la Présidente de la Commission mettant en demeure la société X ; A adopté la délibération suivante : La Commission nationale de l’informatique et des libertés (ci-après " CNIL ") a été saisie entre mai et décembre 2020 de plusieurs réclamations relatives aux difficultés rencontrées par les plaignants pour exercer leurs droits d’accès et d’effacement auprès de la société X (ci-après " la société "). Dans le cadre de l’assistance mutuelle prévue à l’article 61 du règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 (ci-après " RGPD "), la CNIL s’est vue communiquer par plusieurs de ses homologues européens des informations utiles relatives aux traitements mis en œuvre par la société. Une délégation de la CNIL a procédé à une mission de contrôle sur pièces par l’envoi d’un questionnaire le 27 octobre 2020, qui portait sur les différents traitements mis en œuvre par la société, les organismes utilisateurs des services de la société (actuels ou anciens) ayant leur principal établissement en France ou au sein de l’Union européenne ainsi que sur plusieurs réclamations. Le 27 mai 2021, la CNIL a également été saisie d’une plainte de l’organisme Privacy International portant sur le logiciel de reconnaissance faciale de la société et son utilisation par les forces de l’ordre. Il ressort de ces éléments que la société a développé et commercialisé un logiciel de reconnaissance faciale, dont la base de données repose sur l’aspiration de photographies ou vidéos, contenant des visages, publiquement accessibles sur des millions de sites web, y compris sur des réseaux sociaux. Il a été constaté que la société met en œuvre ce traitement de manière illicite puisqu’elle ne dispose d’aucune base juridique pour ce faire, en méconnaissance de l’article 6 du RGPD. En outre, il est relevé que la société a méconnu son obligation de respecter et de faciliter l’exercice des droits d’accès et d’effacement des personnes concernées, en méconnaissance des articles 12, 15 et 17 du RGPD. En conséquence, par décision du 26 novembre 2021, la Présidente de la Commission a, sur le fondement de l’article 20 de la loi du 6 janvier 1978 modifiée, mis en demeure la société X, sise […], de faire cesser sous un délai de deux (2) mois les manquements constatés aux obligations prévues aux articles 6, 12, 15 et 17 du RGPD. Elle a enjoint à la société de ne plus procéder sans base légale à la collecte et au traitement de données à caractère personnel relatives à des personnes concernées qui se trouvent sur le territoire français dans le cadre du fonctionnement du logiciel de reconnaissance faciale qu’elle commercialise. En application du dernier alinéa du II de l’article 20 la loi du 6 janvier 1978 modifiée, la Présidente de la CNIL a régulièrement convoqué le bureau de la Commission aux fins de statuer sur sa demande de rendre publique sa décision. Le bureau a été réuni à cette fin le 6 décembre 2021. Après en avoir délibéré, le bureau estime que la publicité de la décision de mise en demeure est justifiée en raison, tout d’abord, des caractéristiques du traitement en cause. En effet, ce traitement concerne plus de dix milliards d’images ainsi qu’un nombre considérable de personnes concernées. Ce sont plusieurs millions de personnes en France dont le visage apparaît sur une photographie ou une vidéo publiquement accessible sur Internet, et notamment sur un compte de réseau social, qui sont susceptibles d’être concernées par ce traitement. La base de données étant en outre actualisée très régulièrement pour intégrer les informations nouvellement disponibles, le nombre de ces personnes est en constante évolution. Ce traitement massif présente par ailleurs un caractère particulièrement intrusif en ce qu’il recueille sur une personne donnée un nombre potentiellement très important de données photographiques, auxquelles sont associées d’autres données à caractère personnel susceptibles de révéler divers aspects de leur vie privée tels que leurs goûts et préférences (par exemple, en termes de loisirs) ou leurs convictions politiques ou religieuses, exprimés sur des réseaux sociaux, dans des articles de blogs ou encore des articles de presse. À partir de ces données, est en outre constitué un gabarit biométrique, c’est-à-dire une donnée biométrique considérée comme sensible, qui vise à identifier la personne de façon unique à partir d’une photographie de l’individu. Il s’agit donc d’un dispositif de reconnaissance faciale et la société a pour objectif qu’il puisse être utilisé, notamment, par les forces de l’ordre pour identifier des auteurs et des victimes d’infractions à partir d’une photographie. Dans ce contexte, le bureau rappelle, ensuite, la très haute gravité du manquement à l’article 6 du RGPD relevé par la CNIL. En effet, la société met en œuvre ce traitement en toute illicéité puisqu’elle ne dispose d’aucun fondement juridique à cette fin : ni intérêt légitime du responsable de traitement, ni consentement des intéressés. Le bureau souligne enfin que la publicité de la décision de mise en demeure est également nécessaire pour informer les personnes concernées de l’existence de ce dispositif, que la grande majorité d’entre elles ignore qu’il puisse les concerner. En conséquence, le bureau de la Commission nationale de l’informatique et des libertés décide de rendre publique la décision n° MED-2021-134 de la Présidente de la CNIL mettant en demeure la société X. Le bureau rappelle que cette mise en demeure ne revêt pas le caractère d’une sanction. Si la société se conforme en tout point aux exigences de la mise en demeure dans le délai imparti, celle-ci fera l’objet d’une clôture qui sera également rendue publique. Enfin, tant la décision de mise en demeure précitée que la présente délibération ne permettront plus d’identifier nommément la société à l’expiration d’un délai de deux ans à compter de leur publication. La Président Marie-Laure DENIS |
CNILTEXT000044499030 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/44/49/90/CNILTEXT000044499030.xml | DECISION | Décision n° MED-2021-134 du 26 novembre 2021 mettant en demeure la société X | MED-2021-134 | Mise en demeure | 2021-11-26 00:00:00 | 2021-12-16 00:00:00 | VIGUEUR | (N° MDM211166) La Présidente de la Commission nationale de l'informatique et des libertés, Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, notamment son article 20 ; Vu le décret n° 2019-536 du 29 mai 2019 pris pour l’application de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu la délibération n° 2013-175 du 4 juillet 2013 portant adoption du règlement intérieur de la Commission nationale de l’informatique et des libertés ; Vu la décision n° 2020-116C du 26 août 2020 de la Présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés de charger le Secrétaire général de procéder ou de faire procéder à une mission de vérification des traitements mis en œuvre par la société X ; Vu les saisines n° X ; Vu le questionnaire de contrôle sur pièces du 27 octobre 2020 ; Vu les autres pièces du dossier ; La procédure La société X (ci-après ' la société ' ou ' X '), établie aux États-Unis, a été créée en 2017. Elle a développé un logiciel de reconnaissance faciale, dont la base de données repose sur l’aspiration de photographies publiquement accessibles sur Internet, qui permet d’identifier une personne à partir d’une photographie la représentant. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (ci-après ' CNIL ') a été saisie entre mai et décembre 2020 de plusieurs réclamations relatives aux difficultés rencontrées par les plaignants pour exercer leurs droits d’accès et d’effacement auprès de la société. En application de la décision n° 2020-116C du 26 août 2020 de la Présidente de la CNIL, une délégation de la CNIL a procédé à une mission de contrôle sur pièces par l’envoi d’un questionnaire le 27 octobre 2020, auquel la société a répondu par un courrier du 27 novembre suivant. Ce questionnaire portait sur les différents traitements mis en œuvre par la société, les organismes utilisateurs des services de la société (actuels ou anciens) ayant leur principal établissement en France ou au sein de l’Union européenne ainsi que les réclamations n° X. Le 27 mai 2021, la CNIL a été saisie d’une plainte de l’organisme Privacy International (saisine n° X) portant sur le logiciel de reconnaissance faciale de la société et son utilisation par les forces de l’ordre. Dans le cadre de l’assistance mutuelle prévue à l’article 61 du règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 (ci-après le ' RGPD ' ou le ' Règlement), la CNIL s’est vue communiquer des informations utiles par plusieurs de ses homologues européens. Le contexte Il ressort des informations utiles, transmises dans le cadre de la coopération entre autorités de contrôle, d’informations publiquement accessibles ainsi que des réclamations reçues par la Commission que la société utilise une technologie propre pour indexer les pages web librement accessibles. Elle collecte toutes les images sur lesquelles apparaissent des visages, sur des millions de sites web. Des photographies sont ainsi extraites notamment de réseaux sociaux (par exemple, Twitter ou Facebook), de sites professionnels contenant des photographies de leurs salariés, de blogs et de tous sites sur lesquels des photographies de personnes sont publiquement accessibles. Des images sont également extraites de vidéos disponibles en ligne, par exemple sur le site www.youtube.com. Cette collecte concerne des images de personnes majeures comme mineures, aucun filtre n’étant appliqué à cet égard. Seules des centaines d’URL, associées aux sites ' pour adultes ' ayant des audiences parmi les plus importantes, sont bloquées et exclues de la collecte. La collecte de ces images sur des réseaux sociaux porte sur l’ensemble des images accessibles au moment de la collecte à une personne non connectée au réseau en cause. En dehors des réseaux sociaux, la collecte concerne l’ensemble des images accessibles au moment de la collecte à un moteur de recherche. La société a ainsi collecté plus de dix milliards d’images. À partir de chaque photographie collectée, la société calcule un gabarit biométrique. Une empreinte numérique unique, propre au visage tel qu’il apparaît sur la photographie (basée sur les points du visage) est ainsi générée. Les milliards d’images sont ensuite enregistrées dans une base de données sous une forme permettant de les rechercher (à l’aide de l’empreinte numérique). La société commercialise l’accès à une plateforme en ligne sur laquelle se trouve un moteur de recherche. Cet outil fonctionne en y téléchargeant une photographie d’un visage. À partir de cette photographie, l’outil calcule l’empreinte numérique correspondante à celle-ci et effectue, dans la base de données, une recherche des photographies auxquelles sont liées des empreintes similaires. Le logiciel produit un résultat de recherche, composé de photographies, auxquelles est associé l’URL de la page web à partir de laquelle elles ont été extraites (réseau social, article de presse, blog …). Ce résultat de recherche compile ainsi l’ensemble des images collectées par la société au sujet d’une personne ainsi que le contexte dans lequel ces images sont en ligne, tel que, par exemple, le compte de réseau social ou un article de presse. La société décrit le service qu’elle offre comme ' un outil de recherche utilisé par les forces de l’ordre (' law inforcement ') pour identifier des auteurs et des victimes d’infractions ' à partir d’une photographie. Il est indiqué sur son site web que cet outil permet par exemple à des ' analystes ' d’effectuer une recherche en téléchargeant des images de scènes de crime afin de les comparer à celles qui sont publiquement accessibles. Les forces de l’ordre peuvent ainsi utiliser cet outil afin d’identifier une personne dont elles disposent d’une image (par exemple, issue d’un enregistrement de vidéosurveillance) mais ne connaissent pas l’identité. Sur l’applicabilité du RGPD En vertu de l’article 3, paragraphe 2 du RGPD : ' Le présent règlement s’applique au traitement des données à caractère personnel relatives à des personnes concernées qui se trouvent sur le territoire de l’Union par un responsable du traitement ou un sous-traitant qui n’est pas établi dans l’Union, lorsque les activités de traitement sont liées : […] b) au suivi du comportement de ces personnes, dans la mesure où il s’agit d’un comportement qui a lieu au sein de l'Union. ' (soulignement ajouté). Le considérant 24 du RGPD précise à cet égard que ' Le traitement de données à caractère personnel de personnes concernées qui se trouvent dans l’Union par un responsable du traitement ou un sous-traitant qui n'est pas établi dans l’Union devrait également être soumis au présent règlement lorsque ledit traitement est lié au suivi du comportement de ces personnes dans la mesure où il s’agit de leur comportement au sein de l’Union. Afin de déterminer si une activité de traitement peut être considérée comme un suivi du comportement des personnes concernées, il y a lieu d’établir si les personnes physiques sont suivies sur internet, ce qui comprend l’utilisation ultérieure éventuelle de techniques de traitement des données à caractère personnel qui consistent en un profilage d’une personne physique, afin notamment de prendre des décisions la concernant ou d’analyser ou de prédire ses préférences, ses comportements et ses dispositions d’esprit ' (soulignement ajouté). À titre d’éclairage, dans ses lignes directrices 3/2018 relatives au champ d’application territorial du RGPD dans leur version du 12 novembre 2019, le Comité européen de protection des données (ci-après ' le CEPD ') relève que, ' contrairement à la disposition de l’article 3, paragraphe 2, point a), ni l’article 3, paragraphe 2, point b), ni le considérant 24 n’introduisent expressément un degré nécessaire d’ ' intention de cibler ' de la part du responsable du traitement ou du sous-traitant pour déterminer si l’activité de surveillance déclencherait l’application du RGPD aux activités de traitement. Toutefois, l’utilisation du mot ' suivi ' implique que le responsable du traitement poursuit un objectif spécifique en vue de la collecte et de la réutilisation ultérieure des données pertinentes relatives au comportement d’une personne au sein de l’Union. Le comité n’estime pas que la collecte ou l’analyse en ligne de données à caractère personnel relatives à des personnes dans l'Union serait automatiquement considérée comme un ' suivi '. Il sera nécessaire de tenir compte de la finalité du traitement des données par le responsable du traitement et, en particulier, de toute analyse comportementale ou technique de profilage ultérieure impliquant ces données. Le comité tient compte du libellé du considérant 24, qui indique que pour déterminer si le traitement implique le suivi du comportement d'une personne concernée, le suivi des personnes physiques sur l’internet, y compris l’utilisation ultérieure potentielle de techniques de profilage, constitue un facteur important '. Dans la mesure où la société n’est pas établie dans l’Union européenne, il convient donc, pour que le RGPD soit applicable au traitement en cause, de déterminer si le traitement concerne des données à caractère personnel relatives à des personnes concernées sur le territoire de l’Union européenne et si le traitement est lié au suivi du comportement de ces personnes. En premier lieu, il ressort de la politique de confidentialité de la société jointe en annexe que la société collecte notamment : des photographies publiquement accessibles sur Internet ; les informations qui peuvent être extraites de ces photographies, telles que les métadonnées de géolocalisation que la photographie peut contenir ; les informations dérivées de l’apparence faciale des personnes figurant sur ces photographies. Ces trois catégories de données constituent des données à caractère personnel de la personne dont le visage apparaît sur la photographie en cause. En effet, la notion de donnée à caractère personnel est définie dans le RGPD comme ' toute information se rapportant à une personne physique identifiée ou identifiable […] ', cette identification pouvant se rapporter notamment ' à un ou plusieurs éléments spécifiques propres à son identité physique '. L’image de la personne photographiée ou filmée constitue une donnée à caractère personnel dès que la personne est identifiable, c'est-à-dire qu’elle peut être reconnue. En outre, cette image peut être comparée (par un procédé automatisé ou non) avec une image détenue par ailleurs et rattachée à une personne identifiée et l’identité de cette personne peut être déduite. La société traite également des données biométriques associées à ces images. Par ailleurs, les images collectées concernent des personnes situées dans l’Union européenne. En effet, cette collecte n’est pas limitée géographiquement au territoire américain sur lequel est établi la société, puisque ces données sont collectées sur Internet, notamment à partir de réseaux sociaux mondiaux. La CNIL relève que, dans le cadre de ses réponses au questionnaire transmis par la délégation de contrôle, la société reconnaît traiter des données à caractère personnel de résidents européens, notamment en affirmant accéder à l’ensemble des demandes d’accès et d’opposition formulées par des résidents de l’Union européenne. En particulier, des personnes situées en France ont été concernées par le traitement en cause puisque la CNIL a été saisie de trois réclamations par des personnes résidant en France portant sur les difficultés rencontrées dans l’exercice de leur droit d’accès et d’opposition auprès de la société. Par conséquent, la société traite des données à caractère personnel de personnes physiques situées dans l’Union européenne et, en particulier, en France. En second lieu, afin d’établir si l’activité de traitement en cause peut être considérée comme liée au suivi du comportement des personnes concernées au sens de l’article 3 du RGPD, il y a lieu de déterminer si les personnes physiques font l’objet d’un suivi sur Internet. Conformément au considérant 24 du RGPD, la notion de suivi sur Internet comprend l’utilisation ultérieure éventuelle de techniques de traitement des données à caractère personnel qui consistent en un profilage d’une personne physique. Le profilage est défini à l’article 4 du RGPD comme ' toute forme de traitement automatisé de données à caractère personnel consistant à utiliser ces données à caractère personnel pour évaluer certains aspects personnels relatifs à une personne physique '. Il faut par ailleurs souligner que l’article 3 du RGPD n’exige pas que le traitement ait pour finalité un suivi du comportement des personnes mais y soit simplement ' lié '. Il y a lieu de relever à titre liminaire que les opérations de traitements mises en œuvre par la société afin de collecter des données et de constituer une base de données, à laquelle un moteur de recherche accède pour fournir un résultat sont ici analysées globalement, au regard de leur finalité commune, qui est de commercialiser un moteur de recherche fondé sur la reconnaissance faciale (ci-après ' le traitement '). Premièrement, le traitement en cause amène à la création d’un profil comportemental de l’ensemble des personnes dont les données sont collectées. Il ressort des informations utiles, transmises dans le cadre de la coopération entre autorités de contrôle, que l’outil en cause permet de générer, à partir d’une photographie, un résultat de recherche contenant l’ensemble des photographies ayant un gabarit biométrique suffisamment proche de celle-ci. Ce résultat de recherche comprend l’ensemble des photographies sur lesquelles le visage d’une personne apparaît et qui ont été collectées par la société, sous réserve d’une marge d’erreur technique. Le profil ainsi créé, relatif à une personne, est composé de photographies mais également de l’adresse URL de l’ensemble des pages web sur lesquelles se trouvent ces photographies. Or, la mise en relation des photographies et du contexte dans lequel elles sont présentées sur un site web permet de recueillir de nombreuses informations sur une personne, ses habitudes ou ses préférences. S’agissant en particulier des réseaux sociaux, une photographie ainsi que l’URL d’origine de cette photographie sont fortement susceptibles de permettre d’identifier le compte de la personne concernée. Les photographies peuvent également avoir été mises en ligne afin d’illustrer un article de presse ou de blog, qui est dès lors susceptible de contenir des informations précises relatives à la personne concernée et ainsi des éléments ayant trait à son comportement. En outre, les images peuvent contenir des métadonnées, telles que les métadonnées de géolocalisation, qui sont également comprises dans le résultat d’une recherche et permettent de compléter le profil d’une personne. Un tel résultat de recherche permet également d’identifier le comportement d’une personne sur Internet, par l’analyse des informations que cette personne a choisi de mettre en ligne ainsi que leur contexte. En effet, la mise en ligne de photographies constitue en soi un comportement de la personne concernée, en reflétant des choix sur le niveau d’exposition qu’elle souhaite donner à des éléments de sa vie privée ou professionnelle. Par conséquent, il convient de considérer que le résultat de recherche qui est associé à une photographie doit être qualifié, au moins en partie, de profil comportemental de la personne concernée dans la mesure où il contient de nombreuses informations relatives à cette personne et en particulier à son comportement. À supposer même que la finalité elle-même du traitement ne soit pas le suivi comportemental, les moyens mis en œuvre pour permettre le système d’identification biométrique de la société X implique la constitution d’un tel profil, et le traitement peut être regardé comme ' lié au suivi du comportement ' des personnes concernées. Deuxièmement, le traitement automatisé de données permettant la création de ce profil comportemental et sa mise à disposition des personnes effectuant les requêtes dans le moteur de recherche de la société doit être qualifié de suivi sur Internet. En effet, la finalité même de l’outil commercialisé par X est de pouvoir identifier et recueillir certaines informations relatives à une personne. La mise en œuvre des différentes étapes des traitements décrits supra, et notamment de techniques biométriques permettant de singulariser un individu, amènent à la création d’un profil comportemental. Or, ce profil est créé en réponse à une recherche effectuée par une personne et relative à un individu figurant sur une photographie. En outre, la recherche peut être renouvelée dans le temps, ce qui permet de constater une évolution des informations relatives à une personne, notamment si les résultats des recherches successives sont comparés. En effet, la base de données étant mise à jour régulièrement, des recherches successives permettent de suivre l’évolution d’un profil dans le temps. Par conséquent, le fait qu’une recherche ponctuelle permette, à tout moment, l’accès au profil d’une personne tel que décrit précédemment doit être considéré comme le suivi du comportement de personnes. Le traitement ainsi mis en œuvre est donc lié au suivi du comportement des personnes concernées au sens des dispositions de l’article 3.2.b) du RGPD et ressortit du champ d’application territorial du RGPD. Sur la compétence de la CNIL et l’absence d’applicabilité du mécanisme de guichet unique L’article 55.1 du RGPD dispose que ' chaque autorité de contrôle est compétente pour exercer les missions et les pouvoirs dont elle est investie conformément au présent règlement sur le territoire de l’Etat membre dont elle relève '. L’article 56.1 prévoit : ' Sans préjudice de l'article 55, l'autorité de contrôle de l'établissement principal ou de l'établissement unique du responsable du traitement ou du sous-traitant est compétente pour agir en tant qu'autorité de contrôle chef de file concernant le traitement transfrontalier effectué par ce responsable du traitement ou ce sous-traitant, conformément à la procédure prévue à l'article 60. ' Le considérant 122 du RGPD précise : ' Chaque autorité de contrôle devrait être compétente sur le territoire de l'État membre dont elle relève pour exercer les missions et les pouvoirs dont elle est investie conformément au présent règlement. Cela devrait couvrir, notamment, […] le traitement effectué par un responsable du traitement ou un sous-traitant qui n'est pas établi dans l'Union lorsque ce traitement vise des personnes concernées résidant sur le territoire de l'État membre dont elle relève. […] ' Il ressort d’une lecture combinée des articles 55 et 56 du RGPD que, dans l’hypothèse où un responsable de traitement implanté en dehors de l’Union européenne met en œuvre un traitement transfrontalier soumis au RGPD mais qu’il n’y dispose ni d’administration centrale, ni d’établissement doté d’un pouvoir décisionnel quant à ses finalités et à ses moyens, le mécanisme du guichet unique prévu à l’article 56 du RGPD n’a pas vocation à s’appliquer. Chaque autorité de contrôle nationale est donc compétente pour contrôler le respect du RGPD sur le territoire de l’Etat membre dont elle relève. En l’espèce, la société est établie aux États-Unis d’Amérique et ne dispose d’aucun établissement sur le territoire d’un État membre de l’Union européenne. Par conséquent, le mécanisme du guichet unique n’est pas applicable et la CNIL est compétente pour veiller, sur le territoire français, à ce que les traitements soient mis en œuvre conformément aux dispositions du RGPD. Sur les manquements au RGPD Un manquement à l’obligation de disposer d’une base juridique pour les traitements mis en œuvre L’article 6 du Règlement général sur la protection des données dispose que : ' Le traitement n'est licite que si, et dans la mesure où, au moins une des conditions suivantes est remplie : a) la personne concernée a consenti au traitement de ses données à caractère personnel pour une ou plusieurs finalités spécifiques ; b) le traitement est nécessaire à l'exécution d'un contrat auquel la personne concernée est partie ou à l'exécution de mesures précontractuelles prises à la demande de celle-ci ; c) le traitement est nécessaire au respect d'une obligation légale à laquelle le responsable du traitement est soumis ; d) le traitement est nécessaire à la sauvegarde des intérêts vitaux de la personne concernée ou d'une autre personne physique ; e) le traitement est nécessaire à l'exécution d'une mission d'intérêt public ou relevant de l'exercice de l'autorité publique dont est investi le responsable du traitement ; f) le traitement est nécessaire aux fins des intérêts légitimes poursuivis par le responsable du traitement ou par un tiers, à moins que ne prévalent les intérêts ou les libertés et droits fondamentaux de la personne concernée qui exigent une protection des données à caractère personnel, notamment lorsque la personne concernée est un enfant. ' Pour être licite, un traitement de données à caractère personnel doit donc reposer sur l’une des bases juridiques visées ci-dessus. Il ressort des informations utiles transmises dans le cadre de la coopération entre autorités de contrôle que le logiciel de reconnaissance faciale mis en œuvre par la société repose sur la collecte systématique et généralisée, à partir de millions de sites web à travers le monde, d’images contenant des visages, à l’aide d’une technologie exclusive pour indexer les pages web librement accessibles. La société procède ensuite à un traitement des données collectées afin de constituer une base de données et de permettre la recherche des photographies dans cette base à partir d’une autre image. Ce traitement est réalisé par la société à des fins exclusivement commerciales. Dans le cadre des investigations menées par la CNIL, la société a été interrogée sur le fondement juridique de ce traitement, au sens de l’article 6 du RGPD. La société n’a apporté aucune réponse sur ce point. La politique de confidentialité de la société, précédemment évoquée, n’évoque pas davantage le fondement juridique dudit traitement. Il peut être relevé d’emblée que la société n’a pas recueilli le consentement des personnes concernées au traitement de leurs données à caractère personnel. En outre, compte tenu de la nature des traitements en cause, les fondements juridiques prévus par les dispositions de l’article 6.1 sous b), c), d) et e), du RGPD et liés à l’exécution d’un contrat, au respect d’une obligation légale, à la sauvegarde des intérêts vitaux de la personne concernée ou d’une autre personne physique et à l’exécution d’une mission d’intérêt public ne trouvent pas à s’appliquer en l’espèce. En ce qui concerne le fondement juridique lié aux intérêts légitimes poursuivis par le responsable de traitement, prévu par l’article 6. 1. f) du Règlement, il y a lieu de rappeler à titre liminaire que le caractère ' publiquement accessible ' d’une donnée n’influe pas sur la qualification de donnée à caractère personnel et qu’il n’existe aucune autorisation générale permettant de réutiliser et de traiter de nouveau des données à caractère personnel publiquement disponibles, en particulier à l’insu des personnes concernées. À titre illustratif, le groupe de travail de l’article 29 (dit ' G29 ' devenu le Comité européen de la protection des données (CEPD)), dans son Avis 06/2014 sur la notion d’intérêt légitime poursuivi par le responsable du traitement des données au sens de l’article 7 de la directive 95/46/CE, a noté à cet égard que ' les données à caractère personnel, même si elles ont été rendues publiques, restent considérées comme des données à caractère personnel ' et que ' leur traitement continue donc à requérir des garanties appropriées '. Tout en reconnaissant le fait que les données à caractère personnel soient accessibles au public peut être un facteur pertinent pour conclure à l’existence d’intérêts légitimes, le CEPD a ensuite averti que ce ne serait le cas que ' si leur publication s’accompagnait d’une attente raisonnable d’utilisation ultérieure des données à certaines fins par exemple, pour des travaux de recherche ou dans un souci de transparence et de responsabilité. ' En outre, pour que le responsable de traitement puisse se prévaloir de cette base juridique, le traitement doit être nécessaire aux fins des intérêts légitimes qu’il poursuit, à moins que ne prévalent les intérêts ou les libertés et droits fondamentaux des personnes concernées. En l’espèce, même si l’intérêt de la société était fondé sur l’intérêt économique qu’elle tire de l’exploitation de la base de données en cause, cet intérêt devrait toutefois être mis en balance avec les intérêts ou les libertés et droits fondamentaux des personnes concernées, compte tenu des attentes raisonnables des personnes fondées sur leur relation avec le responsable du traitement, conformément à l’article 6.1.f) du RGPD, lu à la lumière du considérant 47 et de l’avis du CEPD sur la notion d’intérêt légitime précité. En l’espèce, le traitement présente une intrusivité particulièrement forte : il recueille sur une personne donnée un grand nombre de données photographiques, auxquelles sont associées d’autres données à caractère personnel susceptibles de révéler divers aspects de la vie privée. À partir de ces données, est constitué un gabarit biométrique, c’est-à-dire une donnée biométrique permettant, si elle est fiable, d’identifier la personne de façon unique à partir d’une photographie de la personne : la détention d’une telle donnée par un tiers constitue une atteinte forte à la vie privée. Enfin, il convient de relever que ce traitement concerne un nombre extrêmement élevé de personnes. Par ailleurs, il convient notamment de déterminer si les personnes concernées pouvaient raisonnablement s’attendre, au moment et dans le cadre de la collecte des données à caractère personnel, à ce que celles-ci fassent l’objet d’un tel traitement par la société X. À cet égard, il n’existe aucune relation entre la société et les personnes concernées. Si elles peuvent raisonnablement s’attendre à ce que des tiers accèdent ponctuellement aux photographies en cause, le caractère publiquement accessible de celles-ci ne suffit pas pour considérer que les personnes concernées puissent raisonnablement s’attendre à ce que leurs images alimentent un logiciel de reconnaissance faciale. Enfin, le logiciel exploité par la société n’est pas public et la grande majorité des personnes concernées ignorent son existence. Il doit donc être considéré que les personnes qui ont publié des photographies les représentant sur des sites web, ou consenti à cette publication auprès d’un autre responsable de traitement, ne s’attendent pas à ce que celles-ci soient réutilisées pour les finalités poursuivies par la société, c’est-à-dire la création d’un logiciel de reconnaissance faciale (qui associe l’image d’une personne à un profil contenant l’ensemble des photographies sur lesquelles elle figure, les informations que ces photographies contiennent ainsi que les sites web sur lesquels elles se trouvent) et la commercialisation de ce logiciel à des forces de l’ordre. Dès lors, au regard de l’ensemble de ces éléments, l’atteinte portée à la vie privée des personnes apparaît disproportionnée au regard des intérêts du responsable de traitement, notamment ses intérêts commerciaux et pécuniaires, et le fondement juridique de l’intérêt légitime de la société ne peut donc être retenu. Par conséquent, la société ne dispose d’aucune base juridique pour le traitement en cause, en méconnaissance de l’article 6 du Règlement. Un manquement à l’obligation de respecter le droit d’accès L’article 15 du RGPD dispose que ' la personne concernée a le droit d'obtenir du responsable du traitement la confirmation que des données à caractère personnel la concernant sont ou ne sont pas traitées et, lorsqu'elles le sont, l'accès auxdites données à caractère personnel '. Cet article prévoit également les différentes catégories d’informations que le responsable de traitement doit fournir à la personne concernée en cas de demande d’accès. L’article 12 précise que : ' le responsable du traitement facilite l'exercice des droits conférés à la personne concernée au titre des articles 15 à 22 ' En l’espèce, il ressort de la saisine n° X que la plaignante a demandé à la société l’accès aux données la concernant et à l’ensemble des informations relatives à ces données au sens de l’article 15.1, par voie électronique. En effet, la plaignante a mandaté un tiers afin d’effectuer sa demande d’accès auprès de la société. X en a accusé réception tout en invitant la plaignante à utiliser une plateforme en ligne pour exercer sa demande. Plus de deux mois après la demande initiale et à l’issue de trois autres courriers électroniques adressés par le tiers mandaté, la société a exigé la transmission d’une photographie et d’une pièce d’identité de la plaignante et a de nouveau invité la plaignante à utiliser une plateforme en ligne pour exercer sa demande. Quatre mois après la demande initiale, après de nouveaux échanges relatifs à la transmission d’une pièce d’identité et en l’absence de réponse satisfaisante, le tiers mandaté a adressé un courrier de mise en demeure à la société. La société a communiqué une réponse à la demande d’accès qui, tout d’abord, est partielle. En effet, celle-ci ne contient que le résultat de la recherche dans l’outil commercialisé par la société, c’est-à-dire les images et les informations qui leur sont associés. Font ainsi défaut l’ensemble des informations prévues à l’article 15.1 du RGPD, la société s’étant contentée de fournir un lien vers sa politique de confidentialité. Ensuite, en n’acceptant de répondre à la demande d’accès de la plaignante qu’à l’issue de sept courriers et plus de quatre mois après sa demande initiale et en exigeant une copie de sa pièce d’identité alors que la plaignante avait déjà fourni des informations permettant de l’identifier ainsi qu’une photographie la représentant, X n’a pas facilité l’exercice des droits de la plaignante. Enfin, il ressort de la politique de confidentialité de la société que celle-ci limite l’exercice du droit d’accès aux données collectées les douze mois précédant la demande et restreint l’exercice de ce droit à deux fois par an. Or, la politique de confidentialité de la société ne précise pas la durée de conservation des données et il ne ressort pas des éléments du dossier que la conservation des données en cause serait limitée à douze mois. Il ressort de ces éléments que la société ne répond pas de manière effective aux demandes d’accès qui lui sont adressées en vertu de l’article 15 du RGPD et ne facilite pas l’exercice du droit d’accès des personnes concernées. Ces faits constituent un manquement aux articles 12 et 15 du Règlement. Un manquement à l’obligation de respecter le droit d’effacement L’article 17 du RGPD prévoit : ' La personne concernée a le droit d'obtenir du responsable du traitement l'effacement, dans les meilleurs délais, de données à caractère personnel la concernant et le responsable du traitement a l'obligation d'effacer ces données à caractère personnel dans les meilleurs délais, lorsque l'un des motifs suivants s'applique : […] les données à caractère personnel ont fait l'objet d'un traitement illicite '. Il ressort de la saisine n° X que la plaignante n’a reçu aucune réponse de la société concernant l’effacement de ses données qu’elle avait requis de la société. Or, dès lors que la Commission considère que le traitement mis en œuvre ne peut reposer sur aucune base légale valide au regard de la réglementation européenne, l’effacement était de droit. Ce fait constitue un manquement à l’article 17 du Règlement. En conséquence, la société X, sise […], est mise en demeure sous un délai de deux (2) mois à compter de la notification de la présente décision et sous réserve des mesures qu’elle aurait déjà pu adopter, de : ne pas procéder sans base légale à la collecte et au traitement de données à caractère personnel relatives à des personnes concernées qui se trouvent sur le territoire français dans le cadre du fonctionnement du logiciel de reconnaissance faciale qu’elle commercialise, et en particulier, supprimer l’ensemble des données à caractère personnel de ces personnes (après avoir répondu aux demandes d’accès déjà formulées le cas échéant) ; faciliter l’exercice des droits des personnes concernées et en particulier, répondre de manière effective à la demande d’accès formulée par la plaignante en cause ; faire droit à la demande d’effacement formulée par la plaignante en cause ; justifier auprès de la CNIL que l’ensemble des demandes précitées a bien été respecté, et ce dans le délai imparti. À l’issue de ce délai, si la société X s’est conformée à la présente mise en demeure, il sera considéré que la présente procédure est close et un courrier lui sera adressé en ce sens. À l’inverse, si la société X ne s’est pas conformée à la présente mise en demeure, il est rappelé qu’un rapporteur peut être désigné pour requérir que la formation restreinte prononce l’une des sanctions prévues par l’article 20 de la loi du 6 janvier 1978 modifiée. La Présidente Marie-Laure DENIS |
CNILTEXT000046562676 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/46/56/26/CNILTEXT000046562676.xml | DELIBERATION | Délibération de la formation restreinte no SAN-2022-020 du 10 novembre 2022 concernant la société X. | SAN-2022-020 | Sanction | 2022-11-10 00:00:00 | 2022-11-17 00:00:00 | VIGUEUR | La Commission nationale de l’informatique et des libertés, réunie en sa formation restreinte composée de Monsieur Alexandre LINDEN, président, Monsieur Philippe-Pierre CABOURDIN, vice-président, Madame Anne DEBET, Madame Christine MAUGÜÉ, Monsieur Alain DRU et Monsieur Bertrand du MARAIS, membres ; Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données ; Vu la loi no 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, notamment ses articles 20 et suivants ; Vu le décret no 2019-536 du 29 mai 2019 pris pour l’application de la loi no 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu la délibération no 2013-175 du 4 juillet 2013 portant adoption du règlement intérieur de la Commission nationale de l'informatique et des libertés ; Vu la décision n° 2020-272C du 14 août 2020 de la présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés de charger le secrétaire général de procéder ou de faire procéder à une mission de vérification de tout traitement de données à caractère personnel portant, en tout ou partie, sur des données relatives à la commercialisation ou à l’utilisation des produits ou services rattachés à la marque " […] " ; Vu la décision de la présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés portant désignation d’un rapporteur devant la formation restreinte, en date du 24 décembre 2021 ; Vu le rapport de Madame Valérie PEUGEOT, commissaire rapporteure, notifié à la société […] le 25 février 2022 ; Vu les observations écrites versées par la société […] le 15 avril 2022 ; Vu la réponse de la rapporteure à ces observations notifiée le 12 mai 2022 au conseil de la société ; Vu les observations écrites de la société […] reçues le 12 juillet 2022 ; Vu les autres pièces du dossier ; Étaient présents, lors de la séance de la formation restreinte du 15 septembre 2022 : - Madame Valérie PEUGEOT, commissaire, entendue en son rapport ; En qualité de représentants de la société […] : - […] La société […] ayant eu la parole en dernier ; La formation restreinte a adopté la décision suivante : I. Faits et procédure 1. La société […] (ci-après " la société "), dont le siège social est situé […], a été créée en 2015. En janvier 2021, elle comptait environ […] salariés. 2. Pour les années 2019 et 2020, la société a respectivement réalisé un chiffre d’affaires d’environ […] dollars et d’environ […] dollars. 3. […] est un logiciel de voix sur IP (technologie qui permet aux utilisateurs de discuter via leur microphone et/ou leur webcam via Internet) et de messagerie instantanée, permettant notamment aux utilisateurs de créer des serveurs, ainsi que des salons textuels, vocaux et vidéos. […] est ainsi une plateforme permettant aux personnes ayant des intérêts similaires de partager et de communiquer. Ce logiciel est disponible sous Windows, Mac, Linux, iOS et Android et également accessible directement à travers un navigateur web, à partir de l’URL " […] ", ou via une application. Populaire parmi la communauté des joueurs de jeux vidéo car leur offrant un moyen de communiquer entre eux et de développer une communauté en dehors des jeux eux-mêmes, […] est devenu un réseau social complet avec un large éventail de façons d’interagir. L’application a connu une forte popularité pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19, en particulier auprès d’un jeune public. 4. L’utilisation du logiciel est gratuite dans son ensemble, mais […] propose la possibilité de s’abonner pour améliorer son profil, ajouter des fonctionnalités sur des serveurs, disposer de plus de débit pour l’échange de fichiers, etc. 5. En janvier 2021, environ […] comptes d’utilisateurs de […] étaient enregistrés dans le monde, parmi lesquels plus de […] en France. 6. La société ne dispose pas d’établissement dans l’Union européenne mais a désigné un représentant, conformément à l’article 27 du règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 (ci-après le " RGPD "), à savoir la société […]. 7. En application de la décision n° 2020-272C de la présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (ci-après la " Commission " ou la " CNIL ") du 14 août 2020, la CNIL a effectué une mission de contrôle en ligne sur le site web " […] " et sur l’application mobile […] le 17 novembre 2020. 8. Le 29 décembre 2020, une mission de contrôle sur pièces auprès de la société a également été réalisée par l’envoi d’un questionnaire à la société. 9. Les 5 et 12 février 2021, la société a transmis des éléments de réponse à la CNIL. Par courriel du 8 mars 2021, la délégation de la CNIL a sollicité des éléments complémentaires auprès du conseil de la société, lesquels ont été transmis par le conseil de la société les 23 et 24 mars 2021. 10. Aux fins d’instruction de ces éléments, la présidente de la Commission a, le 24 décembre 2021, désigné Madame Valérie PEUGEOT en qualité de rapporteure sur le fondement de l’article 39 du décret n° 2019-536 du 29 mai 2019. 11. Le 25 février 2022, la rapporteure a fait notifier à la société un rapport détaillant les manquements au RGPD qu’elle estimait constitués en l’espèce. Ce rapport proposait à la formation restreinte de la Commission de prononcer une amende administrative au regard des manquements constitués aux articles 5, paragraphe 1, e), 12, 13, 21, paragraphe 1, 25, paragraphe 2, 32 et 35 du RGPD. Il proposait également que la décision de sanction soit rendue publique, mais qu’il ne soit plus possible d’identifier nommément la société à l’expiration d’un délai de deux ans à compter de sa publication. 12. Le 15 avril 2022, la société a produit ses observations en réponse au rapport de sanction. 13. La rapporteure a répondu aux observations de la société le 12 mai 2022. 14. Le 12 juillet 2022, la société a produit de nouvelles observations en réponse à celles de la rapporteure. 15. Par courrier du 10 août 2022, la rapporteure a informé le conseil de la société que l’instruction était close, en application de l’article 40, III, du décret modifié n°2019-536 du 29 mai 2019. 16. Par courrier du 11 août 2022, la société a été informée que le dossier était inscrit à l’ordre du jour de la formation restreinte du 15 septembre 2022. 17. La société et la rapporteure ont présenté des observations orales lors de la séance de la formation restreinte. II. Motifs de la décision A. Sur les traitements en cause et l’applicabilité du RGPD 18. L’article 3, paragraphe 2, a) du RGPD dispose que " Le présent règlement s’applique au traitement des données à caractère personnel relatives à des personnes concernées qui se trouvent sur le territoire de l’Union par un responsable du traitement ou un sous-traitant qui n’est pas établi dans l’Union, lorsque les activités de traitement sont liées : a) à l’offre de biens ou de services à ces personnes concernées dans l’Union, qu’un paiement soit exigé ou non desdites personnes […] ". 19. La société […] traite des données à caractère personnel des utilisateurs (ci-après " les traitements en cause ") lorsqu’ils créent un compte […] et pour la fourniture des fonctionnalités permises par le logiciel. 20. La formation restreinte relève, sans que ceci soit contesté par la société dans le cadre de la présente procédure, que […] traite des données à caractère personnel d’utilisateurs situés en France. Selon les éléments transmis par la société lors de la procédure de contrôle, […] dénombrait plus de […] utilisateurs en France en janvier 2021. En outre, il ressort du procès-verbal de constatations en ligne du 17 novembre 2020 que, tant sur ordinateur à partir de l’URL " […] " que sur l’application […] sur téléphone portable, toutes les pages sont accessibles en langue française, à l’exception de la politique de confidentialité qui était disponible en anglais uniquement au moment des constations en ligne, mais qui est dorénavant accessible en français. Par ailleurs que les différents traitements mis en œuvre par la société […] par le biais de son site web et de son application sont directement liés à l’offre de services qu’elle propose. Il s’agit par exemple des traitements en lien avec la création d’un compte, la fourniture de la plateforme de messagerie et du réseau social […] ou les achats réalisés. Enfin, la politique de confidentialité de la société […] fait référence au RGPD et la société […] a été désignée en qualité de représentante au titre de l’article 27 du RGPD. 21. En conséquence, la formation restreinte retient que les traitements en cause concernent une offre de services destinée à des personnes résidant dans l’Union européenne et en déduit que ces traitements sont soumis au RGPD en application de l’article 3, paragraphe 2, a) de ce Règlement. B. Sur la compétence de la CNIL 22. L’article 55, paragraphe 1, du RGPD dispose que " chaque autorité de contrôle est compétente pour exercer les missions et les pouvoirs dont elle est investie conformément au présent règlement sur le territoire de l’État membre dont elle relève ". 23. L’article 56, paragraphe 1, du RGPD dispose quant à lui que, " sans préjudice de l’article 55, l’autorité de contrôle de l’établissement principal ou de l’établissement unique du responsable du traitement ou du sous-traitant est compétente pour agir en tant qu’autorité de contrôle chef de file concernant le traitement transfrontalier effectué par ce responsable du traitement ou ce sous-traitant, conformément à la procédure prévue à l’article 60 ". 24. Par ailleurs, aux termes de l’article 16 de la loi Informatique et Libertés, " la formation restreinte prend les mesures et prononce les sanctions à l'encontre des responsables de traitements ou des sous-traitants qui ne respectent pas les obligations découlant du règlement (UE) 2016/679 du 27 avril 2016 et de la présente loi […] ". 25. La formation restreinte relève, sans que ceci soit contesté par la société dans le cadre de la présente procédure, que le mécanisme du " guichet unique " prévu par l’article 56 du RGPD n’a pas vocation à s’appliquer en l’espèce, la société […] ne disposant pas d’établissement sur le territoire d’un État membre de l’Union européenne. Dès lors, chaque autorité de contrôle nationale est compétente pour contrôler le respect du RGPD sur le territoire de l’État membre dont elle relève conformément à l’article 55 du Règlement, pour les traitements mis en œuvre par […] visant des personnes résidant sur ce territoire. La CNIL est ainsi compétente pour contrôler la conformité au RGPD des traitements mis en œuvre par […] visant des personnes résidant sur le territoire français. C. Sur le manquement à l’obligation de définir et de respecter une durée de conservation des données proportionnée à la finalité du traitement 26. Aux termes de l’article 5, paragraphe 1, e), du RGPD, les données à caractère personnel doivent être " conservées sous une forme permettant l'identification des personnes concernées pendant une durée n'excédant pas celle nécessaire au regard des finalités pour lesquelles elles sont traitées […] ". 27. La rapporteure relève que la société n’a pas défini de politique de durée de conservation des données et que son registre des activités de traitements ne mentionne aucune durée de conservation des données à caractère personnel traitées. Ainsi, les données sont conservées depuis plus de six ans, date à laquelle le service […] a été lancé, la société ne procédant à aucun effacement ou archivage régulier des données à l’issue d’une période définie. Elle note qu’il existe au sein de la base de données […] 2 474 000 millions de comptes d’utilisateurs français n’ayant pas utilisé leur compte depuis plus de trois ans et 58 000 comptes non utilisés depuis plus de cinq ans, sans que la société ait fourni d’explication ou de justification particulière quant à la conservation de ces comptes inactifs. 28. La rapporteure rappelle que le référentiel de la CNIL relatif aux traitements de données à caractère personnel mis en œuvre aux fins de gestion des activités commerciales du 3 février 2022 précise - s’agissant des activités commerciales impliquant la création d’un compte en ligne par les clients - que les données ont vocation à être conservées jusqu’à la suppression du compte par l’utilisateur. Toutefois, il souligne qu’il est fréquent que les utilisateurs n’utilisent plus ces comptes sans pour autant les effacer, ce qui les conduit à perdurer indéfiniment. Dans ce cas, la Commission recommande que les comptes soient considérés comme inactifs au bout de deux ans et soient supprimés à l’issue de ce délai, sauf si l’utilisateur exprime le souhait de maintenir son compte actif. 29. En défense, la société indique qu’elle n’avait pas de politique écrite de conservation des données en février 2021, mais soutient qu’elle était toutefois en conformité avec l’article 5 du RGPD, puisqu’elle avait déterminé et mis en œuvre des durées de conservation directement codées dans le service […] en tant que tel. Elle indique que la durée de conservation mise en œuvre correspond à la durée de la relation contractuelle avec ses utilisateurs, ainsi qu’à des durées déterminées en fonction de ses obligations légales et de ses obligations en matière de sécurité qu’elle est tenue de respecter sans pour autant les préciser. 30. En outre, la société soulève l’inopposabilité des recommandations de la CNIL, en particulier du référentiel de la CNIL du 3 février 2022, lequel est postérieur au contrôle en ligne réalisé le 17 novembre 2020 et réserve l’hypothèse " pour les activités commerciales qui impliquent la création d’un compte en ligne par les clients (par exemple, les sites de rencontres ou les réseaux sociaux), [où] les données peuvent être conservées jusqu’à la suppression du compte par l’utilisateur ". La société souligne également la nature spécifique du Service […], qui est un service de communication impliquant de maintenir les comptes dits inactifs dans l’intérêt même des utilisateurs. 31. La formation restreinte relève que, dans le cadre de la procédure de contrôle, la société a indiqué : " […] n’a pas de politique de conservation des données écrite. […] La société […] développe actuellement une politique de conservation des données pour supprimer des comptes inactifs lorsque la société peut conclure que l’utilisateur a abandonné son compte ". À cet égard, le registre des activités de traitements communiqué par la société lors de la procédure de contrôle ne mentionne aucune durée de conservation des données à caractère personnel traitées. 32. Les constatations effectuées par la délégation de contrôle de la CNIL confirment qu’il existait, au sein de la base de données […] 2 474 000 comptes d’utilisateurs français n’ayant pas utilisé leur compte depuis plus de trois ans et 58 000 comptes non utilisés depuis plus de cinq ans. 33. La formation restreinte rappelle que l’obligation de ne conserver les données " pendant une durée n'excédant pas celle nécessaire au regard des finalités pour lesquelles elles sont traitées […] " résulte de l’article 5, paragraphe 1, e) du RGPD qui est une disposition impérative. La Commission considère de manière constante que la conservation de comptes en ligne créés gratuitement sans action des utilisateurs au-delà d’une certaine durée conduit à conserver des données de manière illimitée, en méconnaissance du RGPD. La formation restreinte considère que la société ne saurait se prévaloir en l’espèce du maintien d’une relation contractuelle pour conserver indéfiniment des comptes d’utilisateurs totalement inactifs, mais qui ne se seraient pas désinscrits, dès lors que le compte a été créé gratuitement et qu’un utilisateur inactif qui souhaiterait utiliser à nouveau le service peut le faire en recréant un compte à tout moment. 34. Ainsi, la formation restreinte considère que la société a méconnu ses obligations résultant de l’article 5, paragraphe 1, e) du RGPD, la nature du service offert aux utilisateurs étant inopérante. 35. Elle prend néanmoins acte de ce que la société […] dispose désormais d’une politique de durée de conservation des données à caractère personnel traitées écrite, laquelle prévoit notamment la suppression des comptes après deux ans d’inactivité de l’utilisateur. La formation restreinte considère dès lors que la société s’est mise en conformité avec les obligations découlant de l’article 5, paragraphe 1, e) du RGPD. D. Sur le manquement à l’obligation de transparence 36. L’article 12, paragraphe 1, du RGPD dispose que " le responsable du traitement prend des mesures appropriées pour fournir toute information visée aux articles 13 et 14 ainsi que pour procéder à toute communication au titre des articles 15 à 22 et de l'article 34 en ce qui concerne le traitement à la personne concernée d'une façon concise, transparente, compréhensible et aisément accessible, en des termes clairs et simples, en particulier pour toute information destinée spécifiquement à un enfant ". 37. La rapporteure a relevé que, dans le cadre du contrôle diligenté le 17 novembre 2020, la délégation de la CNIL a constaté qu’après avoir cliqué sur le lien intitulé " Confidentialité " situé dans le pied de page, une page s’ouvrait dans le navigateur, libellée en ces termes " […] PRIVACY POLICY ". Si la " privacy policy " était aisément accessible à partir du formulaire d’inscription, elle était uniquement disponible en langue anglaise, dans sa version datée du 23 juin 2020 au moment du contrôle en ligne. 38. En défense, la société précise que la politique de confidentialité était déjà communiquée aux utilisateurs en français au moment du contrôle de la CNIL. Toutefois, un problème technique s’étant produit le 16 novembre 2020 a temporairement empêché la traduction française de la politique de confidentialité d’apparaître sur le site web lors du contrôle. Elle ajoute avoir identifié le problème technique et rapidement mis en œuvre les mesures nécessaires pour le résoudre, précisant que la version française de la politique de confidentialité est redevenue accessible le 3 décembre 2020. 39. Au vu de ces éléments, la rapporteure propose à la formation restreinte de ne pas retenir le manquement à l’article 12 du RGPD. 40. La formation restreinte prend acte des éléments apportés par la société et estime que ce manquement n’est pas constitué. E. Sur le manquement à l’obligation d’information des personnes 41. L’article 13 du RGPD dresse la liste des informations devant être communiquées par le responsable de traitement aux personnes concernées lorsque leurs données à caractère personnel sont collectées directement auprès d’elles. L’article 13, paragraphe 2, du RGPD dispose qu’" en plus des informations visées au paragraphe 1, le responsable du traitement fournit à la personne concernée, au moment où les données à caractère personnel sont obtenues, les informations complémentaires suivantes qui sont nécessaires pour garantir un traitement équitable et transparent : a) la durée de conservation des données à caractère personnel ou, lorsque ce n'est pas possible, les critères utilisés pour déterminer cette durée […] ". 42. Les lignes directrices sur la transparence au sens du règlement (UE) 2016/679, venant éclairer les dispositions de l’article 13, précisent que " la durée de conservation […] devrait être formulée de manière à ce que la personne concernée puisse évaluer, selon la situation dans laquelle elle se trouve, quelle sera la période de conservation s’agissant de données spécifiques ou en cas de finalités spécifiques. Le responsable du traitement ne peut se contenter de déclarer de façon générale que les données à caractère personnel seront conservées aussi longtemps que la finalité légitime du traitement l’exige. Le cas échéant, différentes périodes de stockage devraient être mentionnées pour les différentes catégories de données à caractère personnel et/ou les différentes finalités de traitement, notamment les périodes à des fins archivistiques ". 43. La rapporteure relève que les durées de conservation étaient énoncées de manière générique, sans être suffisamment explicites, puisqu’elles étaient précisées en ces termes : " Nous conservons généralement les données personnelles le temps nécessaire aux fins définies dans ce document. Pour nous débarrasser des données personnelles, nous pouvons les rendre anonymes, les supprimer ou prendre d’autres mesures nécessaires. Il est possible que des données persistent quelque temps sous la forme de copies de sauvegarde ou à des fins commerciales ". La rapporteure conclut donc qu’un manquement à l’obligation d’information est caractérisé. 44. En défense, la société indique que l’article 13, paragraphe 2, a) du RGPD n’impose pas de fournir la durée de conservation en tant que telle, mais qu’il laisse au contraire la possibilité au responsable de traitement de fournir les " critères utilisés pour déterminer cette durée ". Elle ajoute qu’afin de se conformer à cette obligation, la société […] a fourni aux utilisateurs lesdits critères, à savoir la durée nécessaire pour réaliser les finalités par ailleurs explicitement décrites dans la politique de confidentialité. Enfin, la société ajoute qu’elle a développé une note d’information qui fournit plus de détails en matière de conservation des données à caractère personnel et qu’un lien vers la page " Combien de temps […] conserve vos informations " a été inclus directement dans la politique de confidentialité. 45. La formation restreinte considère qu’au moment du contrôle en ligne effectué, les durées de conservation étaient énoncées de manière générique et n’étaient pas suffisamment explicites. L’information était lacunaire s’agissant des durées de conservation puisqu’elle ne comportait ni durée précise, ni critères permettant de déterminer ces durées. En tout état de cause, la formation restreinte rappelle que le recours aux " critères utilisés pour déterminer cette durée " n’est permis que lorsqu’il n’est pas possible de fournir une durée précise. Or, tel n’est pas le cas en l’espèce s’agissant des traitements mis en œuvre par la société. Il en résulte que les personnes ne pouvaient pas connaître les durées de conservation établies par la société […], alors que cette information est importante afin de garantir " un traitement équitable et transparent " puisqu’elle contribue à assurer pour les utilisateurs la maîtrise sur le traitement de leurs données. 46. Dès lors, la formation restreinte considère que la société a méconnu ses obligations résultant de l’article 13, paragraphe 2, a) du RGPD. Elle prend néanmoins acte des mesures prises par la société […] au cours de la procédure et estime que la société s’est désormais mise en conformité sur ce point. F. Sur le manquement à l’obligation de respecter le droit d’opposition 47. L’article 21, paragraphe 1, du RGPD dispose que " la personne concernée a le droit de s'opposer à tout moment, pour des raisons tenant à sa situation particulière, à un traitement des données à caractère personnel la concernant fondé sur l'article 6, paragraphe 1, point e) ou f), y compris un profilage fondé sur ces dispositions. Le responsable du traitement ne traite plus les données à caractère personnel, à moins qu'il ne démontre qu'il existe des motifs légitimes et impérieux pour le traitement qui prévalent sur les intérêts et les droits et libertés de la personne concernée, ou pour la constatation, l'exercice ou la défense de droits en justice ". 48. La rapporteure a relevé que, parmi les traitements de données à caractère personnel que met en œuvre la société […], figure le traitement " Utiliser les données pour améliorer […] ", ayant pour finalité d’utiliser les informations collectées via les services pour " aider [la société] à améliorer le contenu et les fonctionnalités des services, mieux comprendre [ses] utilisateurs et améliorer le service ". Il ressort du registre des traitements de la société que la finalité d’amélioration du service conduit à collecter les données suivantes : adresse IP, identifiant utilisateur, système d’exploitation, serveurs de discussion rejoints, contacts/amis, jeux joués, abonnement éventuel à la version premium de […], achats réalisés, fonctionnalités utilisées, activités dans la plateforme, etc. La société ajoute que, lorsque que l’utilisateur s’oppose à ce que ses données soient utilisées à des fins d’amélioration du service […], il doit se rendre dans les paramètres et désactiver la fonctionnalité. Dans ce cas, la société supprime l’association de l’alias à l’identifiant de l’utilisateur, ce qui l’empêche alors, selon elle, de pouvoir associer les données collectées avec l’alias pseudonyme à l’identifiant de l’utilisateur. La rapporteure a relevé qu’il ressort des informations transmises par la société que des données à caractère personnel de l’intéressé continuent d’être traitées, alors même que l’utilisateur a manifesté son souhait de s’y opposer. La simple rupture du lien entre, d’une part, les données d’utilisation traitées et conservées avec l’alias pseudonyme et, d’autre part, l’identifiant de l’utilisateur associé à son compte n’apparaît pas suffisante pour considérer que le droit d’opposition de l’utilisateur au traitement de ses données pour cette finalité serait dûment pris en compte et effectif. 49. En défense, la société considère que la possibilité de désactiver la fonction " Utiliser les données pour améliorer […] " avec un bouton slider ne constitue pas l’exercice du droit d’opposition au sens de l’article 21, paragraphe 1, du RGPD. Elle précise avoir bien distingué, dans ses réponses à la délégation de contrôle : - d’une part, une option de paramétrage qui peut être utilisée via un bouton slider en ligne sans qu’il soit besoin d’une justification tenant à la situation particulière de l’utilisateur : dans ce cas, les données sont pseudonymisées ; - d’autre part, le droit d’opposition qui s’exerce en vertu de l’article 21, paragraphe 1, du RGPD. Dans ce cas, les utilisateurs exercent leur demande auprès de la société […] ou de son représentant, en justifiant des raisons tenant à leur situation particulière pour permettre à la société d’apprécier si cette condition est remplie. Ce droit n’est pas exercé via le bouton slider. 50. La société considère que la sanctionner sur ce point aurait pour effet de dissuader les organismes à mettre en place le " privacy by design " et de les pousser à ne fournir que le mécanisme d’opposition prévu par l’article 21 du RGPD. 51. Au vu de ces éléments, la rapporteure propose à la formation restreinte de ne pas retenir ce manquement. 52. La formation restreinte relève qu’il ressort des éléments communiqués par la société que l’existence du bouton slider permettant de désactiver la fonction " Utiliser les données pour améliorer […] " est un paramétrage qui n’a pas pour objet de constituer l’exercice du droit d’opposition au sens de l’article 21 du RGPD et que la société […] offre une procédure d’opposition conforme à cet article. 53. Dans ces conditions, la formation restreinte estime que le manquement à l’article 21 du RGPD n’est pas constitué. G. Sur le manquement à l’obligation de garantir la protection des données par défaut 54. L’article 25, paragraphe 2, dispose que " le responsable du traitement met en œuvre les mesures techniques et organisationnelles appropriées pour garantir que, par défaut, seules les données à caractère personnel qui sont nécessaires au regard de chaque finalité spécifique du traitement sont traitées. Cela s'applique à la quantité de données à caractère personnel collectées, à l'étendue de leur traitement, à leur durée de conservation et à leur accessibilité. En particulier, ces mesures garantissent que, par défaut, les données à caractère personnel ne sont pas rendues accessibles à un nombre indéterminé de personnes physiques sans l'intervention de la personne physique concernée ". 55. La rapporteure indique que, par défaut, l’utilisateur doit effectuer plusieurs actions pour quitter l’application […] sous Windows et Linux. L’application est paramétrée afin de rester active même lorsque l’utilisateur ferme la fenêtre principale (en sélectionnant l’icône " X " situé en haut à droite), ce qui permet de continuer à communiquer vocalement tout en n’occupant plus de place sur le bureau de l’ordinateur. Seul un petit indicateur permet de comprendre que l’application est active. Cet indicateur était présent dans la barre des tâches, qui se situe en bas à droite de l’écran sous Microsoft Windows, à côté des date et heure. La rapporteure en conclut que ce paramétrage de l’application conduisait à ce que des données à caractère personnel de l’utilisateur puissent être communiquées à des tiers par le biais du salon vocal, alors même que celui-ci pensait, en l’absence d’information spécifique suffisamment visible et claire, que leur collecte avait cessé lorsqu’il avait choisi de fermer la fenêtre de l’application. 56. En défense, la société indique que l’une des fonctionnalités premières de […] est de pouvoir échanger avec des amis, souvent en faisant autre chose, comme par exemple en jouant à un jeu vidéo ou en naviguant sur le web. Selon la société, l’utilisateur souhaite uniquement voir sur son écran le jeu auquel il est en train de jouer et toute intrusion sur son écran impacterait son jeu et le dérangerait. Elle considère que, lorsqu’un utilisateur connecté à un salon vocal clique sur l’icône " X " située en haut à droite, il ne pense aucunement quitter l’application en question et a bien conscience qu’il est toujours connecté audit salon. Selon la société, il est informé à plusieurs reprises que, pour quitter un salon vocal, il doit cliquer sur le bouton " déconnexion " (icône représentant un téléphone avec une croix dans un rond rouge). 57. En outre, la société considère qu’il est primordial de prendre en compte le fonctionnement d’applications similaires afin d’évaluer le niveau d’attente des utilisateurs de […]. La société invoque les lignes directrices relatives à la protection des données dès la conception et par défaut du CEPD, qui prévoient que " le traitement devrait correspondre aux attentes raisonnables des personnes concernées ". Selon elle, la rapporteure ne peut conclure à un manquement à la protection des données dès la conception sans avoir préalablement déterminé si les utilisateurs ont été trompés ou si le traitement et le fonctionnement de l’application est inattendu, préjudiciable ou discriminatoire pour ses utilisateurs. Or, selon la société, l’utilisateur peut légitimement s’attendre à un tel fonctionnement de l’application […] puisque, d’une part, les applications sur les systèmes d’exploitation Windows et Linux fonctionnent de la même manière (selon elle, lorsqu’il clique sur l’icône " X ", l’utilisateur s’attend à ce que cette action permette uniquement de fermer une fenêtre et de mettre l’application en arrière-plan) et, d’autre part, le niveau d’attente de l’utilisateur, lorsqu’il clique sur l’icône " X ", est de mettre l’application en arrière-plan pour pouvoir continuer à discuter tout en réalisant d’autres actions sur son ordinateur. Par ailleurs, la société explique que les modalités de fermeture peuvent être modifiées grâce à un paramétrage mis à la disposition des utilisateurs, qui peut décider d’une seule action à effectuer pour fermer l’application. 58. Enfin, la société précise avoir désormais mis en place une fenêtre de type " pop-up " qui indique aux utilisateurs des systèmes d’exploitation Windows et Linux que l’application […] est toujours en cours de fonctionnement lorsque la fenêtre a été fermée et que ces paramètres peuvent directement être modifiés par l’utilisateur. 59. En premier lieu, la formation restreinte relève que, si un utilisateur connecté à un salon vocal ferme la fenêtre de l’application en cliquant sur l’icône " X " située en haut à droite (sous Microsoft Windows), il ne fait en réalité que mettre l’application en arrière-plan et non la quitter ; il est donc toujours connecté dans le salon vocal. Pourtant, sous Microsoft Windows et, de façon plus générale, dans la symbolique couramment utilisée en informatique, le fait de cliquer sur " X " en haut à droite de la dernière fenêtre visible d’une application permet généralement de la quitter. La réduction de l’application, en arrière-plan, est généralement obtenue en cliquant sur une icône " - ". Or, le comportement de […] est différent. Dès lors, la formation restreinte considère que l’utilisateur devrait se voir délivrer une information spécifique, afin qu’il soit averti de cette différence. Or tel n’était pas le cas au moment où le contrôle en ligne a été réalisé. 60. La formation restreinte précise que, s’il existe des applications avec des fonctions de communication qui ne sont en réalité que réduites en arrière-plan après que l’utilisateur a cliqué sur la croix de fermeture, généralement, soit les applications qui ont un tel comportement informent avec une fenêtre surgissante l’utilisateur lors du premier clic sur la croix que l’application va passer en arrière-plan mais continuer de fonctionner ; soit, par défaut, le comportement de réduction en arrière-plan n’est pas activé et c’est à l’utilisateur de le paramétrer manuellement. Or, en l’espèce et avant la mise en place de la fenêtre type " pop-up " mentionnée ci-avant, la réduction en arrière-plan avait lieu par défaut dès la première utilisation après l’installation, sans aucun avertissement ou information claire. 61. En conséquence, la société ne saurait valablement soutenir que le fonctionnement de l’application correspondrait aux attentes de l’utilisateur, dans la mesure où d’autres applications informent la personne ou permettent à l’utilisateur d’effectuer lui-même ce paramétrage spécifique. 62. En deuxième lieu, la formation restreinte relève que ce paramétrage par défaut de l’application – qui prévoyait qu’elle n’est pas quittée lorsque la fenêtre principale est fermée – conduisait à ce que des données à caractère personnel de l’utilisateur puissent être communiquées à des tiers sans qu’il en ait nécessairement conscience. En effet, l’utilisateur n’avait pas forcément conscience que ses paroles continuaient à être transmises et entendues par les autres membres présents dans le salon vocal. La formation restreinte note qu’un tel paramétrage, en l’absence d’information suffisamment claire et visible, présentait des risques importants pour les utilisateurs, notamment d’intrusion dans leur vie privée. 63. Dès lors, la formation restreinte considère que la société a méconnu ses obligations résultant de l’article 25, paragraphe 2, du RGPD, qui impose la protection des données par défaut. 64. Elle prend néanmoins acte de ce que la société […] a désormais mis en place une fenêtre " pop-up " permettant, lorsque la fenêtre a été fermée pour la première fois, d’alerter les personnes connectées à un salon vocal de ce que l’application […] est toujours en cours de fonctionnement et que ces paramètres peuvent directement être modifiés par l’utilisateur. H. Sur le manquement à l’obligation d’assurer la sécurité des données 65. Aux termes de l’article 32 du RGPD, " compte tenu de l'état des connaissances, des coûts de mise en œuvre et de la nature, de la portée, du contexte et des finalités du traitement ainsi que des risques, dont le degré de probabilité et de gravité varie, pour les droits et libertés des personnes physiques, le responsable du traitement et le sous-traitant mettent en œuvre les mesures techniques et organisationnelles appropriées afin de garantir un niveau de sécurité adapté au risque, y compris entre autres, selon les besoins : […] b) des moyens permettant de garantir la confidentialité, l'intégrité, la disponibilité et la résilience constantes des systèmes et des services de traitement ; c) […] d) une procédure visant à tester, à analyser et à évaluer régulièrement l'efficacité des mesures techniques et organisationnelles pour assurer la sécurité du traitement ". 66. La rapporteure a relevé que, lors de la création d’un compte sur […], un mot de passe composé de six caractères incluant des lettres et des chiffres était accepté. La rapporteure a considéré que de tels mots de passe, sans critère de complexité suffisant et n’étant associés à aucune mesure de sécurité complémentaire, ne permettent pas d’assurer la sécurité des données à caractère personnel traitées par la société et d’empêcher que des tiers non autorisés aient accès à ces données. 67. En défense, la société conteste l’analyse de la rapporteure et considère avoir mis en place des mesures permettant de garantir un niveau élevé de sécurité pour l’accès de ses utilisateurs à son système, y compris des mesures afin d’empêcher les attaques par force brute : limitation des tentatives de connexion à une par seconde ; vérification par courriel ou SMS pour valider l’identifiant lorsque la société reçoit une demande de connexion provenant d’une adresse IP située en dehors de la zone de l’adresse IP de connexion précédente ; rejet des mots de passe couramment utilisés et compromis et implémentation d’un " captcha " pour les connexions à partir de nouvelles plages d’adresses IP. 68. La société a par ailleurs apporté des modifications à ses processus de sécurité des mots de passe dans le cadre de la procédure de sanction : - elle exige désormais des utilisateurs français qu’ils définissent des mots de passe d’une longueur minimale de huit caractères, dont au moins trois de ces caractères sont des lettres minuscules, des lettres majuscules, des chiffres ou des caractères spéciaux ; - après dix tentatives de connexion infructueuses, la société exige la résolution d’un " captcha ". 69. La formation restreinte considère que la longueur et la complexité d’un mot de passe demeurent des critères élémentaires permettant d’apprécier la force de celui-ci. Elle relève à cet égard que la nécessité d’un mot de passe fort est également soulignée par l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information. 70. À titre d’éclairage, la formation restreinte rappelle que pour assurer un niveau de sécurité suffisant et satisfaire aux exigences de robustesse des mots de passe, si l’authentification prévoit une restriction de l’accès au compte, la CNIL recommande, dans sa délibération n° 2017-012 du 19 janvier 2017, que le mot de passe comporte au minimum huit caractères, contenant au moins trois des quatre catégories de caractères (majuscules, minuscules, chiffres et caractères spéciaux) et que l’authentification fasse intervenir une restriction de l’accès au compte comme par exemple la temporisation d’accès au compte après plusieurs échecs (suspension temporaire de l’accès dont la durée augmente à mesure des tentatives), la mise en place d’un mécanisme permettant de se prémunir contre les soumissions automatisées et intensives de tentatives (comme un " captcha ") et/ou le blocage du compte après plusieurs tentatives d’authentification infructueuses. 71. En l’espèce, la formation restreinte relève qu’un un mot de passe composé de six caractères incluant des lettres et des chiffres était accepté au moment du contrôle en ligne. La formation restreinte estime qu’au regard des règles peu exigeantes encadrant leur composition, ainsi que du volume de données personnelles à protéger, la robustesse des mots de passe admis par la société était trop faible, conduisant à un risque de compromission des comptes associés et des données à caractère personnel qu’ils contiennent, et ce malgré les mesures de sécurité complémentaires mises en place avant la procédure de sanction. 72. Dans ces conditions, eu égard aux risques encourus par les personnes, la formation restreinte considère que les faits précités constituent un manquement à l’article 32 du RGPD, dès lors que la politique de gestion des mots de passe de la société n’était pas suffisamment robuste et contraignante pour garantir la sécurité des données, au sens de cet article. 73. Elle relève néanmoins que, dans le cadre de la procédure de sanction, la société a apporté des modifications sur ce point et s’est mise en conformité avec les dispositions de l’article 32 du RGPD. I. Sur le manquement à l’obligation d’effectuer une analyse d’impact relative à la protection des données 74. L’article 35, paragraphe 1, du RGPD dispose que " lorsqu’un type de traitement, en particulier par le recours à de nouvelles technologies, et compte tenu de la nature, de la portée, du contexte et des finalités du traitement, est susceptible d’engendrer un risque élevé pour les droits et libertés des personnes physiques, le responsable du traitement effectue, avant le traitement, une analyse de l’impact des opérations de traitement envisagées sur la protection des données à caractère personnel ". 75. Le considérant 91 du RGPD prévoit notamment qu’une analyse d’impact " devrait s’appliquer, en particulier, aux opérations de traitement à grande échelle qui visent à traiter un volume considérable de données à caractère personnel au niveau régional, national ou supranational, qui peuvent affecter un nombre important de personnes concernées […] ". 76. La rapporteure considère que la société aurait dû réaliser une analyse d’impact relative à la protection des données (ci-après " AIPD "), au regard de deux critères permettant de considérer que le traitement était susceptible d’engendrer un risque élevé : la collecte de données à grande échelle et la collecte de données concernant des personnes vulnérables. La rapporteure estime que les traitements mis en œuvre par la société sont susceptibles d’engendrer un risque élevé pour les droits et libertés des personnes physiques et en conclut que la société […] a méconnu les obligations de l’article 35 du RGPD en ne réalisant pas une analyse d’impact relative à la protection des données. 77. En défense, la société […] indique avoir considéré qu’une AIPD n’était pas nécessaire dans la mesure où elle ne traite que des données très limitées, à savoir celles nécessaires pour permettre aux utilisateurs de créer leur compte, pour fournir ses services, pour respecter ses engagements envers ses utilisateurs et pour satisfaire à ses obligations légales ; elle n’effectue aucun des traitements listés à l’article 35, paragraphe 3, du RGPD comme requérant une analyse d’impact ; elle n’effectue aucune des opérations de traitement pour lesquelles la CNIL a considéré qu’une AIPD est requise, conformément à la liste des traitements pour lesquels une telle analyse est nécessaire publiée le 6 novembre 2018 ; elle ne traite pas de données sur des " enfants ", puisqu’elle s’adresse uniquement aux utilisateurs de plus de quinze ans qui disposent d’un degré de maturité suffisant pour utiliser ses services. 78. La société souligne par ailleurs que les lignes directrices du G29 concernant l’AIPD et la manière de déterminer si le traitement est " susceptible d’engendrer un risque élevé " aux fins du règlement (UE) 2016/679 rappellent qu’une AIPD n’est pas automatique même lorsque le traitement répond à deux des neufs critères définis parmi ceux à prendre en compte. 79. Enfin, la société explique que, quand bien même elle n’y était pas tenue en vertu du RGPD, elle a depuis réalisé deux AIPD pour son traitement lié au service […] et à ses services essentiels, lesquels ont conclu que le traitement n’est pas susceptible d’engendrer un risque élevé pour les droits et libertés des personnes. 80. En premier lieu, la formation restreinte considère qu’en traitant les données de plus de […] utilisateurs en France, la société […] met en œuvre un traitement de données à caractère personnel à grande échelle. De surcroît, la formation restreinte relève que l’application a également vocation à être utilisée par des enfants âgés de quinze ans, ce dont la société […] a pleinement conscience, puisqu’elle indique elle-même qu’elle " s’engage à protéger la vie privée des enfants et a par conséquent mis en place des mesures pour s’assurer qu’aucun enfant n’ayant pas l’âge minimum défini pour chaque pays puisse accéder aux services de […] et créer un compte ". 81. La formation restreinte rappelle que, selon le considérant 38 du RGPD, " les enfants méritent une protection spécifique en ce qui concerne leurs données à caractère personnel parce qu’ils peuvent être moins conscients des risques, des conséquences et des garanties concernées et de leurs droits liés au traitement des données à caractère personnel " et qu’en application de l’article 1er de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant, " un enfant s’entend de tout être humain âgé de moins de dix-huit ans ". Si, en application de l’article 8 du RGPD et de l’article 45 de la loi Informatique et Libertés, un mineur peut consentir seul à un traitement de données à caractère personnel en ce qui concerne l’offre directe de services de la société de l’information à compter de l’âge de quinze ans, il n’en demeure pas moins que le mineur entre quinze et dix-huit ans reste un enfant, et donc une personne vulnérable. 82. La formation restreinte rappelle, à titre d’éclairage, que les lignes directrices du G29 concernant l’AIPD précitées, modifiées et adoptées en dernier lieu le 4 octobre 2017, ont fixé une liste de neuf critères à prendre en compte pour donner une vision plus concrète des opérations de traitement qui nécessitent une analyse d’impact du fait d’un risque inhérent élevé. Parmi ces critères figurent notamment la collecte de données à caractère personnel à grande échelle et la collecte de données concernant des personnes vulnérables. Les lignes directrices ajoutent que, " dans la plupart des cas, le responsable du traitement peut considérer qu’un traitement satisfaisant à deux critères nécessite une AIPD ". 83. S’agissant du premier critère relatif à la collecte de données à grande échelle, les lignes directrices expliquent qu’il convient de prendre en compte, en particulier, le nombre de personnes concernées, le volume de données et/ou l’éventail des différents éléments de données traitées, la durée ou la permanence de l’activité de traitement de données et l’étendue géographique de l’activité de traitement. S’agissant du deuxième critère relatif à la collecte de données concernant des personnes vulnérables, les lignes directrices indiquent que le traitement de données concernant des personnes vulnérables est un critère en raison du déséquilibre des pouvoirs accru qui existe entre les personnes concernées et le responsable du traitement, ce qui signifie que les premières peuvent se trouver dans l’incapacité de consentir ou de s’opposer aisément au traitement de leurs données ou d’exercer leurs droits. Parmi ces personnes vulnérables, les lignes directrices citent les enfants " qui peuvent être vus comme incapables de s’opposer ou de consentir sciemment et de manière réfléchie au traitement de leurs données ". 84. En conséquence, la formation restreinte estime que la société aurait dû procéder à une analyse d’impact du traitement de données mis en œuvre, au regard du volume de données traitées par la société et de l’utilisation de ses services par des enfants. 85. En deuxième lieu, la formation restreinte relève que, si les traitements effectués par la société ne figurent pas dans la " liste des types d’opérations de traitement pour lesquelles une analyse relative à la protection des données est requise " publiée par la CNIL (délibération n° 2018-327 du 11 octobre 2018), ils ne figurent pas non plus dans la " liste des types d’opérations de traitement pour lesquelles une analyse d’impact relative à la protection des données n’est pas requise " (délibération n° 2019-118 du 12 septembre 2019). 86. En troisième lieu, la formation restreinte prend acte de ce que la société a, dans le cadre de la présente procédure, effectué deux AIPD, lesquelles ont été transmises à la CNIL et ont conclu que le traitement n’est pas susceptible d’engendrer un risque élevé pour les droits et libertés des personnes. Elle relève néanmoins que si les analyses d’impact effectuées ont conclu à l’absence de risque élevé, il n’en demeure pas moins que leur réalisation préalable était impérative pour s’en assurer. 87. Compte tenu de l’ensemble de ces éléments, la formation restreinte considère que la société a méconnu les obligations de l’article 35 du RGPD. III. Sur les mesures correctrices et leur publicité 88. Aux termes de l’article 20, III, de la loi du 6 janvier 1978 modifiée, " Lorsque le responsable de traitement ou son sous-traitant ne respecte pas les obligations résultant du règlement (UE) 2016/679 du 27 avril 2016 ou de la présente loi, le président de la Commission nationale de l’informatique et des libertés peut également, le cas échéant après lui avoir adressé l’avertissement prévu au I du présent article ou, le cas échéant en complément d’une mise en demeure prévue au II, saisir la formation restreinte de la commission en vue du prononcé, après procédure contradictoire, de l’une ou de plusieurs des mesures suivantes : […] 7° A l’exception des cas où le traitement est mis en œuvre par l’État, une amende administrative ne pouvant excéder 10 millions d’euros ou, s’agissant d’une entreprise, 2 % du chiffre d’affaires annuel mondial total de l’exercice précédent, le montant le plus élevé étant retenu. Dans les hypothèses mentionnées aux 5 et 6 de l'article 83 du règlement (UE) 2016/679 du 27 avril 2016, ces plafonds sont portés, respectivement, à 20 millions d'euros et 4 % dudit chiffre d’affaires. La formation restreinte prend en compte, dans la détermination du montant de l’amende, les critères précisés au même article 83 ". 89. L’article 83 du RGPD prévoit quant à lui que " chaque autorité de contrôle veille à ce que les amendes administratives imposées en vertu du présent article pour des violations du présent règlement visées aux paragraphes 4, 5 et 6 soient, dans chaque cas, effectives, proportionnées et dissuasives ", avant de préciser les éléments devant être pris en compte pour décider s’il y a lieu d’imposer une amende administrative et pour décider du montant de cette amende. 90. En premier lieu, sur le principe du prononcé d’une sanction, la société demande à la formation restreinte de ne pas prononcer de sanction à son encontre, dans la mesure où elle conteste l’ensemble des manquements qui lui sont reprochés. S’agissant du montant de l’amende, la société considère que sa bonne foi et sa volonté de coopérer n’ont pas été effectivement prises en compte dans la proposition de la rapporteure. 91. La formation restreinte rappelle qu’elle doit tenir compte, pour le prononcé d’une amende administrative, des critères précisés à l’article 83 du RGPD, tels que la nature, la gravité et la durée de la violation, les mesures prises par le responsable du traitement pour atténuer le dommage subi par les personnes concernées, le degré de coopération avec l’autorité de contrôle et les catégories de données à caractère personnel concernées par la violation. 92. La formation restreinte souligne que les manquements commis par la société portent sur des obligations touchant aux principes fondamentaux de la protection des données à caractère personnel et que cinq manquements sont constitués. 93. La formation restreinte relève ensuite que les traitements mis en œuvre par la société […] concernent un nombre très important de personnes situées en France, puisque plus de […] de comptes d’utilisateurs de […] étaient enregistrés en France en janvier 2021, dont des mineurs. 94. En conséquence, la formation restreinte considère qu’il y a lieu de prononcer une amende administrative au regard des manquements constitués aux articles 5, paragraphe 1, e), 13, 25, paragraphe 2, 32 et 35 du RGPD. 95. La formation restreinte rappelle que les manquements relatifs aux articles 5, paragraphe 1, e) et 13 du RGPD sont des manquements à des principes susceptibles de faire l’objet, en vertu de l’article 83 du RGPD, d’une amende administrative pouvant s’élever jusqu’à 20 000 000 euros ou jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires annuel mondial de l’exercice précédent, le montant le plus élevé étant retenu. 96. La formation restreinte rappelle également que les amendes administratives doivent être à la fois dissuasives et proportionnées. Elle considère en particulier que l’activité de la société et sa situation financière doivent notamment être prises en compte pour la détermination du montant de l’amende administrative. Elle relève à cet égard que la société […] a réalisé un chiffre d’affaires d’environ […] dollars en 2019 et de plus de […] dollars en 2020. 97. Par ailleurs, la formation restreinte acte les efforts réalisés par la société pour se mettre en conformité tout au long de la procédure, ainsi que le fait que son modèle d’affaires n’est pas fondé sur l’exploitation des données à caractère personnel. 98. Dès lors, au vu de ces éléments, la formation restreinte considère que le prononcé d’une amende administrative d’un montant de 800 000 euros apparaît justifié. 99. En deuxième lieu, s’agissant de la publicité de la décision de sanction, la société soutient qu’une telle mesure lui causerait injustement préjudice et n’apparaît pas justifiée au regard du niveau de protection des données à caractère personnel qu’elle assurait à ses utilisateurs au moment du contrôle et qu’elle continue d’assurer à l’ensemble de ses utilisateurs. Elle considère qu’une telle publicité ferait croire aux utilisateurs que le traitement de leurs données à caractère personnel n’est pas conforme alors que ces derniers sont correctement informés du traitement qui est fait de leurs données, que la sécurité de leurs données est assurée via des mesures robustes et que l’exercice de leurs droits est respecté. 100. La formation restreinte considère que la publicité de la sanction se justifie au regard du nombre de personnes concernées, du nombre de manquements commis et de leur gravité. PAR CES MOTIFS La formation restreinte de la CNIL, après en avoir délibéré, décide de : • prononcer à l’encontre de la société […] une amende administrative d’un montant de 800 000 (huit cent mille) euros pour les manquements aux articles 5, paragraphe 1, e), 13, 25, paragraphe 2, 32 et 35 du RGPD ; • rendre publique, sur le site de la CNIL et sur le site de Légifrance, sa délibération, qui n’identifiera plus nommément la société à l’expiration d’un délai de deux ans à compter de sa publication. Le président Alexandre LINDEN Cette décision est susceptible de faire l’objet d’un recours devant le Conseil d’État dans un délai de quatre mois à compter de sa notification. |
CNILTEXT000046650733 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/46/65/07/CNILTEXT000046650733.xml | DELIBERATION | Délibération de la formation restreinte n°SAN-2022-021 du 24 novembre 2022 concernant la société x | SAN-2022-021 | Sanction | 2022-11-24 00:00:00 | 2022-11-29 00:00:00 | VIGUEUR | La Commission nationale de l’informatique et des libertés, réunie en sa formation restreinte composée de Monsieur Alexandre LINDEN, président, Monsieur Philippe-Pierre CABOURDIN, vice-président, Monsieur Alain DRU et Monsieur Bertrand du MARAIS, membres ; Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données ; Vu la directive 2002/58/CE du Parlement européen et du Conseil du 12 juillet 2002 concernant le traitement des données à caractère personnel et la protection de la vie privée dans le secteur des communications électroniques ; Vu le code des postes et des communications électroniques ; Vu la loi no 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, notamment ses articles 20 et suivants ; Vu le décret no 2019-536 du 29 mai 2019 pris pour l’application de la loi no 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu la délibération no 2013-175 du 4 juillet 2013 portant adoption du règlement intérieur de la Commission nationale de l’informatique et des libertés ; Vu la décision n° 2021-020C du 4 janvier 2021 de la présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés de charger le secrétaire général de procéder ou de faire procéder à une mission de vérification des traitements mis en œuvre par la société […] ou pour son compte ; Vu la décision de la présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés portant désignation d’un rapporteur devant la formation restreinte, en date du 19 mai 2022 ; Vu le rapport de Madame Valérie PEUGEOT, commissaire rapporteure, notifié à la société […] le 23 juin 2022 ; Vu les observations écrites versées par le conseil de la société […] le 25 juillet 2022 ; Vu la réponse de la rapporteure à ces observations notifiée le 11 août 2022 au conseil de la société ; Vu les observations écrites versées par le conseil de la société […] le 9 septembre 2022 ; Vu les autres pièces du dossier ; Étaient présents, lors de la séance de la formation restreinte du 13 octobre 2022 : - Madame Valérie PEUGEOT, commissaire, entendue en son rapport ; en qualité de représentants de la société […] : - […] ; La société […] ayant eu la parole en dernier ; La formation restreinte a adopté la décision suivante : I. Faits et procédure 1. Créée en 1955, la société […] (ci-après la société […] ou la société ) est une société […] dont le siège social est situé […]. 2. Le groupe […], lequel comprend la société-mère […] et ses filiales, est principalement actif en France et à l’étranger sur les marchés de l’électricité et, en particulier, dans la production d’électricité (nucléaire, renouvelable et fossile) et la vente en gros, le négoce, le transport, la distribution et la fourniture d’électricité. Le groupe […] est également présent sur les marchés du gaz et des services énergétiques, ainsi que dans la construction, l’exploitation et la maintenance de centrales électriques et de réseaux électriques et fournit des services de recyclage des déchets et des services énergétiques. Le groupe […] emploie plus de […] salariés, dont plus de […] pour la société […]. 3. En 2020, le groupe […] a réalisé un chiffre d’affaires de plus de […] euros pour un résultat net de […] euros. En 2021, son chiffre d’affaires s’est élevé à plus de […] euros pour un résultat net de […] euros. 4. Dans le cadre des services fournis par la société, des données à caractère personnel de ses clients et de ses prospects sont traitées. Fin décembre 2020, la société comptait dans ses bases de données […] de clients pour la fourniture d’électricité, de gaz et de services et environ […] prospects, s’agissant du marché des particuliers. 5. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (ci-après la CNIL ou la Commission ) a été saisie de plusieurs plaintes à l’encontre de la société […], portant sur l’exercice des droits entre août 2019 et décembre 2020. 6. Un contrôle en ligne a été effectué sur le site web […] le 15 février 2021. Le procès-verbal n° 2021-020-1, dressé par la délégation à l’issue du contrôle, a été notifié à la société […] le 17 février 2021. 7. Une mission de contrôle sur pièces a également été réalisée par l’envoi d’un questionnaire à la société le 25 mars 2021, auquel la société a répondu le 29 avril 2021. 8. Deux demandes de compléments d’informations ont été adressées à la société les 13 juillet et 18 août 2021. La société y a répondu les 30 juillet, 31 août et 3 septembre 2021. 9. Aux fins d’instruction de ce dossier, la présidente de la Commission a désigné Madame Valérie PEUGEOT en qualité de rapporteure, le 19 mai 2022, sur le fondement de l’article 39 du décret n° 2019-536 du 29 mai 2019 modifié. 10. Le 23 juin 2022, la rapporteure a fait notifier à la société un rapport détaillant les manquements au RGPD qu’elle estimait constitués en l’espèce. Ce rapport proposait à la formation restreinte de la Commission de prononcer une amende administrative au regard des manquements constitués aux articles 7, paragraphe 1, 12, 13, 14, 15, 21 et 32 du RGPD et L. 34-5 du code des postes et des communications électroniques (ci-après le CPCE ). Il proposait également qu’une injonction de mettre en conformité le traitement avec les dispositions des articles 7, paragraphe 1, 14 et 32 du RGPD et L. 34-5 du CPCE, assortie d’une astreinte, soit prononcée. Enfin, il proposait que la décision de sanction soit rendue publique, mais qu’il ne soit plus possible d’identifier nommément la société à l’expiration d’un délai de deux ans à compter de sa publication. 11. Le 25 juillet 2022, la société a produit ses observations en réponse au rapport de sanction. 12. La rapporteure a répondu aux observations de la société le 11 août 2022. 13. Le 9 septembre 2022, la société a produit de nouvelles observations en réponse à celles de la rapporteure. 14. Par courrier du 15 septembre 2022, la rapporteure a informé le conseil de la société que l’instruction était close, en application de l’article 40, III, du décret modifié n°2019-536 du 29 mai 2019. 15. Par courrier du même jour, le conseil de la société a été informé que le dossier était inscrit à l’ordre du jour de la formation restreinte du 13 octobre 2022. 16. La société et la rapporteure ont présenté des observations orales lors de la séance de la formation restreinte. II. Motifs de la décision A. Sur le manquement à l’obligation de recueillir le consentement des personnes concernées pour la mise en œuvre de prospection commerciale par voie électronique 17. Aux termes de l’article L. 34-5 du CPCE, est interdite la prospection directe au moyen de système automatisé de communications électroniques […], d’un télécopieur ou de courriers électroniques utilisant les coordonnées d’une personne physique […] qui n’a pas exprimé préalablement son consentement à recevoir des prospections directes par ce moyen. Pour l’application du présent article, on entend par consentement toute manifestation de volonté libre, spécifique et informée par laquelle une personne accepte que des données à caractère personnel la concernant soient utilisées à fin de prospection directe. […] . 18. Aux termes de l’article 4, paragraphe 11, du RGPD, Aux fins du présent règlement, on entend par […] consentement de la personne concernée, toute manifestation de volonté, libre, spécifique, éclairée et univoque par laquelle la personne concernée accepte, par une déclaration ou par un acte positif clair, que des données à caractère personnel la concernant fassent l'objet d'un traitement . 19. Aux termes de l’article 7, paragraphe 1, du RGPD, Dans les cas où le traitement repose sur le consentement, le responsable du traitement est en mesure de démontrer que la personne concernée a donné son consentement au traitement de données à caractère personnel la concernant . 20. La rapporteure, pour proposer à la formation restreinte de considérer que la société a méconnu ses obligations résultant des articles L. 34-5 du CPCE et 7, paragraphe 1, du RGPD, tel qu’éclairé par les dispositions de l’article 4, paragraphe 11, du RGPD, se fonde sur le fait que la société […], qui réalise des opérations de prospection commerciale par voie électronique, n’est pas en mesure de disposer et d’apporter la preuve d’un consentement valablement exprimé par les prospects dont les données proviennent de courtiers en données avant d’être démarchés. En outre, la rapporteure a relevé que, dans le cadre de l’instruction de trois plaintes, il est apparu que la société avait des difficultés à obtenir du courtier en données concerné des éléments de preuve concernant le recueil du consentement : le courtier en données a produit le formulaire type, et non le formulaire rempli individuellement par chaque prospect, n’étant ainsi pas en mesure de transmettre la preuve individuelle du consentement. 21. En défense, la société fait valoir qu’aucune des trois plaintes visées dans le rapport ne concerne des opérations de prospection commerciale par voie électronique et donc que l’article L. 34-5 du CPCE est inapplicable. La société ajoute que les opérations de prospection commerciale par voie électronique sur la base de données collectées auprès de courtiers en données sont très ponctuelles et visent un nombre non significatif de prospects ([…] %). En outre, la société indique qu’elle a toujours strictement encadré ses relations contractuelles avec les courtiers en données auxquels elle fait appel et que des échanges fréquents avaient lieu, même s’ils n’étaient pas nécessairement formalisés sous forme d’audits. Enfin, la société explique […] que les données déjà collectées dans le cadre de campagnes précédentes ont été supprimées. Elle ajoute cependant avoir fait évoluer les contrats conclus avec les courtiers en données et mis en place, dès novembre 2021, des audits formalisés. 22. En premier lieu, la formation restreinte rappelle que, lorsque les données des prospects n’ont pas été collectées directement auprès d’eux par l’organisme qui prospecte, le consentement peut avoir été recueilli au moment de la collecte initiale des données par le primo-collectant, pour le compte de l’organisme qui réalisera les opérations de prospection ultérieures. À défaut, il revient à l’organisme qui prospecte de recueillir un tel consentement avant de procéder à des actes de prospection. Au regard des dispositions de l’article 7, paragraphe 1, du RGPD, le prospecteur doit alors être en mesure de prouver qu’il dispose de ce consentement. En outre, pour que le consentement soit éclairé, les personnes doivent notamment être clairement informées de l’identité du prospecteur pour le compte duquel le consentement est collecté et des finalités pour lesquelles les données seront utilisées. Pour ce faire, une liste exhaustive et mise à jour doit être tenue à la disposition des personnes au moment du recueil de leur consentement, par exemple directement sur le support de collecte ou, si celle-ci est trop longue, via un lien hypertexte renvoyant vers ladite liste et les politiques de confidentialité des prestataires et fournisseurs. 23. La formation restreinte note que les trois plaintes reçues par la CNIL et visées par la rapporteure ne portent pas sur des opérations de prospection commerciale électronique. Elle relève en revanche que […] prospects ont fait l’objet de prospection commerciale par voie électronique de la part de la société […] entre 2020 et janvier 2021, pour lesquels […] n’est pas en mesure de communiquer de pièces démontrant l’obtention d’un consentement valablement recueilli auprès des personnes. 24. Au surplus, si la société a fourni à la délégation de contrôle deux exemples de formulaire type de collecte de données des prospects mis à disposition par le courtier en données […], la formation restreinte relève qu’aucune liste de partenaires - incluant […] - devant être tenue à la disposition des prospects au moment de consentir, n’a été communiquée dans le cadre de la procédure, en dépit des demandes de la rapporteure en ce sens. 25. En deuxième lieu, la formation restreinte relève que, dans le cadre du contrôle sur pièces, la société a indiqué que les courtiers en données sont en charge de la collecte du consentement des personnes concernées et qu’elle leur demande de s’engager contractuellement à respecter le RGPD et les règles applicables en matière de prospection commerciale. La société a reconnu n’exercer aucun contrôle sur les formulaires de recueil utilisés, ni réaliser d’audits sur ses co-contractants, mais a affirmé conduire des échanges informels avec eux. 26. La formation restreinte considère dès lors que les mesures mises en place par la société […] pour s’assurer auprès de ses partenaires que le consentement a été valablement donné par les prospects avant d’être démarchés étaient insuffisantes. 27. Dans ces conditions, la formation restreinte considère que la société a méconnu ses obligations résultant des articles L. 34-5 du CPCE et 7, paragraphe 1, du RGPD, tel qu’éclairé par les dispositions de l’article 4, paragraphe 11, du RGPD. 28. Elle relève néanmoins que, dans le cadre de la présente procédure, la société a indiqué avoir supprimé les données déjà collectées dans le cadre de campagnes précédentes. B. Sur le manquement à l’obligation d’information des personnes 29. L’article 13, paragraphe 1, du RGPD dresse la liste des informations devant être communiquées par le responsable de traitement aux personnes concernées lorsque leurs données à caractère personnel sont collectées directement auprès d’elles, parmi lesquelles les finalités du traitement auquel sont destinées les données à caractère personnel ainsi que la base juridique du traitement . 30. Le paragraphe 2 de ce même article dispose qu’ en plus des informations visées au paragraphe 1, le responsable du traitement fournit à la personne concernée, au moment où les données à caractère personnel sont obtenues, les informations complémentaires suivantes qui sont nécessaires pour garantir un traitement équitable et transparent : a) la durée de conservation des données à caractère personnel ou, lorsque ce n'est pas possible, les critères utilisés pour déterminer cette durée […] . 31. L’article 14 du RGPD dresse quant à lui la liste des informations devant être communiquées par le responsable de traitement aux personnes concernées lorsque leurs données à caractère personnel n’ont pas été collectées auprès d’elles. Le paragraphe 2 de ce même article prévoit qu’ en plus des informations visées au paragraphe 1, le responsable du traitement fournit à la personne concernée les informations suivantes nécessaires pour garantir un traitement équitable et transparent à l'égard de la personne concernée : […] f) la source d'où proviennent les données à caractère personnel et, le cas échéant, une mention indiquant qu'elles sont issues ou non de sources accessibles au public […] . 32. Les lignes directrices sur la transparence au sens du règlement (UE) 2016/679, adoptées par le groupe de travail article 29 dans leur version révisée le 11 avril 2018, venant éclairer les dispositions de l’article 13, précisent que : la durée de conservation […] devrait être formulée de manière à ce que la personne concernée puisse évaluer, selon la situation dans laquelle elle se trouve, quelle sera la période de conservation s’agissant de données spécifiques ou en cas de finalités spécifiques. Le responsable du traitement ne peut se contenter de déclarer de façon générale que les données à caractère personnel seront conservées aussi longtemps que la finalité légitime du traitement l’exige. Le cas échéant, différentes périodes de stockage devraient être mentionnées pour les différentes catégories de données à caractère personnel et/ou les différentes finalités de traitement, notamment les périodes à des fins archivistiques. 33. Elles précisent également que la levée de l’obligation de fournir à la personne concernée des informations sur la source de ses données à caractère personnel s’applique uniquement lorsqu’une telle fourniture n’est pas possible en raison de l’impossibilité d’attribuer différents éléments des données à caractère personnel concernant une même personne à une source en particulier. En revanche, le simple fait qu’une base de données comprenant les données à caractère personnel de plusieurs personnes concernées ait été compilée par un responsable du traitement utilisant plus d’une source ne suffit pas à lever cette obligation s’il est possible (bien que chronophage ou fastidieux) de déterminer la source dont proviennent les données à caractère personnel des personnes concernées (paragraphe 60). 34. La rapporteure relève, d’une part, un manquement à l’article 13 du RGPD dans la mesure où, au moment du contrôle en ligne effectué le 15 février 2021, la base légale n’était pas mentionnée et les durées de conservation des données n’étaient pas développées de manière suffisamment précise dans la charte de protection des données personnelles figurant sur le sous-domaine […] ; elle relève, d’autre part, un manquement à l’article 14 du RGPD, dans la mesure où les personnes démarchées par voie postale par la société n’étaient pas informées de la source précise de leurs données à caractère personnel, à savoir l’identité de la société auprès de laquelle […] les a obtenues. 35. En défense, la société considère que la charte de protection des données personnelles qui figurait sur le site web […] lors du contrôle en ligne du 15 février 2021 contenait l’ensemble des informations exigées au titre de l’article 13 du RGPD et garantissait un traitement équitable et transparent des données concernées. S’agissant des durées de conservation, la société relève que certaines durées de conservation étaient mentionnées, bien que non exhaustives car la société procédait, à la date du contrôle en ligne, à une large refonte des durées de conservation. Elle considère qu’il n’était donc pas possible d’indiquer l’ensemble des durées de conservation, puisque celles-ci étaient en cours de revue et de modification. S’agissant des bases légales, la société indique que l’article 13, paragraphe 1, c) du RGPD n’exige pas du responsable de traitement qu’il indique aux personnes concernées chaque base légale pour chaque finalité poursuivie, mais simplement qu’il informe des bases légales utilisées. Elle précise avoir néanmoins entrepris une modification profonde de la charte évoquée dont la mise à jour a été publiée en avril 2021 sur le site […] . 36. S’agissant du manquement à l’article 14, la société indique que la nature de la source était a minima visée dans les mentions d’information portées à l’attention des personnes concernées, à savoir un organisme spécialisé dans l’enrichissement de données . Elle ajoute que le fait de se limiter à une information assez générale sur l’origine des données permettait d’éviter une confusion en laissant entendre à la personne concernée qu’elle n’était inscrite que dans la base de données du courtier en données, alors qu’elle était susceptible de figurer simultanément dans plusieurs bases de données détenues par différents courtiers en données. La société argue enfin de l’absence de préjudice causé aux personnes qui pouvaient contacter […] afin d’obtenir davantage d’informations. 37. En premier lieu, la formation restreinte relève que la charte de protection des données personnelles présente sur le sous-domaine […] constituait l’information délivrée par la société au titre de l’article 13 du RGPD pour d’autres types de traitements que la prospection (par exemple création du compte client ou souscription d’un contrat en ligne). Or, la charte ne précisait pas la base légale correspondant à chaque finalité énumérée, élément pourtant exigé par l’article 13 du RGPD. 38. En outre, si la formation restreinte prend note des explications fournies par la société s’agissant de la refonte des durées de conservation en cours au moment des constatations en ligne effectuées par la délégation de contrôle, il n’en demeure pas moins que, au moment de ces constatations, ladite charte précisait Nous ne conservons vos données que pendant la durée nécessaire à leur traitement selon la finalité qui a été fixée , avec un exemple relatif aux durées de conservation pour les clients équipés d’un compteur […]. La formation restreinte considère que l’information sur les durées de conservation était vague et imprécise, de sorte qu’elle ne suffisait pas à garantir un traitement équitable et transparent des données à caractère personnel traitées. 39. Dès lors, la formation restreinte considère que la société a méconnu ses obligations résultant de l’article 13 du RGPD. Elle prend néanmoins acte du fait que la société a remédié à ce manquement, puisque les bases légales et durées de conservation sont dorénavant détaillées dans la charte évoquée ci-avant. 40. En deuxième lieu, s’agissant du manquement à l’article 14 du RGPD, la formation restreinte relève que, sur le premier courrier de prospection adressé aux plaignants (saisines n° […] , n° […] et n° […]), dont les données ont été obtenues indirectement, la mention suivante figure : […], responsable de traitement, met en œuvre un traitement de données personnelles à des fins de prospection […]. Vos données ont été collectées auprès d’un organisme spécialisé dans l’enrichissement de données . 41. La formation restreinte considère que la seule mention que les données ont été collectées auprès d’un organisme spécialisé dans l’enrichissement de données , figurant dans le premier courrier de prospection commerciale adressé par […], n’est pas suffisamment précise quant à la source d’où proviennent les données. Cette information n’est ainsi pas de nature à garantir un traitement équitable et transparent à l’égard du prospect, en particulier dans un contexte de reventes successives de données entre de multiples acteurs et dans l’hypothèse où le prospect souhaiterait exercer ses droits auprès du courtier en données dont il ignore l’identité. 42. La formation restreinte estime que l’absence d’un préjudice important pour les personnes invoquée par la société et la possibilité de contacter […] afin d’obtenir davantage d’informations est sans influence sur la caractérisation du manquement à l’information des personnes, laquelle est une obligation distincte du droit d’obtenir toute information disponible quant à la source des données en application de l’article 15, paragraphe 1, g) du RGPD. 43. Dès lors, la formation restreinte considère que les faits précités constituent un manquement à l’article 14 du RGPD. 44. La formation restreinte relève qu’au cours de la procédure, la société a modifié les mentions d’information figurant dans les courriers de prospection, afin d’y faire apparaître le nom du courtier en données concerné. C. Sur les manquements en lien avec l’exercice des droits des personnes 45. Aux termes de l’article 12 du RGPD : 1. Le responsable du traitement prend des mesures appropriées […] pour procéder à toute communication au titre des articles 15 à 22 et de l'article 34 en ce qui concerne le traitement à la personne concernée d'une façon concise, transparente, compréhensible et aisément accessible, en des termes clairs et simples […]. Les informations sont fournies par écrit ou par d'autres moyens y compris, lorsque c'est approprié, par voie électronique. Lorsque la personne concernée en fait la demande, les informations peuvent être fournies oralement, à condition que l'identité de la personne concernée soit démontrée par d'autres moyens. […] 3. Le responsable du traitement fournit à la personne concernée des informations sur les mesures prises à la suite d'une demande formulée en application des articles 15 à 22, dans les meilleurs délais et en tout état de cause dans un délai d'un mois à compter de la réception de la demande. Au besoin, ce délai peut être prolongé de deux mois, compte tenu de la complexité et du nombre de demandes. Le responsable du traitement informe la personne concernée de cette prolongation et des motifs du report dans un délai d'un mois à compter de la réception de la demande. […] 4. Si le responsable du traitement ne donne pas suite à la demande formulée par la personne concernée, il informe celle-ci sans tarder et au plus tard dans un délai d'un mois à compter de la réception de la demande des motifs de son inaction et de la possibilité d'introduire une réclamation auprès d'une autorité de contrôle et de former un recours juridictionnel. […] . 46. L’article 15, paragraphe 1, du RGPD prévoit le droit pour une personne d’obtenir du responsable du traitement la confirmation que des données à caractère personnel la concernant sont ou ne sont pas traitées et, lorsqu’elles le sont, l’accès aux données à caractère personnel la concernant, notamment g) lorsque les données à caractère personnel ne sont pas collectées auprès de la personne concernée, toute information disponible quant à leur source . Il est également prévu au paragraphe 3 du même article que le responsable du traitement fournit une copie des données à caractère personnel faisant l'objet d'un traitement. […] . 47. L’article 21, paragraphe 2, du RGPD dispose que, Lorsque les données à caractère personnel sont traitées à des fins de prospection, la personne concernée a le droit de s'opposer à tout moment au traitement des données à caractère personnel la concernant à de telles fins de prospection, y compris au profilage dans la mesure où il est lié à une telle prospection. […] 1. Sur le manquement à l’obligation de transparence 48. La rapporteure, pour proposer à la formation restreinte de considérer que la société a méconnu ses obligations résultant de l’article 12 du RGPD, se fonde sur deux saisines de la CNIL, émanant de Monsieur […] (saisine n° […]) et de Monsieur […] (saisine n° […]). S’agissant de la première saisine, la rapporteure a relevé que la société […] avait contacté le plaignant par téléphone pour lui apporter une réponse, sans lui adresser d’écrit, en violation de l’article 12, paragraphe 1, du RGPD. En outre, la réponse qui lui a été apportée sur l’organisme à l’origine des données était erronée. Enfin, la société a répondu à ses questions, de nouveau par téléphone, plus de neuf mois plus tard. S’agissant de la seconde saisine, la rapporteure a relevé que la société avait clôturé la demande du plaignant au lieu de la transmettre au service en charge des demandes d’exercice de droits et n’avait pas répondu à Monsieur […]. Ce n’est que six mois après sa demande initiale – dans le cadre de la procédure de contrôle – qu’une réponse a été apportée au plaignant. 49. En défense, la société indique que la politique de la société […] a toujours été de répondre par écrit à l’ensemble des demandes d’exercice de droits de ses prospects et clients. Elle précise que, pour toute réclamation écrite, le conseiller tente de contacter le prospect ou le client par téléphone, avant de lui envoyer une réponse documentée sous forme écrite. La société ajoute que l’absence de réponse écrite à Monsieur […] relève d’une simple erreur humaine commise par le conseiller, lequel n’a pas suivi les procédures internes. La société ajoute que le traitement des demandes d’exercice de droit des plaignants s’est inscrit dans le contexte particulièrement difficile à la fois de la crise sanitaire, qui a conduit à un accroissement du nombre de demandes d’exercice de droit, et de report de la fin de la trêve hivernale au 1er septembre 2020, ce qui peut expliquer que leur courrier n’ait pu être correctement traité dans les délais usuels. 50. La formation restreinte note que la société reconnaît une erreur d’orientation des demandes des plaignants ayant entraîné soit une absence de réponse dans le délai imparti, soit une mauvaise qualité de réponse . Un manquement aux obligations de l’article 12 du RGPD est constitué dès lors que la société n’a pas apporté de réponse par écrit et a donné au plaignant des informations erronées s’agissant de la saisine de Monsieur […]. En outre, la société n’a pas traité ces demandes d’exercice de droits dans le délai imparti s’agissant des deux saisines. 51. Par conséquent, la formation restreinte considère que le manquement à l’article 12 du RGPD est constitué. 2. Sur le manquement à l’obligation de respecter le droit d’accès 52. La rapporteure, pour proposer à la formation restreinte de considérer que la société a méconnu ses obligations résultant de l’article 15 du RGPD en matière de droit d’accès, se fonde sur deux saisines de la CNIL, émanant de Monsieur (saisine n° […]) et de Madame (saisine n° […]). S’agissant de la saisine de Monsieur […], la première réponse apportée par voie téléphonique au plaignant sur la source des données collectées était erronée. Quant à la saisine de Madame […], la société précise qu’une réponse lui a été adressée le 17 juillet 2020, lui indiquant qu’elle n’avait aucune autre donnée la concernant que son prénom et son nom dans ses bases de données. La rapporteure a considéré qu’une telle affirmation était inexacte et que la société avait au moins son adresse – ou ancienne adresse – pour effectuer le rapprochement avec les nom et prénom de la plaignante puisque la société […] lui a adressé un courrier au domicile de ses parents. 53. En défense, s’agissant de la saisine relative à Monsieur […], la société reconnaît que la réponse du conseiller au plaignant était en partie inexacte en raison d’une erreur s’agissant de la source des données. Quant à la saisine relative à Madame […], la société considère que la réponse qui lui a été apportée par le conseiller était correcte puisque les seules données rattachables à la plaignante étaient ses nom et prénom. 54. Au vu des éléments apportés par la société, la rapporteure propose à la formation restreinte de ne pas retenir le manquement à l’article 15 du RGPD s’agissant de la saisine relative à Madame […]. 55. La formation restreinte relève que les faits relevés par la rapporteure ne sont pas contestés par la société s’agissant de la saisine de Monsieur […] et qu’il est avéré qu’une réponse inexacte lui a été apportée dans le cadre de sa demande de droit d’accès. Elle considère qu’un manquement aux obligations de l’article 15 est constitué s’agissant de cette plainte, dès lors que la société lui a apporté une information erronée sur la source des données collectées dans le cadre de sa demande de droit d’accès. En revanche, s’agissant de la plainte de Madame […], la formation restreinte prend acte des éléments apportés par la société et considère que le manquement invoqué n’est pas caractérisé. 3. Sur le manquement à l’obligation de respecter le droit d’opposition 56. La rapporteure, pour proposer à la formation restreinte de considérer que la société a méconnu ses obligations résultant de l’article 21 du RGPD, se fonde sur la saisine de Monsieur […] (n° […]). La rapporteure indique que la société n’a pas pris en compte l’opposition du plaignant au traitement des données à caractère personnel de son fils mineur à des fins de prospection commerciale. En effet, le fils mineur de Monsieur […] a reçu un second courrier de prospection commerciale, en dépit de la demande de ce dernier visant à la suppression des données à caractère personnel relatives à son fils. 57. En défense, la société explique que, dans le guide Réclamation de mai 2020 à destination de l’ensemble des conseillers, ces derniers avaient pour consigne, pour toute demande d’effacement des données d’un prospect, de systématiquement collecter l’opposition du prospect . Concernant la saisine de Monsieur […], le conseiller a bien procédé à l’effacement des données comme il l’avait indiqué par téléphone au plaignant mais n’a pas complètement suivi la procédure interne en ne procédant à l’opposition avant d’effacer les données. La société ajoute avoir simplifié cette procédure d’effacement. Ainsi, depuis juillet 2021, lorsque le conseiller traite une demande d’effacement, une mise en opposition est automatiquement mise en œuvre. 58. La formation restreinte relève que les faits relevés par la rapporteure s’agissant de la situation du plaignant ne sont pas contestés par la société et constituent un manquement aux obligations découlant de l’article 21 du RGPD. Elle note qu’au cours de la procédure de sanction, la société a amélioré sa procédure de gestion des demandes d’effacement. D. Sur le manquement à l’obligation d’assurer la sécurité des données 59. Aux termes de l’article 32, paragraphe 1, du RGPD, Compte tenu de l'état des connaissances, des coûts de mise en œuvre et de la nature, de la portée, du contexte et des finalités du traitement ainsi que des risques, dont le degré de probabilité et de gravité varie, pour les droits et libertés des personnes physiques, le responsable du traitement et le sous-traitant mettent en œuvre les mesures techniques et organisationnelles appropriées afin de garantir un niveau de sécurité adapté au risque, y compris entre autres, selon les besoins : a) […] ; b) des moyens permettant de garantir la confidentialité, l'intégrité, la disponibilité et la résilience constantes des systèmes et des services de traitement ; c) […] ; d) une procédure visant à tester, à analyser et à évaluer régulièrement l'efficacité des mesures techniques et organisationnelles pour assurer la sécurité du traitement. . • Sur la fonction de hachage des mots de passe du portail […] 60. Compte tenu des déclarations initiales de la société lors de la procédure de contrôle, la rapporteure a relevé que les mots de passe à l’espace client du portail […] étaient stockés au moyen de la fonction de hachage MD5. La rapporteure a ensuite pris acte des nouvelles affirmations de la société et du fait que, depuis janvier 2018, la fonction de hachage SHA-256 est utilisée. Elle a néanmoins relevé que, jusqu’à juillet 2022, les mots de passe de plus de 25 800 comptes étaient conservés de manière non sécurisée, avec la fonction de hachage MD5. 61. En défense, la société explique que, depuis janvier 2018, toutes les inscriptions ou les modifications d’un mot de passe utilisateur sont enregistrées dans l’annuaire associé au portail […] en SHA-256 avec un mécanisme d’aléas associé (salage). Le hachage MD5 correspond uniquement au niveau de hachage mis en place historiquement par la société […], sous-traitant […], et pour lequel seuls quelques milliers de comptes étaient encore concernés en avril 2021. La société ajoute que ces mots de passe étaient tout de même stockés avec la robustesse du mécanisme supplémentaire d’aléa (salage), empêchant les attaques par tables précalculées. Elle en conclut que les mots de passe étaient sécurisés. En outre, la société indique que, depuis le début de l’année 2022, une ultime purge des mots de passe qui étaient encore stockés au moyen de la fonction de hachage MD5 (environ 3,2% du nombre total de clients […] ) a été réalisée. Elle précise ainsi que tous les mots de passe des utilisateurs du site […] sont aujourd’hui stockés avec un sel et un algorithme fort. 62. La formation restreinte rappelle qu’il résulte des dispositions de l’article 32 du RGPD que le responsable de traitement est tenu de s’assurer que le traitement automatisé de données qu’il met en œuvre est suffisamment sécurisé. Le caractère suffisant des mesures de sécurité s’apprécie, d’une part, au regard des caractéristiques du traitement et des risques qu’il induit, d’autre part, en tenant compte de l’état de connaissances et du coût des mesures. La mise en place d’une politique d’authentification robuste constitue une mesure élémentaire de sécurité qui participe généralement au respect des obligations de l’article 32 du RGPD. Ainsi, il est nécessaire de veiller à ce qu’un mot de passe permettant de s’authentifier sur un système ne puisse pas être divulgué. La conservation des mots de passe de manière sécurisée constitue une précaution élémentaire en matière de protection des données à caractère personnel. Dès 2013, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) alertait et rappelait les bonnes pratiques s’agissant de la conservation des mots de passe en indiquant qu’ils doivent être stockés sous une forme transformée par une fonction cryptographique à sens unique (fonction de hachage) et lente à calculer telle que PBKDF2 et que la transformation des mots de passe doit faire intervenir un sel aléatoire pour empêcher une attaque par tables précalculées . En effet, les fonctions de hachage non robustes présentent des vulnérabilités connues qui ne permettent pas de garantir l’intégrité et la confidentialité des mots de passe en cas d’attaque par force brute après compromission des serveurs qui les hébergent. Dans la mesure où un grand nombre d’internautes utilisent le même mot de passe pour s’authentifier à leurs différents comptes en ligne, des attaquants pourraient exploiter les données compromises pour multiplier les intrusions sur leurs autres comptes pour commettre par exemple des vols ou des escroqueries. 63. De même, la Commission précise également dans sa délibération n° 2017-012 du 19 janvier 2017, s'agissant des modalités de conservation, que le mot de passe ne doit jamais être stocké en clair. Elle recommande qu'il soit transformé au moyen d'une fonction cryptographique non réversible et sûre (c'est-à-dire utilisant un algorithme public réputé fort dont la mise en œuvre logicielle est exempte de vulnérabilité connue), intégrant l'utilisation d'un sel ou d'une clé. La Commission estime de plus que le sel ou la clé doit être généré au moyen d'un générateur de nombres pseudo-aléatoires cryptographiquement sûr (c'est-à-dire basé sur un algorithme public réputé fort dont la mise en œuvre logicielle est exempte de vulnérabilité connue), et ne pas être stocké dans le même espace de stockage que l'élément de vérification du mot de passe . 64. Outre ces recommandations, la formation restreinte souligne qu’elle a, à plusieurs reprises, adopté des sanctions pécuniaires où la caractérisation d’un manquement à l’article 32 du RGPD est le résultat de mesures insuffisantes pour garantir la sécurité des données traitées. Elle a ainsi eu l’occasion de rappeler que le recours à la fonction de hachage MD5 par la société n’est plus considérée depuis 2004 comme à l’état de l’art et son utilisation en cryptographie ou en sécurité est proscrite. Ainsi, l’utilisation de cet algorithme permettrait à une personne ayant connaissance du mot de passe haché de déchiffrer celui-ci sans difficulté en un temps très court (par exemple, au moyen de sites internet librement accessibles qui permettent de retrouver la valeur correspondante au hash du mot de passe) (délibération SAN-2021-008 du 14 juin 2021). 65. Or, la formation restreinte constate que, jusqu’à juillet 2022, les mots de passe de plus de 25 800 comptes étaient conservés de manière non sécurisée, avec la fonction de hachage MD5. Dans ces conditions, eu égard aux risques encourus par les personnes, la formation restreinte considère que la société a manqué aux obligations qui lui incombent en vertu de l’article 32 du RGPD. 66. Elle relève néanmoins que, dans le cadre de la présente procédure, la société a justifié avoir pris des mesures pour se mettre en conformité avec les obligations découlant de l’article 32 du RGPD. • Sur la fonction de hachage des mots de passe à l’espace client […] 67. Compte tenu des déclarations initiales de la société lors de la procédure de contrôle, la rapporteure a relevé que les mots de passe à l’espace client […], accessible à l’URL […] , étaient stockés sous forme hachée et salée au moyen de la fonction SHA-1, pourtant réputée obsolète. Elle a donc considéré que les modalités de stockage des mots de passe ne permettent pas de garantir la sécurité et la confidentialité des données à caractère personnel des clients. 68. En défense, la société indique que l’algorithme de hachage utilisé pour stocker les mots de passe dans l’annuaire […], qui gère l’authentification des espaces clients, est en réalité SHA-512 complété d’un mécanisme d’ajout d’aléa (salage) depuis le 17 mai 2017, et non SHA-1, contrairement à ce qu’elle avait pu indiquer à la délégation de contrôle. La société ajoute que le renouvellement des mots de passe et la purge des anciens mots de passe ont été réalisés de manière progressive. 69. Dans le dernier état de ses écritures, la rapporteure relève que, si 11 241 166 mots de passe de comptes sont bien hachés et salés, 2 414 254 mots de passe de comptes sont hachés uniquement, sans avoir été salés. 70. En défense, la société rappelle qu’elle déploie des moyens importants tant humains que matériels en matière de cybersécurité. Elle ajoute que, depuis ses dernières observations, la société a mis en œuvre le mécanisme d’ajout d’aléa (salage) sur la fraction des mots de passe de l’annuaire […] qui n’en disposaient pas, mais qui étaient toutefois déjà hachés avec SHA-512. Ainsi, il n’existe plus à ce jour aucun mot de passe haché en SHA-512 sans mécanisme d’ajout d’aléa (salage). 71. La formation restreinte renvoie aux développements ci-dessus s’agissant de la nécessité de faire intervenir un sel aléatoire pour la transformation des mots de passe (§§ 62 et 63). Elle relève en outre que, dans son guide Recommandations relatives à l’authentification multifacteur et aux mots de passe du 8 octobre 2021, l’ANSSI écrit : Il est recommandé d’utiliser un sel choisi aléatoirement pour chaque compte et d’une longueur d’au moins 128 bits . 72. La formation restreinte relève que, là encore, la société ne conteste pas le manquement en lui-même mais demande à ne pas être sanctionnée dans la mesure où elle a dorénavant remédié au manquement. La formation restreinte considère que la société a manqué aux obligations qui lui incombent en vertu de l’article 32 du RGPD, dès lors qu’elle n’a pas pris les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de la totalité des données qu’elle traite et qui sont accessibles à partir des comptes des utilisateurs à l’URL […] , en n’utilisant pas systématiquement un sel dans la transformation des mots de passe. 73. Elle note néanmoins que, dans le cadre de la présente procédure, la société a justifié avoir pris des mesures pour se mettre en conformité avec les obligations découlant de l’article 32 du RGPD. III. Sur les mesures correctrices et leur publicité 74. Aux termes de l’article 20, III, de la loi du 6 janvier 1978 modifiée, Lorsque le responsable de traitement ou son sous-traitant ne respecte pas les obligations résultant du règlement (UE) 2016/679 du 27 avril 2016 ou de la présente loi, le président de la Commission nationale de l’informatique et des libertés peut également, le cas échéant après lui avoir adressé l’avertissement prévu au I du présent article ou, le cas échéant en complément d’une mise en demeure prévue au II, saisir la formation restreinte de la commission en vue du prononcé, après procédure contradictoire, de l’une ou de plusieurs des mesures suivantes : […] 7° A l’exception des cas où le traitement est mis en œuvre par l’État, une amende administrative ne pouvant excéder 10 millions d’euros ou, s’agissant d’une entreprise, 2 % du chiffre d’affaires annuel mondial total de l’exercice précédent, le montant le plus élevé étant retenu. Dans les hypothèses mentionnées aux 5 et 6 de l'article 83 du règlement (UE) 2016/679 du 27 avril 2016, ces plafonds sont portés, respectivement, à 20 millions d'euros et 4 % dudit chiffre d’affaires. La formation restreinte prend en compte, dans la détermination du montant de l’amende, les critères précisés au même article 83 . 75. L’article 83 du RGPD prévoit quant à lui que chaque autorité de contrôle veille à ce que les amendes administratives imposées en vertu du présent article pour des violations du présent règlement visées aux paragraphes 4, 5 et 6 soient, dans chaque cas, effectives, proportionnées et dissuasives , avant de préciser les éléments devant être pris en compte pour décider s’il y a lieu d’imposer une amende administrative et pour décider du montant de cette amende. 76. En premier lieu, sur le principe du prononcé d’une sanction, la société indique qu’outre le fait qu’elle conteste les manquements reprochés par la rapporteure ou les justifie, elle a d’ores et déjà pris toutes les mesures pour remédier à l’ensemble des faits reprochés et assurer sa conformité à la législation applicable. Elle insiste sur la bonne volonté et les efforts dont elle a fait preuve tout au long de la procédure. La société considère que les facteurs d’atténuation posés par l’article 83, paragraphe 2, du RGPD devraient amener la formation restreinte à ne pas prononcer de sanction financière ou à tout le moins à réduire très significativement le montant de l’amende proposée par la rapporteure. Elle considère que les manquements allégués ne sont pas substantiels en l’espèce, dès lors qu’ils ont représenté un impact limité voire inexistant sur les droits et libertés des personnes concernées compte tenu de leur faible nombre et de leur caractère non structurel. 77. La formation restreinte rappelle qu’elle doit tenir compte, pour le prononcé d’une amende administrative, des critères précisés à l’article 83 du RGPD, tels que la nature, la gravité et la durée de la violation, les mesures prises par le responsable du traitement pour atténuer le dommage subi par les personnes concernées, le degré de coopération avec l’autorité de contrôle et les catégories de données à caractère personnel concernées par la violation. 78. La formation restreinte souligne que les manquements commis par la société portent sur des obligations touchant aux principes fondamentaux de la protection des données à caractère personnel et que de nombreux manquements sont constitués. 79. La formation restreinte relève ensuite que la société est le premier acteur de l’électricité en France, puisqu’elle dénombrait, fin décembre 2020, […] clients pour la fourniture d’électricité, de gaz et de services et environ […] prospects, s’agissant du marché des particuliers. Elle dispose donc de ressources importantes lui permettant de traiter les questions de protection des données à caractère personnel. 80. En conséquence, la formation restreinte considère qu’il y a lieu de prononcer une amende administrative au regard des manquements constitués à l’article L. 34-5 du CPCE et aux articles 7, paragraphe 1, 12, 13, 14, 15, 21 et 32 du RGPD. 81. La formation restreinte souligne néanmoins les efforts dont la société […] a fait preuve dans le cadre de la procédure, puisqu’elle s’est mise en conformité s’agissant de l’ensemble des manquements relevés par la rapporteure. Elle considère par ailleurs que le manquement à l’obligation de recueillir le consentement des personnes concernées pour la mise en œuvre de prospection commerciale par voie électronique, bien qu’étant un manquement structurel, est en l’espèce d’une gravité limitée dans la mesure où le nombre de prospects dont les données ont été collectées auprès de courtiers en données et ayant reçu de la prospection commerciale par voie électronique ne représente que […] % sur la période 2020-2022 de l’ensemble des personnes ciblées par des actions de prospection commerciale réalisées par […] auprès de prospects dont les données ont été obtenues via des courtiers en données. S’agissant du manquement à l’obligation d’information, la formation restreinte prend acte des déclarations de la société, selon lesquelles elle procédait à une large refonte des durées de conservation, l’empêchant ainsi de toutes les indiquer puisqu’elles étaient en cours de revue et de modification. Elle note en outre, au regard des saisines versées aux débats, que les manquements aux droits des personnes ne sont pas structurels et résultent d’erreurs humaines. 82. La formation restreinte rappelle que les violations du RGPD relevées en l’espèce sont des manquements à des principes susceptibles de faire l’objet, en vertu de l’article 83 du RGPD, d’une amende administrative pouvant s’élever jusqu’à 20 000 000 euros ou jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires annuel mondial de l’exercice précédent, le montant le plus élevé étant retenu. 83. La formation restreinte rappelle également que les amendes administratives doivent être à la fois dissuasives et proportionnées. Elle considère en particulier que l’activité de la société et sa situation financière doivent notamment être prises en compte pour la détermination du montant de l’amende administrative. Elle relève à cet égard que le groupe […] a réalisé un chiffre d’affaires de plus de […] euros pour un résultat net de […] euros en 2020 et de plus de […] euros pour un résultat net de […] euros en 2021. 84. Dès lors, au vu de ces éléments, la formation restreinte considère que le prononcé d’une amende administrative d’un montant de 600 000 euros apparaît justifié. 85. En deuxième lieu, une injonction de mettre en conformité le traitement avec les dispositions des articles 7, paragraphe 1, 14 et 32 du RGPD et L. 34-5 du CPCE a été initialement proposée par la rapporteure. 86. La société soutient que les actions qu’elle a mises en œuvre s’agissant de l’ensemble des manquements relevés doivent conduire à ne pas prononcer d’injonction sous astreinte. 87. Comme indiqué précédemment, la formation restreinte relève que la société a pris des mesures de mise en conformité s’agissant de l’ensemble des manquements relevés par la rapporteure. Elle considère dès lors qu’il n’y a pas lieu de prononcer d’injonction. 88. En troisième lieu, s’agissant de la publicité de la décision de sanction, la société demande à la formation restreinte de ne pas la publier ou, à titre subsidiaire, de l’anonymiser immédiatement ou au plus tard dans un délai de huit jours. 89. La formation restreinte considère que la publicité de la sanction se justifie au regard de la nature et du nombre de manquements commis, ainsi que du nombre de personnes concernées par lesdites violations, en particulier plus de 2 400 000 clients s’agissant du manquement à la sécurité des données. PAR CES MOTIFS La formation restreinte de la CNIL, après en avoir délibéré, décide de : • prononcer à l’encontre de la société […] une amende administrative d’un montant de 600 000 (six cent mille) euros pour les manquements à l’article L. 34-5 du CPCE et aux articles 7, paragraphe 1, 12, 13, 14, 15, 21 et 32 du RGPD ; • rendre publique, sur le site de la CNIL et sur le site de Légifrance, sa délibération, qui n’identifiera plus nommément la société à l’expiration d’un délai de deux ans à compter de sa publication. Le président Alexandre LINDEN Cette décision est susceptible de faire l’objet d’un recours devant le Conseil d’État dans un délai de deux mois à compter de sa notification. |
CNILTEXT000049860770 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/86/07/CNILTEXT000049860770.xml | DELIBERATION | Délibération n° 2024-040 du 23 mai 2024 portant avis sur un projet de décret en Conseil d'Etat relatif au contrôle des antécédents judiciaires des personnes mentionnées à l'article L. 133-6 du code de l'action sociale et des familles intervenant auprès de mineurs | 2024-040 | Avis | 2024-05-23 00:00:00 | 2024-07-03 00:00:00 | VIGUEUR | N° de demande d'avis : 23015256. Thématiques : contrôle des antécédents judiciaires, bulletin n° 2 du casier judiciaire national (CJN), fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (FIJAISV), protection de l'enfance et modes d'accueil du jeune enfant. Organisme(s) à l'origine de la saisine : ministère du travail, de la santé et des solidarités. Fondement de la saisine : article 706-53-12 du code de procédure pénale. L'essentiel : La teneur de l'article 2 du projet de décret n'appelle pas d'observation de fond de la CNIL. Néanmoins, la CNIL relève que les risques en termes de droits des personnes concernées tels qu'ils découlent de l'entrée en vigueur du nouveau dispositif d'attestation d'honorabilité prévu à l'article L. 133-6 du CASF sont très élevés. Aussi, elle appelle l'attention du ministère sur la nécessité d'intégrer, dans le projet de décret, des garanties visant à sauvegarder ces droits, de façon à prendre en compte le caractère très sensible des données figurant sur l'attestation d'honorabilité. ____________________ La Commission nationale de l'informatique et des libertés, Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, et abrogeant la directive 95/46/CE (ci-après le RGPD) ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés (ci- après la loi informatique et libertés ) ; Vu l'article 706-53-12 du code de procédure pénale ; Après avoir entendu le rapport de M. Philippe Latombe, commissaire, et après avoir entendu les observations de M. Damien Milic, commissaire du Gouvernement, Adopte la délibération suivante : I. - La saisine A. - Le contexte Dans les champs de la protection de l'enfance et de la petite enfance, les articles L. 133-6 et L. 421-3 du code de l'action sociale et des familles (CASF) encadrent le contrôle des antécédents judiciaires des personnes qui interviennent à quelque titre que ce soit auprès de mineurs. Ce contrôle s'effectue en amont de l'exercice de l'activité, puis à intervalles réguliers au cours de cet exercice. Il concerne : les professionnels et bénévoles intervenant dans des établissements et services relevant du CASF (ex. : établissements ou services mettant en œuvre des mesures de prévention en faveur de l'enfant et de ses parents ou mettant en œuvre des mesures d'aide sociale à l'enfance ou de prestations d'aide sociale à l'enfance, structures d'évaluation de la minorité des personnes migrantes se présentant comme non accompagnées) ; les assistants maternels et familiaux agréés par le président du conseil départemental. Ce contrôle vise à vérifier que les personnes candidates ou celles déjà en poste ne font l'objet d'aucune incapacité d'exercer une activité en lien avec les mineurs. Pour ce faire, un accès est prévu : aux inscriptions du bulletin n° 2 (B2) du casier judiciaire national (CJN), dans les conditions prévues au 3° de l'article 776 du code de procédure pénale (CPP) ; aux informations contenues dans le fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (FIJAISV), dans les conditions prévues à l'article 706-53-7 du même code. En vertu de l'article L. 421-3 du CASF, sont également concernées par le contrôle du FIJAISV, les personnes âgées d'au moins treize ans vivant au domicile d'un assistant maternel ou familial agréé. En pratique, le contrôle des antécédents judiciaires est réalisé à partir de la plateforme nationale SI Honorabilité , encadrée par l'arrêté modifié du 31 mars 2021, examinée par la CNIL les 26 janvier 2021 (délibération n° 2021-012) et 21 octobre 2021 (délibération n° 2021-121). Par ailleurs, l'article 16 de la loi n° 2024-317 du 8 avril 2024 portant mesures pour bâtir la société du bien vieillir et de l'autonomie a modifié l'article L. 133-6 du CASF en créant de nouvelles modalités pour le contrôle des antécédents judiciaires. Il fait désormais reposer ce contrôle sur la délivrance d'une attestation que le professionnel, le bénévole, l'assistant maternel ou familial doit remettre à son futur employeur ou, à intervalles réguliers, à son employeur actuel. Cette attestation mentionne que son titulaire ne fait l'objet : ni d'une des incapacités d'exercice visées par les articles L. 133-6 et L. 421-3 du CASF ; ni d'une condamnation non définitive ou d'une mise en examen mentionnées au FIJAISV. L'article 16 de cette même loi a assoupli les conditions d'accès au FIJAISV prévues par l'article 706-53-7 du CPP. B. - L'objet de la saisine La CNIL est concomitamment saisie pour avis sur un projet de décret, plus spécifiquement sur son article 2, et un projet d'arrêté modifiant l'arrêté du 31 mars 2021. Le projet de décret précise les modalités d'obtention de l'attestation visée au nouvel article L. 133-6 du CASF : périmètre des personnes concernées, conditions de délivrance, contrôle de la caducité notamment. Le président du conseil départemental territorialement compétent y est indiqué comme l'autorité habilitée à délivrer l'attestation d'honorabilité, après vérification des informations inscrites au bulletin B2 du CJN et au FIJAISV. L'accès indirect de ce dernier aux informations présentes dans le FIJAISV, nécessaires à la délivrance de l'attestation d'honorabilité, est strictement encadré par la combinaison des dispositions de : l'article 16 de la loi du 8 avril 2024 qui, modifiant l'article 706-53-7 du CPP, autorise l'accès du président du conseil départemental aux informations du FIJAISV, via les administrations de l'Etat désignées par décret en Conseil d'Etat (en l'occurrence la direction générale de la cohésion sociale DGCS) ; l'article 2 du projet de décret, qui ajoute la DGCS dans la liste des administrations de l'Etat autorisées à interroger directement le FIJAISV au titre du recrutement, de l'agrément ou du contrôle des professions ou activités impliquant un contact avec des mineurs. La CNIL relève que, selon le ministère, le président du conseil départemental n'accède pas aux informations présentes dans le FIJAISV mais uniquement à l'information selon laquelle une personne ne fait l'objet ni d'une incapacité d'exercice, ni d'une condamnation non définitive ou d'une mise en examen. II. - L'avis de la CNIL Les dispositions de l'article 2 du projet de décret, qui ajoute la DGCS dans la liste des administrations de l'Etat autorisées à interroger directement le FIJAISV au titre du recrutement, de l'agrément ou du contrôle des professions ou activités impliquant un contact avec des mineurs, n'appellent pas d'observations de la part de la CNIL. Néanmoins, les dispositions du projet de décret relatives à la protection des données à caractère personnel et à leur traitement appellent les observations suivantes compte tenu de leurs impacts forts en termes de droits des personnes concernées. A. - Sur les données collectées Selon l'article L. 133-6 du CASF, l'attestation d'honorabilité fait état, sous la forme de cases à cocher, de l'absence : d'une des incapacités d'exercice mentionnées aux articles L. 133-6 et L. 421-3 du CASF ; d'une condamnation non définitive ou d'une mise en examen devant être portée à la connaissance de l'employeur. Cette attestation comprend des données relatives à des condamnations pénales et infractions au sens de l'article 10 du RGPD mais aussi l'indication d'une condamnation non définitive ou d'une mise en examen. Seule une incapacité d'exercice entraine le refus de délivrance de l'attestation d'honorabilité. Toutefois, le III de l'article L. 133-6 prévoit la possibilité pour un directeur d'un établissement, d'un service ou d'un lieu de vie et d'accueil, lorsqu'il est informé de la condamnation non définitive ou de la mise en examen d'une personne y travaillant, de prononcer à l'encontre de la personne concernée une mesure de suspension temporaire d'activité jusqu'à la décision définitive de la juridiction compétente. Le texte ne prévoit rien dans le cadre d'un processus de recrutement. Compte tenu des risques associés à l'usage du nouveau dispositif d'attestation d'honorabilité, la CNIL appelle l'attention du ministère sur la nécessité d'intégrer dans le projet de décret les garanties ci-dessous, qui auraient pour objet de renforcer les droits des personnes concernées. A cet égard, en vertu de l'article 10 du RGPD, le traitement des données à caractère personnel relatives aux condamnations pénales et aux infractions ne peut notamment être effectué que si le traitement est autorisé par le droit d'un Etat membre qui prévoit des garanties appropriées pour les droits et libertés des personnes concernées. B. - Sur la durée de conservation des données Le ministère envisage, à des fins probatoires, un dispositif de stockage des attestations d'honorabilité par les responsables d'établissements ou de services ainsi que par les présidents de conseil départemental au titre de l'agrément des assistants maternels ou familiaux. Les attestations seraient conservées pour une durée de trois ou de cinq ans, correspondant à la périodicité retenue pour le renouvellement du contrôle des antécédents judiciaires. Or, cette durée de conservation n'est pas inscrite dans le projet de décret. En tout état de cause, la CNIL s'interroge sur le besoin, pour les responsables d'établissement ou de service ainsi que les services des présidents de conseil départemental dans le cadre de l'agrément, de conserver les attestations d'honorabilité. En effet, la vérification des antécédents judiciaires est assurée par les autorités habilitées via la plateforme nationale SI Honorabilité , qui conserve ces attestations dans son portail Demande Honorabilité pendant une période de douze mois après l'expiration de la dernière attestation. De plus, le ministère a précisé que la durée de validité des attestations n'était que de six mois à compter de leur émission, la situation du demandeur étant susceptible d'évoluer. A cet égard, l'absence de conservation constitue une garantie forte pour les droits et libertés des personnes concernées, tout particulièrement dans l'hypothèse où une décision de non-lieu, de relaxe ou d'acquittement serait prononcée à l'égard de la personne concernée. La conservation d'éléments inexacts serait, dans une telle hypothèse, susceptible d'entrainer des conséquences graves pour cette dernière. Dans ces conditions, la CNIL considère que la conservation d'un identifiant d'attestation ad hoc dans le fichier de gestion du personnel serait suffisante, en application du principe de minimisation du c du 1 de l'article 5 du RGPD. Cet identifiant pourrait par exemple être généré via une fonction de hachage cryptographique à l'état de l'art muni d'un secret et se fonder sur l'identifiant interne de l'attestation dans le SI Honorabilité. Un tel identifiant ad hoc serait présenté à l'utilisateur lors de la vérification de l'attestation afin de permettre sa conservation. A défaut d'une telle solution, la seule indication confirmant la réalisation des vérifications liées à l'honorabilité dans le fichier de gestion du personnel, sous la forme oui/non , pourrait également être suffisante. C. - Sur le droit à l'information D'après le projet d'article R. 133-8 du CASF, avant de délivrer l'agrément nécessaire pour exercer la profession d'assistant maternel ou familial, le président du conseil départemental vérifie que le demandeur ainsi que les personnes âgées d'au moins treize ans vivant à son domicile, à l'exception de celles accueillies en application d'une mesure d'aide sociale à l'enfance, disposent d'une attestation d'honorabilité datant de moins de six mois. La CNIL accueille favorablement le dispositif prévu par le ministère pour informer les personnes majeures ou mineures également concernées par le contrôle de leurs antécédents judiciaires dans ce contexte. En particulier, s'agissant des personnes mineures, même si la demande d'attestation est effectuée par la personne qui sollicite l'agrément, une mention spécifique indiquera au demandeur, sur le portail Demande Honorabilité , qu'il doit informer le mineur des modalités du traitement de ses données. La CNIL prend acte de l'engagement du ministère d'intégrer une mention d'information spécifique et adaptée à ce public sur le portail Demande Honorabilité de la plateforme et recommande qu'une telle information soit délivrée par les services concernés de l'administration. De manière générale, l'information des personnes concernées (assistant maternel, assistant familial, personne âgée d'au moins treize ans vivant à leur domicile) devra être réalisée, préalablement au contrôle de leurs antécédents, de manière concise, transparente, compréhensible et aisément accessible conformément aux dispositions de l'article 12 du RGPD. A cet égard, les mentions d'information devront comporter l'ensemble des mentions prévues par les dispositions de l'article 13 du RGPD. Enfin, compte tenu des risques pesant sur les droits des personnes concernées par le dispositif, et estimant nécessaire d'introduire des garanties particulières, le ministère confirme que la plateforme SI Honorabilité met à disposition de l'utilisateur de nombreuses informations sur le fonctionnement de l'attestation d'honorabilité et que les conséquences individuelles de la délivrance de l'attestation à l'employeur y sont précisées. Les autres dispositions du projet de décret n'appellent pas d'observations. La vice-présidente déléguée, S. Lambremon |
CNILTEXT000050216876 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/50/21/68/CNILTEXT000050216876.xml | DECISION | Décision DT-2024-015 du 25 juillet 2024 autorisant la FEDERATION NATIONALE DES CENTRES DE LUTTE CONTRE LE CANCER à mettre en œuvre un traitement automatisé de données ayant pour finalité la constitution d’un entrepôt de données de santé, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM, du PMSI et du CépiDc, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2008 à 2030, dénommé « HARMONIE ». (Demande d’autorisation n° 2230256v1) | DT-2024-015 | Autre autorisation | 2024-07-25 00:00:00 | 2024-09-21 00:00:00 | VIGUEUR | La Commission nationale de l’informatique et des libertés, Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016, relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu le décret n° 2019-536 du 29 mai 2019 pris pour l'application de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu la décision du 21 septembre 2023 portant délégation de signature du secrétaire général de la Commission nationale de l’informatique et des libertés au directeur de l’accompagnement juridique et au directeur adjoint de l’accompagnement juridique ; Saisie d’une demande d’autorisation relative à un traitement de données à caractère personnel dans le domaine de la santé ; Considérant que ce traitement, dont la finalité présente un caractère d’intérêt public, relève des dispositions de la section 3 du chapitre III du titre II de la loi du 6 janvier 1978 modifiée ; Considérant que le traitement présente les caractéristiques et répond aux conditions suivantes : Sur les points de non-conformité au référentiel concerné Le traitement envisagé est conforme aux dispositions du référentiel entrepôt de données dans le domaine de la santé à l’exception : de la base légale du traitement ; de la nature des données traitées (appariement de plusieurs bases de données avec les données du Système national des données de santé (SNDS)) de certaines mesures de sécurité. Sur la finalité du traitement, sa licéité et les conditions permettant de traiter des données concernant la santé Le traitement envisagé a pour finalité la constitution d’un entrepôt de données à caractère personnel comprenant notamment des données de santé, dénommé HARMONIE . Il vise à favoriser la réalisation d’études en vie réelle permettant de mieux comprendre la prise en charge globale des patients et le fardeau médico-économique des patients atteints de cancers du poumon, du sein et de l’ovaire en France, ainsi que d’améliorer leur prise en charge. Le traitement envisagé par le responsable de traitement est nécessaire aux fins des intérêts légitimes qu’il poursuit. Ce traitement est licite au regard de l’article 6-1-f) du RGPD et remplit des conditions permettant le traitement des données concernant la santé au regard des dispositions de l’articles 9-2-j) du RGPD et 44-3° de la loi informatique et libertés . Les utilisations futures des données contenues dans cet entrepôt s’inscriront dans le cadre des dispositions des articles 66 et 72 et suivants de la loi informatique et libertés , qui imposent que chaque projet de recherche, étude ou évaluation soit justifié par l’intérêt public et fassent l’objet de formalités propres. Sur la gouvernance de l’entrepôt Le responsable de traitement a mis en place un dispositif de gouvernance de l’entrepôt HARMONIE (comité de pilotage et comité scientifique et éthique). Ces comités de gouvernance seront notamment composés : de membres qualifiés en matière de traitements de données du SNDS ; de représentants des comités de gouvernance des trois bases de données sources . Sur les données traitées Sur l’appariement des trois bases de données et des données du SNDS dans le cadre de l’entrepôt HARMONIE : L’appariement sera réalisé à l’aide de variables communes (mois et année de naissance, commune de résidence, dates d’hospitalisation, date de décès si disponible). Seules les variables communes d’appariement seront transmises à la CNAM en vue de l’extraction des données du SNDS. Les données traitées à des fins d’appariement avec le SNDS sont conservées de manière cloisonnée des données pseudonymisées de santé. Aucune donnée relative aux professionnels de santé ne sera versée dans l’entrepôt. Sur les durées de conservation des données Profondeur historique des données versées dans HARMONIE : données de CANTO à partir de 2012 ; données d’ ESMÉ à partir de 2008 ; données d’ OncoDataHub à partir de 2022 ; données du SNDS à partir de 2008. Les données seront conservées avec une profondeur historique de dix-neuf ans plus l’année en cours. A partir de 2008, les données avec une profondeur historique supérieure à vingt ans ne seront pas versées dans l’entrepôt. A compter de la mise en œuvre de l’entrepôt, une extraction annuelle des différentes bases de données sera réalisée. Ces extractions seront conservées un an puis archivées un an. A l’issue de ces durées, les données seront supprimées manuellement. Une procédure relative à cette suppression devra être formalisée par le responsable de traitement et une suppression automatique de ces données devra être mise en place. Les traces fonctionnelles et techniques seront conservées entre six mois et un an et ne doivent pas contenir de données de santé. Sur les accédants et les destinataires des données Seules les équipes de recherche d’Unicancer habilitées, soumises au secret professionnel, pourront accéder aux données, dans les strictes limites de leur besoin d’en connaître, pour l’exercice de leurs missions s’inscrivant dans les finalités de l’entrepôt HARMONIE . Pourront être destinataires des données, selon leur besoin d’en connaître : les autorités compétentes commanditaires d’une analyse ou à des fins d’évaluation de la santé publique ; les revues scientifiques, aux fins de reproductibilité des résultats, en cas de publication sur la base des données de l’étude ; les porteurs de projets académiques ou industriels à des fins de réutilisation des données pour leur projet scientifique. Sur l’information des personnes S’agissant des participants pris en charge antérieurement à la constitution de l’entrepôt et n’ayant pas fait l’objet d’une prise en charge dans les dix-huit mois préalablement à la constitution : En application de l'article 69 de la loi et de l’article 14-5-b) du RGPD, l'obligation d'information individuelle de la personne concernée peut faire l'objet d'exceptions. En l'espèce, il sera fait exception au principe d'information individuelle des participants pris en charge antérieurement à la constitution de l’entrepôt et n’ayant pas été suivis dans les dix-huit mois préalablement à la constitution de l’entrepôt. Des mesures appropriées seront mises en œuvre, notamment par la diffusion sur le site web du responsable de traitement et via un communiqué de presse et sur les réseaux sociaux, d’une information comportant l’ensemble des mentions prévues par le RGPD. S’agissant des patients pris en charge dans les dix-huit mois préalablement à la constitution de l’entrepôt : Une note d’information individuelle leur sera envoyée via courrier postal ou courriel. S’agissant des patients en cours de suivi ou pris en charge postérieurement à la constitution de l’entrepôt : Une note d’information individuelle sera remise aux patients et le cas échéant, leurs représentants légaux, à l’occasion d’une visite de suivi. En cas l’absence de visite de suivi avant les premières extractions de données par la CNAM, un courrier postal ou courriel leur sera adressé préalablement au versement de leurs données dans l’entrepôt. Le responsable de traitement devra également prévoir des supports d’information spécifiques destinés aux personnes majeures faisant l’objet d’une mesure de protection. Le responsable de traitement ne pourra envoyer l’information par voie électronique que lorsque les établissements fournisseurs de données disposent d’un portail patient et/ ou d’un système de messagerie sécurisée permettant de communiquer directement avec les patients. S’agissant des utilisateurs de l’entrepôt : Les utilisateurs de l’entrepôt sont informés de la collecte de leurs données au moment de leur connexion et préalablement à l’envoi de l’identifiant et du mot de passe. En ce qui concerne la transparence des traitements : L’article L. 1461-3 du CSP subordonne l’accès aux données du SNDS et de ses composantes à la communication à la Plateforme des données de santé (PDS) de plusieurs éléments par les responsables de traitement, avant et après la réalisation des études. L’entrepôt sera inscrit au sein du répertoire public de la PDS. La CNIL demande que lui soit communiqué tous les trois ans un rapport sur le fonctionnement de l’entrepôt et sur les recherches réalisées à partir des données qu’il contient. L’information relative à la constitution de la base de données ne peut se substituer à l’information individuelle préalable prévue par les dispositions du RGPD et de la loi informatique et libertés , qui devra être réalisée pour chaque traitement de données réalisé à partir des données de la base. Sur la sécurité des données et la traçabilité des actions Les mesures de sécurité mises en place par le responsable de traitement visent à garantir la conformité de l’entrepôt HARMONIE aux exigences de sécurité mentionnées dans le référentiel entrepôt de données dans le domaine de la santé . Les points de non-conformité relevés par le responsable de traitement sont les suivants : l’inclusion du mois de naissance, de l’année de naissance et de la date de décès dans la base de données principale de l’entrepôt ; l’inclusion du nom de la commune de résidence dans la base de données principale de l’entrepôt ; certaines mesures de sécurité en cours d’implémentation, décrites ci-après et régularisées avant la mise en œuvre de l’entrepôt dans le cadre d’un plan d’action. Les non-conformités relatives à l’inclusion des données susvisées dans la base principale de l’entrepôt ont été justifiées par le responsable de traitement comme étant nécessaires à la réalisation des études au sein des espaces de travail de l’entrepôt. Une homologation de la bulle sécurisée a été réalisée par l’autorité d’homologation le 15 mai 2023, conformément à l’arrêté du 22 mars 2017 relatif au référentiel de sécurité applicable au SNDS. Cette décision d’homologation n’est valable que jusqu’au 15 mai 2026 et devra donc être renouvelée avant cette date, si le traitement devait se poursuivre au-delà de cette échéance. L’hébergement des données sera réalisé par un hébergeur certifié pour l’hébergement de données de santé et soumis exclusivement aux lois et juridictions de l’Union européenne. Certaines mesures de sécurité prévues afin d’améliorer la conformité au référentiel entrepôt de données dans le domaine de la santé sont actuellement en cours d’implémentation, notamment : la génération des identifiants patients avec des fonctions de hachage cryptographique à l’état de l’art ; le cloisonnement des tables de correspondance, ne contenant pas de données directement identifiantes, au sein du même hébergeur, mais sur un système dédié et isolé de la base principale de l’entrepôt et des espaces projet, ne permettant qu’un accès limité à ces tables. Les tables de correspondance seront régénérées chaque année à chaque nouvelle extraction. ; le cloisonnement des données génétiques selon les exigences du référentiel entrepôt (chiffrement des données avec une clé différente des autres données de santé et un accès aux données via des profils différents de ceux dédiés aux autres données de santé) ; la durée de conservation des traces fonctionnelles et techniques ; la journalisation des traces concernant les actions des utilisateurs et administrateurs sur la plateforme technique et sur les données de l’entrepôt à l’aide d’un bastion ; la sécurisation de l’accès à la bulle sécurisée via une authentification multifacteur couplée à un bastion. La mise en œuvre de l’intégralité des mesures de sécurité devra intervenir dans les meilleurs délais. Ces mesures, qui devront être opérationnelles lors de la mise en œuvre du traitement, répondront alors aux exigences prévues par les articles 5-1-f) et 32 du RGPD compte tenu des risques identifiés par le responsable de traitement. Il appartiendra au responsable de traitement de procéder à une réévaluation régulière des risques pour les personnes concernées et une mise à jour, le cas échéant, de ces mesures de sécurité. AUTORISE, dans ces conditions, la FEDERATION NATIONALE DES CENTRES DE LUTTE CONTRE LE CANCER à mettre en œuvre le traitement décrit ci-dessus. La Cheffe du service de la santé Hélène GUIMIOT |
CNILTEXT000050361934 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/50/36/19/CNILTEXT000050361934.xml | DELIBERATION | Délibération n° 2024-042 du 13 juin 2024 portant avis sur un projet d'arrêté portant création d'un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « Système de traitement central LAPI » (STCL) | 2024-042 | Avis | 2024-06-13 00:00:00 | 2024-10-18 00:00:00 | VIGUEUR | N° de demande d'avis : 24002588 Thématiques : LAPI - Vidéoprotection Organisme(s) à l'origine de la saisine : ministère de l'intérieur et ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Fondement de la saisine : titre III de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés L'essentiel : Le projet d'arrêté dont est saisie la CNIL crée le traitement STCL (Système de traitement central LAPI). Son objet est, d'une part, de permettre la centralisation des informations recueillies par les capteurs LAPI déployés sur l'ensemble du territoire par les services de police, de gendarmerie et des douanes dans une base nationale dont l'accès est strictement encadré, et, d'autre part, de répartir entre les directions la gestion des alertes en cas de correspondance avec un véhicule enregistré dans un autre traitement, par exemple le fichier des objets et véhicules signalés. En raison de de l'ampleur du traitement projeté, de ses impacts potentiels sur la vie privée du fait du nombre important de véhicules pouvant être concernés et du territoire couvert par l'ensemble des dispositifs LAPI, ainsi que de la centralisation des données, la CNIL estime qu'une vigilance particulière doit être apportée sur tous les aspects de la mise en œuvre d'un tel dispositif. La Commission nationale de l'informatique et des libertés, Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, et abrogeant la directive 95/46/CE (règlement général sur la protection des données ou RGPD) ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ( loi informatique et libertés ), notamment son titre III et son article 31 ; Après avoir entendu le rapport de Mme Sophie Lambremon, commissaire, et les observations de M. Damien Milic, commissaire du Gouvernement, Adopte la délibération suivante : I. - La saisine A. - Le contexte L'article 26 de la loi n° 2003-239 du 18 mars 2003 pour la sécurité intérieure modifié par l'article 8 de la loi n° 2006-64 du 23 janvier 2006 relative à la lutte contre le terrorisme et portant diverses mesures relatives à la sécurité et aux contrôles frontaliers dispose que la mise en œuvre de dispositifs LAPI fixes ou mobiles est autorisée en tous points appropriés du territoire et en particulier dans les zones frontalières, portuaires ou aéroportuaires ainsi que sur les grands axes de transit national ou international, à des fins de police judiciaire voire administrative. Ces dispositions ont été codifiées aux articles L. 233-1 à L. 233-2 du code de la sécurité intérieure (CSI). Ces dispositifs LAPI peuvent notamment collecter les photographies, d'une part, de plaques d'immatriculation et, d'autre part, des véhicules concernés avec leurs éventuels occupants. L'arrêté du 18 mai 2009 portant création d'un traitement automatisé de contrôle des données signalétiques des véhicules définit le cadre réglementaire des traitements de contrôle automatisé des données signalétiques des véhicules utilisés par les services de police, de gendarmerie et des douanes. Actuellement, chaque dispositif LAPI constitue à lui seul un traitement automatisé autonome de données à caractère personnel. Selon les ministères, le fonctionnement isolé des dispositifs LAPI et la conservation locale des données collectées rendent leur exploitation difficile et complexe. B. - L'objet de la saisine La CNIL est saisie par le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique et le ministre de l'intérieur et des Outre-mer d'une demande d'avis relative à un projet d'arrêté portant création d'un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé Système de traitement central LAPI (STCL). Le projet d'arrêté crée un nouveau traitement qui centralise les données collectées par les LAPI déployés sur l'ensemble du territoire afin d'améliorer l'efficacité opérationnelle de ces dispositifs. Les données collectées, les mises en relation projetées et les durées de conservation visent à optimiser la localisation des véhicules volés, recherchés ou dont les conducteurs ont commis des infractions au code de la route. II. - L'avis de la CNIL A. - Sur les finalités du traitement La CNIL observe que les finalités du traitement STCL mentionnées à l'article 1er du projet renvoient à celles qui ont été définies aux articles L. 233-1 et L. 233-1-1 du CSI. Le traitement STCL a ainsi pour finalités de centraliser, exploiter et conserver les données à caractère personnel traitées par des dispositifs fixes ou mobiles de contrôle automatisé des données signalétiques des véhicules mis en œuvre dans les conditions et pour les finalités prévues par la loi. Toutefois, la CNIL relève qu'un nombre important de véhicules feront l'objet d'un enregistrement temporaire dans le STCL, y compris les véhicules dont la plaque d'immatriculation n'aura pas donné lieu, au moment de son enregistrement, à une correspondance avec les bases de données dites de comparaison , comme le fichier des objets et véhicules signalés (FOVeS). Ces enregistrements comprendront notamment des photographies horodatées et géolocalisées des véhicules et de leurs éventuels occupants. A titre indicatif, le ministère a fourni les chiffres d'un capteur LAPI en activité : à chaque instant, la base de données de ce capteur spécifique contient en moyenne les enregistrements temporaires relatifs à 90 000 véhicules distincts, pour un total de 3,3 millions d'enregistrements réalisés par ce capteur sur un an. Le ministère prévoit que le STCL pourra centraliser les données de plusieurs centaines de capteurs. La CNIL estime que, du fait du nombre important de véhicules concernés par ces enregistrements réalisés en prévision d'une éventuelle correspondance, ce traitement est susceptible de porter atteinte aux droits et libertés des personnes concernées. En raison de l'ampleur du traitement, de ses impacts potentiels sur la vie privée du fait du nombre important de véhicules pouvant être concernés et du territoire couvert par l'ensemble des dispositifs LAPI, ainsi que de la centralisation des données réalisée par un traitement déployé sur l'ensemble du territoire (près de 675 capteurs à ce jour), la CNIL estime qu'une attention particulière doit être portée à tous les aspects de la mise en œuvre d'un tel dispositif. Cette vigilance implique par exemple le renforcement des mesures de sécurité afin de prévenir le risque de toute violation de données. B. - Sur les données collectées En premier lieu, le I de l'article 3 du projet d'arrêté prévoit que peuvent être enregistrées les données collectées par les dispositifs de contrôle automatisé des données signalétiques des véhicules, c'est-à-dire : -a photographie de la plaque d'immatriculation du véhicule et son taux de lisibilité ; le numéro d'immatriculation du véhicule ; les photographies du véhicule et de ses éventuels occupants ; la date et l'heure de chaque photographie ; pour chaque photographie, l'identifiant et les coordonnées de géolocalisation du dispositif de contrôle automatisé ; le pays d'immatriculation du véhicule ; le cas échéant, la direction de circulation du véhicule ; le code de l'unité ou du service responsable du dispositif de contrôle automatisé. En deuxième lieu, le II de l'article 3 prévoit qu'en cas de rapprochement révélant une correspondance avec un des numéros d'immatriculation enregistrés dans les traitements mentionnés à l'article 2, peuvent également être enregistrées les données et informations suivantes : la date et l'heure de la correspondance ; la nature de la correspondance (immédiate ou différée) ; la marque, le modèle et, le cas échéant, la couleur du véhicule ; la date d'inscription dans les traitements mentionnés à l'article 2 ; le motif du signalement ; la conduite à tenir pour les véhicules placés sous surveillance. En troisième lieu, le III de l'article 3 prévoit que peuvent également être enregistrées les données à caractère personnel et informations relatives aux véhicules volés ou signalés suivantes : le traitement d'origine ; l'identifiant technique dans le traitement d'origine ; le numéro d'immatriculation du véhicule signalé ; le pays d'immatriculation du véhicule signalé ; la marque du véhicule signalé ; le modèle du véhicule signalé ; la couleur du véhicule signalé ; le code de la conduite à tenir associé au motif du signalement ; la dangerosité liée au véhicule signalé ; les dates d'inscription du véhicule signalé dans les traitements mentionnés à l'article 2 ; le service inscripteur du signalement ; la direction du service inscripteur du signalement ; l'adresse électronique du service inscripteur du signalement ; l'adresse électronique du service demandeur du signalement. Concernant les données liées à la dangerosité du véhicule, la CNIL prend acte du fait que cette donnée, issue uniquement du FOVeS, est nécessaire pour la sécurité des personnels. Cinq critères peuvent être cochés par la personne inscrivant le véhicule au fichier : (risque d'explosion ; risque radioactif ; risque chimique ; détenteur ou occupant potentiellement dangereux ; immatriculation usurpée). En quatrième lieu, le IV de l'article 3 ajoute enfin que peuvent être enregistrées les informations relatives à la demande d'accès au traitement suivantes : le numéro ou la référence de la procédure pénale, administrative ou douanière ; le cadre et le motif d'enquête. La CNIL relève qu'aucune donnée sensible au sens des dispositions de l'article 6 de la loi du 6 janvier 1978 susvisée, justifiant d'un régime de protection renforcée, ne sera collectée dans le traitement STCL. Elle considère que la collecte des catégories de données prévues à l'article 3 du projet d'arrêté apparaît justifiée et proportionnée. C. - Sur les mises en relation projetées L'article 2 du projet d'arrêté prévoit que les données relatives au numéro d'immatriculation du véhicule contenues dans le traitement STCL peuvent faire l'objet d'un rapprochement avec le fichier des véhicules et des objets signalés (FOVeS), le système d'information Schengen (SIS), le système d'immatriculation des véhicules (SIV), le système de contrôle automatisé (SCA), ainsi que le fichier des véhicules assurés (FVA). L'ajout de ces traitements est conforme aux dispositions du troisième alinéa de l'article L. 233-2 du CSI. Le ministère précise que les mises en relations projetées avec les traitements SIV, SCA et FVA ne seront pas opérationnelles dès la mise en œuvre du traitement STCL, et que l'analyse d'impact relative à la protection des données sera mise à jour et transmise à la CNIL avant leur mise en relation effective. D. - Sur la durée de conservation des données La CNIL relève que les durées de conservation prévues par l'article 4 du projet d'arrêté sont conformes à celles prévues par l'article L. 233-2 du CSI. Ainsi, le I de l'article 4 du projet d'arrêté prévoit qu'afin de permettre les rapprochements avec les traitements prévus à l'article 2, les données et informations mentionnées au I de l'article 3 du projet d'arrêté sont conservées pendant un délai maximum de 15 jours à compter de leur collecte. En l'absence de rapprochement positif dans ce délai, les données et informations sont effacées automatiquement. La CNIL relève que pendant cette durée, la consultation de ces données et informations n'ayant pas fait l'objet d'un rapprochement positif avec un des numéros d'immatriculation enregistrés dans les traitements mentionnés à l'article 2 est, conformément aux termes de l'article L. 233-2 du code de la sécurité intérieure, interdite, sans préjudice des nécessités de leur consultation pour les besoins d'une procédure pénale ou douanière. En outre, le II de l'article 4 du projet d'arrêté prévoit qu'en cas de rapprochement positif avec ces mêmes numéros d'immatriculation, les données et informations mentionnées à l'article 3 sont conservées pendant une durée d'un mois à compter de ce rapprochement sans préjudice des nécessités de leur conservation pour les besoins d'une procédure pénale ou douanière. La CNIL prend acte de la précision apportée par le ministère selon laquelle cette durée est une durée maximum. E. - Sur les accédants et destinataires des données En premier lieu, l'article 5 du projet d'arrêté énumère les personnes des services de police, gendarmerie et douanes pouvant accéder à tout ou partie des données et informations enregistrées dans le traitement STCL, à raison de leurs attributions et dans la limite du besoin d'en connaître, d'une part, en cas de rapprochement positif, et d'autre part, en l'absence de rapprochement positif avec les traitements mentionnés à l'article 2. Compte tenu des finalités poursuivies par le traitement projeté, l'accès aux données du traitement prévu pour ces personnes n'appelle pas d'observations particulières de la part de la CNIL. En second lieu, l'article 5 du projet d'arrêté prévoit que sont destinataires de tout ou partie des données et informations enregistrées dans le traitement, pour l'exercice de leurs missions en matière de police judiciaire et dans la limite du besoin d'en connaître, les organismes de coopération internationale en matière de police judiciaire (Europol, Interpol) et les services de police étrangers dans les conditions énoncées à l'article L. 235-1 du CSI. A cet égard, la CNIL prend acte de ce que les transferts de données hors de l'Union européenne (UE) ne pourront être réalisés que dans le cadre de la coopération internationale en matière de police judiciaire et aux services de police étrangers dans le strict respect des engagements internationaux, conformément à l'article L. 235-1 du CSI. Elle prend également acte du fait que ces transferts ne pourront être opérés que sous réserve du respect des conditions énoncées aux articles 112 à 114 de la loi du 6 janvier 1978 susvisée. Cependant, dans la mesure où la transmission des données à ces organismes est prévue par la loi, l'arrêté n'a pas nécessairement à les mentionner. Au regard de ce qui précède, la CNIL considère que la consultation des données par les personnes mentionnées à l'article 5 du projet d'arrêté apparait justifiée et proportionnée. F. - Sur les droits des personnes En premier lieu, l'article 7 du projet d'arrêté prévoit que le droit d'opposition prévu à l'article 110 de la loi du 6 janvier 1978 modifiée ne s'applique pas au traitement projeté, ce qui n'appelle pas d'observation au regard des finalités poursuivies par le traitement projeté. En second lieu, l'article 7 du projet d'arrêté prévoit que les droits d'accès, de rectification, d'effacement et les droits à la limitation concernant les autres données tels que prévus aux articles 104 et 106 de la loi du 6 janvier 1978 susvisée s'exercent directement auprès du ministre de l'intérieur et du ministre chargé des douanes. Ces droits peuvent faire l'objet de restrictions afin d'éviter de gêner des enquêtes, des recherches ou des procédures judiciaires ou d'éviter de nuire à la prévention ou à la détection d'infractions pénales, aux enquêtes ou aux poursuites en la matière ou à l'exécution de sanctions pénales, de protéger la sécurité publique ou de protéger la sécurité nationale, conformément aux 2° et 3° du II et du III de l'article 107 de cette même loi. La personne concernée par ces restrictions pourra alors exercer ses droits auprès de la CNIL dans les conditions prévues à l'article 108 de cette même loi, ce qui n'appelle pas d'observation au regard des finalités poursuivies par le traitement projeté. G. - Sur les mesures de sécurité a. Sur l'accès aux données n'ayant pas fait l'objet d'un rapprochement positif avec les données de la base de comparaison La CNIL prend acte du fait que des mesures de contrôle renforcées sont mises en place concernant l'accès à la base de données dite BD15 , c'est-à-dire l'accès aux données des véhicules n'ayant pas fait l'objet d'un rapprochement positif avec la base de comparaison (issue des interconnexions avec le SIS, le FOVeS, etc.). L'accès à de telles données, y compris le cas échéant aux photographies des véhicules, est conditionné au renseignement d'un formulaire précisant le cadre juridique et le numéro de procédure. Le défaut de renseignement de l'un de ces champs interdit toute consultation. La CNIL prend acte de ce qu'une doctrine d'emploi sera diffusée au sein de chaque institution lors de la mise en œuvre du traitement STCL. Elle considère toutefois que le ministère devrait mettre en place des audits réguliers afin de s'assurer de l'effectivité de cette mesure. b. Sur l'authentification des personnes accédant au traitement L'analyse d'impact relative à la protection des données fournie à la CNIL par le ministère précise que l'accès au traitement STCL repose principalement sur une procédure d'authentification multifacteur utilisant la carte à puce professionnelle des agents et la saisie d'un code complémentaire. Cependant, il restait possible pour les agents de la gendarmerie nationale de se connecter au système en utilisant un identifiant et un mot de passe personnels, et pour les agents de la police nationale de se connecter par le biais d'un autre agent habilité. Afin de prévenir les risques d'accès illégitime aux données du traitement et de faciliter la traçabilité des actions effectuées, la CNIL estime que toute connexion au STCL devrait faire l'objet d'une authentification multifacteur, et invite le ministère à harmoniser l'authentification des agents habilités afin de n'autoriser que le recours à la carte à puce professionnelle à code d'identification. A cet égard, le ministère précise à la CNIL que les modalités de connexion au STCL ont évolué depuis la transmission du dossier, et que seule la connexion par carte à puce est désormais autorisée. La CNIL accueille favorablement cette évolution. c. Sur les mesures de journalisation L'article 6 du projet d'arrêté prévoit que les opérations de collecte, de modification, de consultation, de communication, de transferts, d'interconnexion et d'effacement des données à caractère personnel font l'objet d'une journalisation. Parmi ces opérations, le même article prévoit que les opérations de consultation et de communication enregistrées permettent d'établir l'identité de l'auteur, la date, l'heure et le motif de l'opération . A cet égard, la CNIL estime que toutes les interventions concernant des données à caractère personnel devraient faire l'objet d'une journalisation permettant l'identification de leur auteur, dès lors qu'elles ne résultent pas d'opérations automatiques (par exemple liées à la suppression automatique de données dont la durée de conservation aurait expiré). d. Sur l'homologation de sécurité du traitement La CNIL rappelle que les infrastructures et services logiciels informatiques qui composent le système d'information et de communication de l'Etat doivent faire l'objet d'une décision d'homologation avant leur mise en exploitation, et doivent par la suite être maintenus en condition de sécurité, conformément aux objectifs 5 et 6 de la politique de sécurité des systèmes d'information de l'Etat (PSSIE). De plus, le décret n° 2022-513 du 8 avril 2022 relatif à la sécurité numérique du système d'information et de communication de l'Etat et de ses établissements publics précise que les systèmes antérieurs à son entrée en vigueur doivent faire l'objet d'une homologation de sécurité dans un délai de deux ans. A cet égard, la CNIL recommande de procéder aux homologations de sécurité des différents systèmes LAPI avant toute nouvelle mise en relation ou interconnexion avec d'autres traitements, ces interconnexions devant également faire l'objet de procédures d'homologation de sécurité. Les autres dispositions du projet d'arrêté n'appellent pas d'observations de la part de la CNIL. La présidente, M.-L. Denis |
CNILTEXT000050362305 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/50/36/23/CNILTEXT000050362305.xml | DELIBERATION | Délibération n° 2024-043 du 13 juin 2024 portant avis sur un projet d'arrêté modifiant l'arrêté du 18 mai 2009 portant création d'un traitement automatisé de contrôle des données signalétiques des véhicules | 2024-043 | Avis | 2024-06-13 00:00:00 | 2024-10-18 00:00:00 | VIGUEUR | N° de demande d'avis : 24002554 RU 10 Thématiques : LAPI - Vidéoprotection Organisme(s) à l'origine de la saisine : Ministère de l'intérieur et ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Fondement de la saisine : Titre III de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés L'essentiel : La Lecture automatisée des plaques d'immatriculation (LAPI) est encadrée par les articles L. 233-1 à L. 233-2 du code de la sécurité intérieure (CSI) et par l'arrêté du 18 mai 2009. Ce dernier est modifié par un projet d'arrêté dont est saisie la CNIL en parallèle de la création d'un traitement dénommé Système de traitement central LAPI (STCL), ayant pour objet de centraliser l'information recueillie par les capteurs déployés. Les modifications apportées à l'arrêté du 18 mai 2009 portent sur les mises en relation, les catégories de données collectées et les durées de conservation. La CNIL rappelle qu'une vigilance particulière doit entourer la mise en œuvre des LAPI en raison des risques potentiels qu'ils comportent au regard de la protection des libertés individuelles et de la vie privée. La Commission nationale de l'informatique et des libertés, Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, et abrogeant la directive 95/46/CE (règlement général sur la protection des données ou RGPD) ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ( loi informatique et libertés ), notamment son titre III et son article 31 ; Sur la proposition de Mme Sophie Lambremon, commissaire, et après avoir entendu les observations de M. Damien Milic, commissaire du Gouvernement, Adopte la délibération suivante : I. - La saisine A. - Le contexte Les dispositifs de lecture automatisée des plaques d'immatriculation, ou LAPI, ont été prévus par l'article 26 de la loi n° 2003-239 du 18 mars 2003 pour la sécurité intérieure modifié par l'article 8 de la loi n° 2006-64 du 23 janvier 2006 relative à la lutte contre le terrorisme et portant diverses mesures relatives à la sécurité et aux contrôles frontaliers, ces dispositifs figurent aux articles L. 233-1 à L. 233-2 du CSI. Ils peuvent notamment collecter les photographies, d'une part, de plaques d'immatriculation, et, d'autre part, des véhicules concernés avec leurs éventuels occupants. L'arrêté du 18 mai 2009, qui a succédé à l'arrêté du 2 mars 2007 autorisant les LAPI à titre expérimental, définit le cadre réglementaire des traitements de contrôle automatisé des données signalétiques des véhicules utilisés par les services de police, de gendarmerie et des douanes. Cet arrêté constitue un acte réglementaire unique. La mise en œuvre de dispositifs similaires par les services de police et de gendarmerie nationales et des douanes pourra s'effectuer via un engagement de conformité de celui-ci à la description figurant dans l'arrêté publié. B. - L'objet de la saisine Le projet soumis à la CNIL modifie substantiellement l'arrêté du 18 mai 2009. Les finalités pour lesquelles les traitements LAPI peuvent être mis en œuvre sont étendues. En outre, trois traitements supplémentaires peuvent être rapprochés avec les traitements LAPI et de nouvelles catégories de données sont collectées. Les durées de conservation sont également modifiées. Enfin, le traitement est mis en conformité avec le nouveau cadre juridique applicable en matière de protection des données. Une analyse d'impact relative à la protection des données (AIPD) a été transmise à la CNIL conformément à l'article 90 de la loi du 6 janvier 1978 modifiée. II. - L'avis de la CNIL A. - Sur les finalités poursuivies par le traitement La CNIL relève que l'arrêté modifié ajoute, à son article 1er, une finalité pour laquelle les traitements LAPI peuvent être mis en œuvre, qui est de : - faciliter la constatation des infractions au code de la route, de permettre le rassemblement des preuves de ces infractions et la recherche de leurs auteurs ainsi que de mettre en œuvre les dispositions de l'article L. 121-4-1 du code de la route. Ces dispositions sont relatives à l'interception et éventuellement à la mise en fourrière des véhicules dont le titulaire du certificat d'immatriculation est redevable d'une amende forfaitaire majorée restée impayée ou non contestée dans les délais impartis. L'arrêté reprend la finalité codifiée à l'article L. 233-1-1 du CSI, ajoutée par le législateur à l'article 35 de la loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIe siècle. Au regard de ce qui précède, la CNIL considère que la modification apportée aux finalités du projet d'arrêté qui lui est soumis est justifiée. B. - Sur les données collectées En premier lieu, le I de l'article 3 du projet d'arrêté modifié prévoit que trois nouvelles catégories de données peuvent être enregistrées dans le traitement : le pays d'immatriculation du véhicule ; la direction de circulation du véhicule ; le code de l'unité ou du service responsable du dispositif de contrôle automatisé. En deuxième lieu, le II de l'article 3 prévoit qu'en cas de rapprochement révélant une correspondance avec un des numéros d'immatriculation enregistrés dans les traitements mentionnées à l'article 2, quatre nouvelles catégories de données peuvent également être enregistrées : la date et l'heure de la correspondance ; la nature de la correspondance (immédiate ou différée) ; la marque, le modèle et, le cas échéant, la couleur du véhicule ; la date d'inscription dans les traitements mentionnées à l'article 2. En troisième lieu, le III de l'article 3 prévoit que peuvent également être enregistrées les données et informations relatives aux véhicules volés ou signalés suivantes : le traitement d'origine ; l'identifiant technique dans le traitement d'origine ; le numéro d'immatriculation du véhicule signalé ; le pays d'immatriculation du véhicule signalé ; la marque du véhicule signalé ; le modèle du véhicule signalé ; la couleur du véhicule signalé ; le code de la conduite à tenir associé au motif du signalement ; la dangerosité liée au véhicule signalé ; les dates d'inscription du véhicule signalé dans les traitements mentionnés à l'article 2 ; le service inscripteur du signalement ; la direction du service inscripteur du signalement ; l'adresse électronique du service inscripteur du signalement ; l'adresse électronique du service demandeur du signalement. Concernant les données liées à la dangerosité du véhicule, la CNIL prend acte du fait que cette donnée, issue du FOVeS, est nécessaire pour la sécurité des personnels et qu'il s'agit de cinq critères de dangerosité. Ils peuvent être cochés par la personne inscrivant le véhicule au fichier (risque d'explosion ; risque radioactif ; risque chimique ; détendeur ou occupant potentiellement dangereux ; immatriculation usurpée). En quatrième lieu, le IV de l'article 3 du projet d'arrêté modifié précise que peuvent être enregistrées les informations relatives à la demande d'accès au traitement suivantes : le numéro ou la référence de la procédure pénale, administrative ou douanière ; le cadre et le motif d'enquête. La CNIL prend acte qu'aucune donnée sensible au sens de l'article 6 de la loi du 6 janvier 1978 modifiée ne pourra être traitée et estime que les données traitées sont pertinentes. C. - Sur les mises en relation projetées L'article 3 du projet d'arrêté soumis pour avis prévoit que les données relatives au numéro d'immatriculation du véhicule collectées par les dispositifs LAPI peuvent faire l'objet d'un rapprochement avec le fichier des véhicules et des objets signalés (FOVeS), le système d'information Schengen (SIS), le système d'immatriculation des véhicules (SIV), le système de contrôle automatisé (SCA), ainsi que le fichier des véhicules assurés (FVA). L'ajout de ces traitements est conforme aux dispositions de l'alinéa 3 de l'article L. 233-2 du CSI. Le ministère précise que les mises en relations projetées avec les traitements SIV, SCA et FVA ne sont pas opérationnelles à ce jour et que l'analyse d'impact relative à la protection des données sera mise à jour et transmise à la CNIL avant leur mise en relation effective. D. - Sur la durée de conservation des données La CNIL prend acte de ce que les durées de conservation prévues par le projet d'arrêté modificatif sont conformes à celles prévues par l'article L. 233-2 du CSI. Ainsi, l'arrêté modifié prévoit à son article 4, qu'afin de permettre les rapprochements avec les traitements FOVeS, SIS, SIV, SCA, ainsi que FVA, les données et informations mentionnées au I de l'article 3 du projet d'arrêté modifié sont conservées pendant un délai maximum de 15 jours à compter de leur collecte. En l'absence de rapprochement positif avec un des numéros d'immatriculation enregistrés dans les traitements mentionnés à l'article 2 dans ce délai, les données et informations sont effacées automatiquement. La CNIL relève que pendant cette durée, la consultation de ces données et informations n'ayant pas fait l'objet d'un tel rapprochement positif est, conformément aux termes de l'article L. 233-2 du code de la sécurité intérieure, interdite, sans préjudice des nécessités de leur consultation pour les besoins d'une procédure pénale ou douanière. En outre, l'article 4 de l'arrêté modifié prévoit qu'en cas de rapprochement positif, les données et informations mentionnées à l'article 3 sont conservées pendant une durée d'un mois à compter de ce rapprochement sans préjudice des nécessités de leur conservation pour les besoins d'une procédure pénale ou douanière. La CNIL prend acte des précisions apportées par le ministère selon lesquelles cette durée est une durée maximum et l'effacement de ces données se fera au terme d'un mois à compter de la date de validation de la levée de doute. E. - Sur les accédants et destinataires des données En premier lieu, l'article 5 du projet d'arrêté modifié énumère les personnes de la police, gendarmerie et des douanes pouvant accéder, à raison de leurs attributions, à tout ou partie des données. En l'état des finalités poursuivies, l'accès aux données prévu pour ces agents n'appelle pas d'observations particulières de la part de la CNIL. En second lieu, l'article 5 du projet d'arrêté prévoit que peuvent être destinataires les organismes de coopération internationale en matière de police judiciaire et les services de police étrangers dans les conditions énoncées à l'article L. 235-1 du CSI. A cet égard, la CNIL prend acte du fait que les transferts de données hors de l'Union européenne seront réalisés dans le cadre de la coopération internationale en matière de police judiciaire et aux services de police étrangers dans le strict respect des engagements internationaux, conformément à l'article L. 235-1 du CSI. Elle prend également acte du fait que ces transferts ne pourront être opérés que sous réserve du respect des conditions énoncées aux articles 112 à 114 de la loi 6 janvier 1978 modifiée. Cependant, dans la mesure où la transmission des données à ces organismes est prévue par la loi, l'arrêté n'a pas nécessairement à les mentionner. Au regard de ce qui précède, la CNIL considère que la consultation des données par les personnes mentionnées à l'article 5 du projet d'arrêté apparait justifiée et proportionnée. F. - Sur les droits des personnes concernées En premier lieu, un nouvel article 7 inséré à la suite de l'article 6 prévoit que le droit d'opposition prévu à l'article 110 de la loi du 6 janvier 1978 modifiée ne s'applique pas aux traitements LAPI, ce qui n'appelle pas d'observation au regard des finalités poursuivies. En second lieu, l'article 7 nouveau du projet d'arrêté modifié prévoit que les droits d'accès, de rectification, d'effacement et à la limitation des données s'exercent directement auprès du responsable des traitements créés. Ces droits peuvent faire l'objet de restrictions afin d'éviter de gêner des enquêtes, des recherches ou des procédures administratives ou judiciaires ou d'éviter de nuire à la prévention ou à la détection d'infractions pénales, aux enquêtes ou aux poursuites en la matière ou à l'exécution de sanctions pénales ou de protéger la sécurité publique, conformément aux 2° et 3° du II et du III de l'article 107 de cette même loi. La personne concernée par ces restrictions pourra alors exercer ses droits auprès de la CNIL dans les conditions prévues à l'article 108 de cette même loi, ce qui n'appelle pas d'observation au regard des finalités poursuivies par le traitement projeté. G. - Sur les mesures de sécurité a. Sur l'accès aux données n'ayant pas fait l'objet d'un rapprochement positif avec les données de la base de comparaison La CNIL prend acte du fait que des mesures de contrôle renforcées sont mises en place concernant l'accès à la base de données dite BD15 , c'est-à-dire l'accès aux données des véhicules n'ayant pas fait l'objet d'un rapprochement positif avec la base de comparaison (issue de la mise en relation avec le SIS, le FOVeS, etc.). L'accès à ces données, y compris le cas échéant aux photographies des véhicules, est conditionné au renseignement d'un formulaire demandant de préciser le cadre juridique et le numéro de procédure. Le défaut de renseignement de l'un de ces champs interdit toute consultation. La CNIL recommande au ministère la mise en œuvre d'audits réguliers afin de s'assurer de l'effectivité de cette mesure. b. Sur l'authentification des personnes accédant au traitement L'accès technique aux systèmes LAPI et la consultation locale des bases de données sont possibles après une procédure d'authentification par mot de passe. La composition et la longueur des mots de passe utilisés varient selon les modèles de système LAPI. A cet égard, la CNIL estime que toute connexion aux systèmes LAPI permettant la consultation, la modification, la suppression ou l'export de données à caractère personnel devrait faire l'objet d'une authentification multifacteur, reposant, par exemple, sur la carte à puce des agents habilités et un code d'activation de celle-ci. La CNIL rappelle également que l'utilisation de comptes nominatifs est indispensable afin de permettre la traçabilité des actions effectuées sur le système. Les identifiants partagés et les comptes de service ne devraient donc pas permettre de procéder à des opérations concernant des données à caractère personnel. c. Sur les mesures de journalisation L'article 6 de l'arrêté modifié prévoit que les opérations de collecte, de modification, de consultation, de communication, de transferts, d'interconnexion et d'effacement des données à caractère personnel font l'objet d'une journalisation. Parmi ces opérations, le même article prévoit que les opérations de consultation et de communication enregistrées permettent d'établir l'identité de l'auteur, la date, l'heure et le motif de l'opération . A cet égard, la CNIL estime que toutes les interventions concernant des données à caractère personnel devraient faire l'objet d'une journalisation permettant l'identification de leur auteur, dès lors qu'elles ne résultent pas d'opérations automatiques (par exemple liées à la suppression automatique de données dont la durée de conservation aurait expiré). d. Sur l'homologation de sécurité du traitement La CNIL rappelle que les infrastructures et services logiciels informatiques qui composent le système d'information et de communication de l'Etat doivent faire l'objet d'une décision d'homologation avant leur mise en exploitation, et doivent par la suite être maintenus en condition de sécurité, conformément aux objectifs 5 et 6 de la politique de sécurité des systèmes d'information de l'Etat (PSSIE). De plus, le décret n° 2022-513 du 8 avril 2022 relatif à la sécurité numérique du système d'information et de communication de l'Etat et de ses établissements publics précise que les systèmes antérieurs à son entrée en vigueur doivent faire l'objet d'une homologation de sécurité dans un délai de deux ans. A cet égard, la CNIL recommande de procéder aux homologations de sécurité des différents systèmes LAPI avant toute nouvelle mise en relation ou interconnexion avec d'autres traitements, ces interconnexions devant également faire l'objet de procédures d'homologation de sécurité. Les autres dispositions du projet d'arrêté n'appellent pas d'observations de la part de la CNIL. La présidente, M.-L. Denis |
CNILTEXT000048726370 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/72/63/CNILTEXT000048726370.xml | DELIBERATION | Délibération n° 2019-047 du 11 avril 2019 portant avis sur un projet de décret relatif aux conditions dans lesquelles la collecte de données épidémiologiques et leur traitement peuvent être confiés à des personnes agréées Lien permanent vers ce document
(demande d’avis n° 19003802)
| 2019-047 | Avis | 2019-04-11 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | La Commission nationale de l'informatique et des libertés, Saisie par le ministre de l’agriculture et de l’alimentation d’un projet de décret relatif aux conditions dans lesquelles la collecte de données épidémiologiques et leur traitement peuvent être confiés à des personnes agréées ; Vu la convention n° 108 du Conseil de l’Europe pour la protection des personnes à l’égard du traitement automatisé des données à caractère personnel ; Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, et abrogeant la directive 95/46/CE (règlement général sur la protection des données) ; Vu le code rural et de la pêche maritime notamment son article L. 201-3 ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu la loi n° 2018-938 du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous (1) ; Vu le décret n° 2005-1309 du 20 octobre 2005 modifié pris pour l’application de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés ; Sur la proposition de M. Eric PERES, commissaire, et après avoir entendu les observations de Mme Nacima BELKACEM, commissaire du Gouvernement, Emet l’avis suivant : La loi n° 2018-938 du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous a modifié les dispositions de l’article L. 201-3 du code rural et de la pêche maritime. L’article susvisé modifié prévoit désormais que l’Etat a la possibilité de confier la collecte des informations d’ordre épidémiologique relatives aux dangers sanitaires de première et deuxième catégorie à des personnes agréées par le ministère chargé de l’agriculture. Il prévoit qu’un décret en Conseil d'Etat, pris après avis de la Commission nationale de l'informatique et des libertés, " précise les conditions dans lesquelles la collecte des données et leur traitement peuvent être confiés à des personnes agréées par le ministère chargé de l'agriculture ". L’avis rendu par la Commission sera publié conformément à l’article 11-4 a) de la loi du 6 janvier 1978. A titre liminaire, la Commission relève que le projet qui lui a été soumis traite davantage des modalités de l’agrément délivré par le ministre chargé de l’agriculture que des conditions de collecte et de traitement des données qui peuvent être confiées à des personnes agréées. Elle estime dès lors que le projet devrait être complété sur certains points au vu des éléments communiqués par le ministère. Sur la finalité L’article L. 201-7 du code rural et de la pêche maritime prévoit que les vétérinaires et laboratoires communiquent immédiatement à l’autorité administrative tout résultat d’analyse conduisant à suspecter ou à constater la présence d’un danger sanitaire de première catégorie ou la première apparition sur le territoire national d’un danger sanitaire. La disposition susvisée précise également que tout propriétaire ou détenteur d’animaux ou de végétaux, ou tout professionnel exerçant ses activités en relation avec des animaux ou végétaux qui détecte ou suspecte l’apparition d’un danger sanitaire sur le territoire national en informe immédiatement l’autorité administrative désignée par décret. Aussi, afin de faciliter les démarches réglementaires des propriétaires ou détenteurs d’animaux concernant l’identification d’un danger sanitaire, la loi n° 2018-938 vient ajouter les personnes agréées par le ministre de l’agriculture comme nouvelle catégorie de personnes susceptibles de collecter et d’enregistrer dans une base de données nationale les informations susvisées. A cet égard, l’article 1er du projet de décret prévoit que l’agrément est délivré après avis du conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale, à des personnes répondant aux conditions d’aptitude, d’expérience et de compétences techniques. La Commission considère que les finalités poursuivies sont déterminées, explicites et légitimes conformément aux dispositions de l’article 5.1.b) du règlement général sur la protection des données. Elle estime toutefois que le projet de décret pourrait préciser la finalité de la collecte et du traitement des données confiées à des tiers agréés. Sur les données traitées La Commission prend acte que les informations concernant le candidat à l’obtention de l’agrément sont relatives : à l’identité de la personne physique : nom, prénom, adresse postale, numéro de téléphone, adresse électronique ; à l’identité de la personne morale : statut juridique, extrait de l’inscription au RCS, liste des mandats électifs du dirigeant, composition de l’actionnariat, informations relatives à la comptabilité. S’agissant des informations concernant la gestion du fichier nominatif tenu par la personne agréée, celles-ci sont relatives : aux propriétaires d’animaux : nom, prénom, adresse postale du lieu de détention, coordonnées géographiques des sites de détention, numéro de téléphone, adresse électronique ; aux informations d’ordre sanitaire concernant les animaux détenus. Ces catégories de données n’appellent pas d’observation de la part de la Commission, qui considère qu’elles sont adéquates, pertinentes et limitées à ce qui est nécessaire au regard des finalités pour lesquelles elles sont traitées, conformément aux dispositions de l’article 5.1.c) du règlement général sur la protection des données. La Commission considère que le projet de décret dont l’objet est notamment de préciser les conditions de collecte des données devrait préciser ces catégories de données. Sur les destinataires La Commission prend note, que dans les limites de leurs attributions respectives et chacun pour ce qui le concerne, peuvent accéder aux informations concernant le candidat à l’obtention de l’agrément, le personnel du bureau de la commande publique et de la sous-direction santé et protection animale du ministère de l’agriculture et de l’alimentation. Selon les informations fournies par le ministère, peuvent être destinataires des informations enregistrées dans le fichier nominatif tenu par la personne agréée, à raison de leurs attributions respectives et dans la limite du besoin d’en connaître : les organismes à vocation sanitaire et les organismes vétérinaires à vocation technique ; les réseaux sanitaires ; les associations sanitaires régionales ; la plateforme d’épidémiosurveillance animale ; les personnes, services ou organismes assurant la surveillance, la prévention et la lutte contre les dangers sanitaires ; les préfets ; les officiers et agents de police judiciaire ; les agents des services de secours contre l’incendie ; les maires ; les organismes à vocation statistique pour l’analyse et l’information ; les organismes payeurs des aides agricoles ; les organismes contribuant à l’amélioration génétique des animaux ou de la recherche ; les personnes en charge de l’équarrissage ; les agents habilités à procéder aux contrôles des dispositions relatives à la santé des animaux et à la salubrité des denrées alimentaires d’origine animale. La Commission estime que ces destinataires présentent un intérêt légitime à connaître de ces données et que le décret pourrait être complété sur ce point. Sur l’information et les droits des personnes La Commission prend note que les candidats à l’obtention de l’agrément sont informés conformément aux dispositions de l’article 13 du règlement général sur la protection des données, par une mention figurant dans le règlement relatif à l’appel aux candidatures et dans la convention signée entre le ministère et la personne agréée, une fois l’agrément obtenu. Les droits d’accès et de rectification s’exercent auprès du ministère de l’agriculture et de l’alimentation. Les propriétaires ou détenteurs d’animaux sont informés, conformément aux dispositions de l’article susvisé, par une mention figurant dans la charte précisant les conditions générales d’utilisation de la base de données. La Commission précise qu’il conviendra également d’informer les personnes concernées par un premier niveau d’information au moment de leur authentification sur la plateforme en priorisant les éléments d’information essentiels et notamment l’identité du responsable de traitement, la finalité poursuivie ainsi que les modalités d’exercice des droits des personnes. Les droits de rectification et d’accès s’exercent auprès de la personne agréée. La Commission considère que ces modalités d’information et d’exercice des droits des personnes sont satisfaisantes. Sur la durée de conservation La Commission prend acte que les informations relatives au candidat à l’obtention de l’agrément sont conservées en base active le temps de l’instruction et de la délivrance de l’agrément par le ministre de l’agriculture. En cas de refus de l’agrément par le ministre de l’agriculture, les données sont conservées jusqu’à l’extinction des différentes voies de recours puis archivées conformément aux dispositions du code du patrimoine relatives aux obligations d’archivage des informations dans le secteur public. Les informations relatives à l’agrément, une fois obtenu, sont conservées dix ans. A cet égard, la Commission relève que cette durée correspond au temps de validité de l’agrément. A l’expiration de cette période, les données sont archivées conformément aux dispositions du code du patrimoine susvisées. S’agissant des informations contenues dans le fichier nominatif tenu par la personne agréée, celles-ci sont conservées dix ans à compter de leur enregistrement. La Commission considère que cette durée de conservation est justifiée par le temps nécessaire aux études épidémiologiques qui nécessitent un historique des évènements sanitaires. Sur les mesures de sécurité La Commission prend acte que des mesures de protection physiques et logiques seront mises en œuvre pour préserver la sécurité du traitement et des informations, empêcher toute utilisation détournée et frauduleuse, notamment par des tiers non autorisés, préserver l’intégrité des données traitées, et en assurer la disponibilité. A ce titre, elle rappelle que des profils d’habilitation doivent définir les fonctions ou les types d’informations accessibles à un utilisateur. Ceux-ci ainsi que leurs droits respectifs doivent être spécifiés et documentés de manière détaillée, et prendre en compte les accès différentiés aux informations en fonction du besoin d’en connaître. La Commission rappelle qu’elle recommande que les permissions d’accès soient attribuées pour une durée déterminée, qu’elles soient supprimées pour tout utilisateur n’étant plus habilité, et qu’une revue globale des habilitations soit opérée régulièrement. L’authentification des utilisateurs du traitement doit être assurée par l’utilisation de mots de passe régulièrement renouvelés et, constitués d’au moins huit caractères contenant des majuscules, des minuscules, et des chiffres lorsque l’authentification prévoit une restriction de l’accès au compte, conformément à la délibération n° 2017-012 du 19 janvier 2017 portant adoption d’une recommandation relative aux mots de passe modifiée. Des sauvegardes régulières doivent être réalisées et stockées dans un endroit garantissant leur sécurité et leur disponibilité. La Commission tient à rappeler l’importance de tester régulièrement les sauvegardes. La Commission rappelle que ces obligations nécessitent la mise à jour des mesures de sécurité au regard de la réévaluation régulière des risques. Pour la Présidente La Vice-Présidente Déléguée Mme Sophie LAMBREMON |
CNILTEXT000050625202 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/50/62/52/CNILTEXT000050625202.xml | DELIBERATION | Délibération de la formation restreinte n°SAN-2024-018 du 7 novembre 2024 relative à l’injonction prononcée à l’encontre de la commune de Kourou par la décision n°SAN-2023-018 du 12 décembre 2023 | SAN-2024-018 | 2024-11-07 00:00:00 | 2024-11-21 00:00:00 | VIGUEUR | La Commission nationale de l’informatique et des libertés, réunie en sa formation restreinte composée de M. Philippe-Pierre CABOURDIN, président, M. Vincent LESCLOUS, vice-président, Mmes Laurence FRANCESCHINI et Isabelle LATOURNARIE-WILLEMS, M. Bertrand du MARAIS, membres ; Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, notamment son article 22-1 ; Vu le décret n° 2019-536 du 29 mai 2019 modifié pris pour l'application de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu la délibération n° 2013-175 du 4 juillet 2013 portant adoption du règlement intérieur de la Commission nationale de l'informatique et des libertés ; Vu la délibération n° SAN-2023-018 du 12 décembre 2023 adoptée par la formation restreinte à l’encontre de la commune de Kourou ; Vu la délibération n°SAN-2024-009 du 22 juillet 2024 adoptée par la formation restreinte à l’encontre de la commune de Kourou ; Vu la désignation d’un délégué à la protection des données par la commune de Kourou le 17 septembre 2024 ; La formation restreinte a adopté la décision suivante : I. FAITS ET PROCÉDURE 1. La commune de de KOUROU (ci-après " la commune "), est une collectivité territoriale de 25 000 habitants, située dans la collectivité territoriale unique de Guyane, dont la mairie se trouve 30 avenue des Roches à Kourou (97310). 2. Par courrier du 2 juin 2021, dans le cadre des missions définies à l’article 8 de la loi n°78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, la Présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (ci-après " la CNIL " ou " la Commission ") a alerté la commune de KOUROU sur l’absence de désignation d’un délégué à la protection des données (ou " DPD ") en son sein. 3. Le 25 avril 2022, la Présidente de la CNIL a mis en demeure la commune, sous un délai de quatre mois à compter de la notification de cette décision et sous réserve des mesures qu’elle aurait déjà pu adopter, de procéder à la désignation d’un DPD. Cette décision, rendue publique après délibération du bureau de la CNIL du 5 mai 2022, a été notifiée à la commune le 19 mai 2022. 4. La commune de KOUROU n’ayant pas procédé à la désignation d’un DPD, le président de la formation restreinte a prononcé le 8 février 2023, dans le cadre d’une procédure de sanction simplifiée, une amende à l’encontre de la commune d’un montant de cinq mille euros pour les manquements aux articles 31 et 37-1-a) du RGPD et une injonction de désigner un délégué à la protection des données dans un délai de trois mois suivant la notification de ladite décision, intervenue le 25 février 2023. 5. La commune de KOUROU n’ayant toujours pas procédé à la désignation d’un DPD, la formation restreinte a prononcé le 12 décembre 2023 à l’encontre de la commune, dans le cadre d’une procédure de sanction ordinaire, une amende administrative d’un montant de cinq mille euros au regard des manquements constitués aux articles 31 et 37 du RGPD, une injonction de désigner un délégué à la protection des données assortie d’une astreinte de cent cinquante euros par jour de retard à l’issue d’un délai de deux mois suivant la notification de la décision. La formation restreinte a rendu publique cette décision et a ordonné à la commune de publier sur son site officiel un message d’information quant à la décision rendue. 6. Par délibération du 22 juillet 2024, la commune de KOUROU n’ayant pas satisfait à l’injonction de désigner un délégué à la protection des données, la formation restreinte a procédé à la liquidation de l’astreinte prononcée à l’encontre de la commune pour un montant de six mille neuf cents euros au titre de la période du 19 février 2024 au 4 avril 2024 et en a prononcé la publicité. 7. Le 17 septembre 2024, la commune a procédé auprès des services de la CNIL à la désignation d’un délégué à la protection des données. II. MOTIFS DE LA DECISION A. Sur les motifs de la clôture 8. Il ressort des éléments déclarés par la commune le 17 septembre 2024 à la CNIL, que cette dernière a procédé à la désignation d’un délégué à la protection des données. 9. La formation restreinte considère dès lors que la commune a satisfait à l’injonction, de sorte qu’il n’y a pas lieu à une nouvelle liquidation d’astreinte. 10. Il convient en conséquence de clore la présente procédure. B. Sur la publicité 11. Il convient de rendre publique la présente délibération afin d’informer des suites données au prononcé de l’injonction de la sanction n°SAN-2023-018 du 12 décembre 2023 et à la liquidation d’astreinte prononcée à l’encontre de la commune au titre de la période du 19 février 2024 au 4 avril 2024 par délibération n°SAN-2024-009 du 22 juillet 2024, elles-mêmes publiées. PAR CES MOTIFS La formation restreinte de la Commission nationale de l’informatique et des libertés, décide : - qu'il n’y a pas lieu à une nouvelle liquidation d’astreinte à l’égard de la commune de Kourou ; - de rendre publique, sur le site de la CNIL et sur le site de Légifrance, la présente délibération, qui n’identifiera plus nommément la commune de KOUROU à l’expiration d’un délai d’un an à compter de sa publication. Le président Philippe-Pierre CABOURDIN Cette décision est susceptible de faire l’objet d’un recours devant le Conseil d’État dans un délai de trois mois à compter de sa notification. |
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CNILTEXT000049095884 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/09/58/CNILTEXT000049095884.xml | DELIBERATION | Délibération n° 2024-003 du 11 janvier 2024 portant avis sur un projet d'arrêté relatif aux programmes de dépistages organisés des cancers | 2024-003 | Avis | 2024-01-11 00:00:00 | 2024-02-07 00:00:00 | VIGUEUR | Date de l'avis : 11 janvier 2024 N° de la délibération : 2024-003 N° de demande d'avis : 23014929 Textes concernés : projet d'arrêté relatif aux programmes de dépistages organisés des cancers Organisme(s) à l'origine de la saisine : ministère de la santé et de la prévention Thématique : dépistages organisés des cancers. Fondement de la saisine : article 8.I.2°-e, de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés et article L. 1411-8 du code de la santé publique L'essentiel : Le projet d'arrêté vise à modifier les conditions de mise en œuvre des programmes de dépistages organisés du cancer du sein, du cancer colorectal et du cancer du col de l'utérus. La CNIL regrette de devoir se prononcer dans un délai restreint, notamment au regard de la complexité du dispositif et de son caractère encore évolutif. Compte tenu de ces éléments, son avis se limite à rappeler les principes essentiels à respecter afin d'assurer la protection des données à caractère personnel et le respect de la vie privée des personnes concernées dans ce cadre. En particulier, la CNIL attire l'attention du ministère sur le respect des dispositions relatives au secret médical et sur l'information des personnes concernées, qui devra leur permettre de comprendre les modalités de traitement de leurs données par les différents acteurs. Enfin, la CNIL appelle à l'adoption par le ministère d'un cadre général complétant le projet d'arrêté et portant les exigences et les recommandations nécessaires pour réduire les risques structurels liés au dispositif dans son ensemble. La Commission nationale de l'informatique et des libertés, Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, et abrogeant la directive 95/46/CE (règlement général sur la protection des données ou RGPD) ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ( loi informatique et libertés ), notamment son article 8.I.2°-e ; Vu le code de la santé publique, notamment en son article L. 1411-8 Après avoir entendu le rapport de Mme Valérie PEUGEOT, commissaire, et les observations de M. Damien MILIC, commissaire du Gouvernement, Adopte la délibération suivante : I. - La saisine A. - Le contexte Le dépistage organisé des cancers repose sur trois programmes nationaux mis en place progressivement depuis 2004 pour le cancer du sein, 2008 pour le cancer colorectal et 2018 pour le cancer du col de l'utérus. Les conditions de mise en œuvre de ces programmes sont fixées par l'arrêté du 29 septembre 2006 modifié. Plusieurs annonces ministérielles ont eu lieu le 5 décembre 2022 dans le cadre de la feuille de route priorité dépistages lancée dès 2024 afin de mettre en œuvre une organisation rénovée de ces dépistages. Des groupes de travail ont été mis en place, suivis de la consultation d'acteurs concernés par ce dispositif. Leurs conclusions ont nourri le projet d'arrêté dont la CNIL est saisie. B. - L'objet de la saisine La CNIL a été saisie le 17 novembre 2023, par le ministre de la santé et de la prévention, d'une demande d'avis sur un projet d'arrêté visant à organiser, notamment en ce qui concerne les traitements de données à caractère personnel nécessaires, les programmes de dépistages organisés des cancers. Ce projet d'arrêté est complété de deux annexes et d'un cahier des charges pour chaque dépistage organisé, prévoyant les conditions de mises en œuvre du dispositif. D'après l'ensemble de ces documents, plusieurs traitements de données à caractère personnel interviendront dans le cadre de ce dispositif : - les organismes d'assurance maladie seront responsables des traitements pour le pilotage des invitations à participer aux dépistages ainsi que leurs relances, pour certaines actions dites d'aller-vers , ainsi que pour la transmission aux médecins traitants de la liste des personnes éligibles aux dépistages organisés ; - les centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) seront responsables des traitements pour le suivi et l'accompagnement des personnes dépistées ainsi que la réalisation de la seconde lecture des mammographies dans le cadre du dépistage organisé du cancer du sein ; - l'Institut national du cancer (INCa) sera responsable des traitements dans le cadre du dispositif informatique national qu'il élabore pour collecter les données relatives au dépistage organisé du cancer du col de l'utérus et permettre le suivi des personnes dépistées par les CRCDC, ainsi que de l'évaluation organisationnelle et opérationnelle des programmes et de la plateforme de données en cancérologie (PDC) ; - l'Agence nationale de santé publique (ANSP) sera responsable des traitements relatifs à l'évaluation de la performance épidémiologique des programmes. La saisine de la CNIL se fonde sur : - l'article 8.I.2°-e de la loi informatique et libertés qui prévoit que la CNIL répond aux demandes d'avis des pouvoirs publics et conseille les personnes et organismes qui mettent en œuvre ou envisagent de mettre en œuvre des traitements automatisés de données à caractère personnel ; - l'article L. 1411-8 du code de la santé publique (CSP), qui prévoit qu'à des fins de suivi statistique et épidémiologique de la santé de la population, les médecins qui réalisent les consultations médicales de prévention et les examens de dépistage prévus aux articles L. 1411-6 et L. 1411-6-2 transmettent au ministre chargé de la santé, à l'agence régionale de santé ou aux organismes désignés à cet effet par le directeur général de l'agence, dans des conditions fixées par arrêté pris après avis du Conseil national de l'information statistique et de la Commission nationale de l'informatique et des libertés des données agrégées et/ou des données à caractère personnel, dont certaines de santé, ne comportant ni le nom, ni le prénom, ni l'adresse détaillée. C'est sur ce fondement et pour la partie correspondante de l'arrêté et de ses annexes qu'une saisine préalable de la CNIL a été nécessaire. II. - L'avis de la CNIL A. - Sur la clarté et l'encadrement du dispositif Le projet opère un changement structurel dans les modalités de mise en œuvre des programmes de dépistages organisés des cancers, notamment par le passage à un fonctionnement national du dispositif et le transfert à la Caisse nationale de l'assurance maladie (CNAM) du pilotage des invitations à participer aux dépistages, jusqu'ici dévolu aux CRCDC. Cette modification a pour objectif de recentrer ces derniers sur leurs missions essentielles de suivi et d'accompagnement des personnes dépistées. Ce nouveau fonctionnement implique une modification des flux de données existants ainsi que la création de nouvelles bases nationales de données. La mise en œuvre de ces programmes repose sur une multiplicité de flux de données entre les différents acteurs impliqués dans le dispositif. Au regard de l'intérêt public évident des programmes de dépistages organisés et des résultats jugés décevants des programmes menés jusqu'ici, la CNIL a conscience des enjeux liés à la mise à jour des dispositions de l'arrêté de 2006, incluant l'encadrement des traitements de données à caractère personnel mis en œuvre dans ce contexte. Elle prend acte de l'intérêt pratique de confier à la CNAM l'envoi des courriers de prévention. La CNIL a été saisie le 17 novembre 2023 par le ministère, qui a souhaité qu'elle se prononce dans les plus brefs délais dans la perspective d'une entrée en vigueur de l'arrêté au 1er janvier 2024, afin de tenir compte des annonces ministérielles. La CNIL regrette vivement de ne pas avoir eu davantage de temps pour évaluer les effets du dispositif, au regard de l'ampleur, de l'importance et de la sensibilité du dispositif et des flux de données engendrés. Elle déplore notamment la transmission très tardive de documents précisant les dispositions du projet, de ses annexes et du cahier des charges. La CNIL a été saisie sur le fondement de l'article L. 1411-8 du CSP. D'après les documents transmis, les dispositions de cet article couvriraient la transmission à l'ANSP de données pseudonymisées afin de procéder à l'évaluation du suivi épidémiologique de la population. La CNIL invite le ministère à préciser les conditions de cette transmission dans l'arrêté, afin qu'il comporte les modalités de fixation des échantillons ainsi que les garanties de confidentialité apportées lors de la transmission des données comme l'impose l'article précité. En dehors des dispositions pour lesquelles sa consultation est obligatoire, la CNIL recommande au ministère de clarifier l'ensemble des flux de données mis en œuvre dans le cadre du dispositif. En effet, au regard des documents transmis à l'appui de la saisine et des échanges avec les responsables de traitements, la définition et les modalités de mise en œuvre de ce dispositif majeur de santé publique ne semblent pas totalement finalisés. Le projet d'arrêté a vocation à constituer le fondement juridique d'une majeure partie des flux de données, ce qui rend d'autant plus nécessaire d'en clarifier les dispositions. N'ayant pas vocation en vertu des dispositions de l'article L. 1411-8 du CSP à se prononcer sur l'ensemble du dispositif, la CNIL renvoie au principe de responsabilité de chaque acteur, en application du RGPD. Son avis se limitera à rappeler les principes essentiels à respecter afin d'assurer la protection des données à caractère personnel et le respect de la vie privée des personnes concernées dans ce cadre. La CNIL se tient à la disposition du ministère et des acteurs impliqués pour les accompagner dans leur démarche de mise à jour des programmes de dépistages, notamment lorsque l'ensemble des flux de données envisagés sera suffisamment précisé. B. - Sur le nécessaire respect du secret médical Le dispositif prévoit le partage de données couvertes par le secret médical entre un grand nombre d'acteurs dans le cadre de multiples traitements. D'après les documents transmis à l'appui de la saisine, si certains flux de données entrent dans les cas prévus par le CSP (notamment la transmission des données des professionnels de santé vers les CRCDC), la transmission de données couvertes par le secret entre d'autres acteurs apparaît moins évidente au regard de l'article L. 1110-4 du même code. En effet, seules les annexes prévoient la transmission de données de la CNAM aux CRCDC ou encore la transmission de données entre les CRCDC et les registres des cancers. Sans remettre en cause l'intérêt du dispositif en matière de santé publique, la CNIL invite le ministère à s'assurer que l'ensemble des flux de données portant sur des données couvertes par le secret médical soient prévus par une loi ou en constituent la conséquence nécessaire. C. - Sur les invitations et les relances D'une part, le dispositif prévoit l'envoi d'invitations par les organismes d'assurance maladie aux assurés sociaux éligibles à un programme de dépistage organisé à échéance régulière (les cycles de dépistages variant selon la pathologie recherchée, l'âge de la personne concernée et les résultats de test antérieurs). L'article 3-IV de l'arrêté écarte le droit d'opposition dans ce cadre : les personnes concernées seront systématiquement invitées à chaque cycle en cas de non réalisation du dépistage. D'autre part, le dispositif prévoit, pour chaque cycle, l'envoi de relances aux personnes éligibles qui n'ont pas réalisé l'examen de dépistage à la suite de l'invitation. Les personnes concernées pourront s'opposer aux relances, incluant les actions d'aller-vers . L'opposition devra être exprimée pour chacun des dépistages organisés. La CNIL s'interroge sur la complexité des critères qui seront mis en œuvre pour réaliser ces différents ciblages et demande qu'une communication de transparence soit effectuée à leur sujet. Le ministère précise que la CNAM, en lien avec l'INCa, prévoit d'élaborer un document de communication permettant d'informer les personnes sur les modalités du ciblage. D. - Sur les démarches d'aller-vers Les documents transmis à l'appui de la saisine prévoient que des actions d'aller-vers seront mises en place dans le cadre des programmes de dépistages organisés des cancers. En l'absence de détails suffisamment précis sur ces actions, la CNIL rappelle la nécessité de prévoir des règles claires pour l'ensemble des organismes en charge des démarches d'aller-vers qui ne doivent pas être intrusives pour les personnes concernées, afin de garantir le respect de leur vie privée. Le ministère indique que la CNAM se chargera d'élaborer, dans le respect des dispositions relatives à la protection des données, un cadre précis destiné aux organismes du réseau afin d'assurer une articulation locale et nationale efficiente. Ces actions devront également respecter les dispositions relatives au secret médical. E. - Sur l'information et les droits des personnes De façon générale, la CNIL invite le ministère à préciser et clarifier les modalités d'information des personnes concernées et d'exercice de leur droit d'opposition. Sur l'information des personnes : La CNIL rappelle l'importance de la transparence de l'ensemble du dispositif pour la population et les professionnels de santé. Les personnes concernées devront ainsi disposer, dès le premier niveau d'information, d'une visibilité sur l'ensemble des traitement mis en œuvre dans le cadre du dispositif et des acteurs impliqués, lors de l'envoi des invitations et des relances. Un renvoi vers les différents sites web des responsables de traitements concernés devra également y figurer afin de compléter l'information. Pour les deux niveaux d'information, la CNIL recommande que les modalités d'information et leur intelligibilité soient sensiblement améliorées par rapport à celles décrites dans les documents transmis à l'appui de la saisine. L'ensemble des mentions prévues par le RGPD devra figurer sur les documents transmis pour chaque traitement. De plus, des documents d'information complets devront être transmis aux personnes qui en feraient la demande. Sur les droits des personnes : Le projet d'arrêté prévoit que les personnes concernées pourront exercer leurs droits (accès, rectification, effacement, limitation et, le cas échéant, d'opposition) auprès de chacun des responsables de traitement. Compte tenu des multiples traitements et acteurs impliqués, la CNIL souligne la nécessaire effectivité des procédures qui seront mises en place. Le ministère s'est engagé à sensibiliser les responsables de traitement, dont relève la mise en place de ces procédures, à prendre les mesures nécessaires pour assurer le respect et l'effectivité des droits des personnes concernées. La CNAM prévoit de recourir à un téléservice dédié à l'exercice du droit d'opposition intitulé déclare opposition pour le traitement relatif à la transmission aux médecins traitants de la liste des personnes éligibles aux dépistages organisés, afin d'exercer leur droit d'opposition. La CNIL salue cette initiative et encourage le ministère à ce qu'il devienne un espace général de gestion des droits d'opposition mis en œuvre pour les différents traitements du dispositif. Le ministère s'est par ailleurs engagé à maintenir les autres canaux d'opposition. F. - Sur les mesures de sécurité La CNIL relève une grande disparité entre les documents transmis concernant les mesures de sécurité des données. Tous les traitements visés par le projet d'arrêté devront faire l'objet d'une mise à jour de leur analyse d'impact sur la protection des données (AIPD), assortie d'un plan d'action adéquat, avant la mise en œuvre du nouveau dispositif. Afin d'accompagner les différents responsables de traitement dans cette démarche, la CNIL appelle le ministère à diffuser dans les meilleurs délais un cadre général complétant le projet d'arrêté et comportant les exigences et les recommandations nécessaires pour réduire les risques structurels liés au dispositif dans son ensemble. En effet, au regard de l'évolution du dispositif existant, ce cadre général permettrait d'encadrer la mise en œuvre et les évolutions des nombreux flux de données existant entre les acteurs impliqués. En particulier, ce cadre général devra traiter les risques de violation du secret médical suite à une perte de confidentialité ou un usage illégitime des différentes données collectées et échangées, en s'appuyant notamment sur les mesures de pseudonymisation des données et de protection des tables de correspondance entre les différents acteurs. De plus, les derniers documents fournis à la CNIL indiquent la présence d'un tiers de confiance de pseudonymisation, notamment impliqué dans les flux de données relatifs à l'évaluation de la performance épidémiologique des programmes. La CNIL s'interroge sur sa désignation et sur l'effectivité de son indépendance par rapport à l'ensemble des acteurs impliqués, sur laquelle reposerait une grande partie de la sécurité du dispositif. Ce cadre général devra également désigner ce tiers de confiance et préciser son rôle et ses limites. Ce cadre général devra également préciser son articulation avec les référentiels techniques qui seront élaborés par l'INCa. G. - Sur l'accomplissement de formalités préalables Il conviendra d'effectuer ou de mettre à jour les formalités préalables pour les traitements concernés, notamment ceux mis en œuvre à des fins de recherches, études et évaluations dans le domaine de la santé, par l'INCa et l'ANSP, ou encore en cas de modification future de la PDC, qui n'est actuellement pas prévue dans le cadre du présent arrêté. Par ailleurs, les traitements mis en œuvre par les registres des cancers sont pour la plupart encadrés par des formalités réalisées avant la mise en œuvre du RGPD. La CNIL invite le ministère à clarifier leur encadrement juridique, par exemple à un niveau réglementaire, afin notamment de prévoir la transmission de données protégées par le secret médical à ces organismes, tout en assurant la transparence nécessaire auprès des personnes concernées. La présidente, M.-L. Denis |
CNILTEXT000049604830 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/60/48/CNILTEXT000049604830.xml | DELIBERATION | Délibération n° 2023-147 du 21 décembre 2023 portant avis sur un projet de décret relatif à la mise en œuvre de l'espace numérique de santé | 2023-147 | Avis | 2023-12-21 00:00:00 | 2024-05-29 00:00:00 | VIGUEUR | Date de l'avis : 21 décembre 2023. N° de la délibération : n° 2023-147. N° de demande d'avis : 23010548. Texte concerné : projet de décret en Conseil d'Etat relatif à la mise en œuvre de l'espace numérique de santé. Organisme à l'origine de la saisine : ministère de la santé et de la prévention. Thématiques : espace numérique de santé, ENS, prévention personnalisée, dossier médical partagé, DMP. Fondement de la saisine : article L. 1111-13-1 du code de la santé publique. L'essentiel : Le projet de décret ajoute deux fonctionnalités à l'espace numérique de santé (ENS - Mon espace santé ) : l'extension des données librement renseignées par les titulaires d'un espace numérique de santé (ENS) en vue de la préparation des rendez-vous de prévention ; l'envoi de messages de prévention personnalisés au titulaire de l'ENS. La CNIL insiste sur la nécessité que l'information délivrée dans le cadre des messages de prévention personnalisés soit précise et complète en ce qui concerne leur mode d'élaboration par un algorithme. Le projet de décret devrait être modifié afin : qu'il soit fait mention des cas dans lesquels des personnes physiques autres que le titulaire pourront accéder aux messages de prévention ; de consacrer les garanties apportées par le ministère destinées à ne pas faire relever ces messages des décisions individuelles automatisées relevant de l'article 22 du RGPD. _______________________ La Commission nationale de l'informatique et des libertés, Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, et abrogeant la directive 95/46/CE (règlement général sur la protection des données ou RGPD) ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés (ci-après loi informatique et libertés ) ; Vu le code de la santé publique, notamment son article L. 1111-13-1 ; Après avoir entendu le rapport de Mme Valérie PEUGEOT, commissaire, et les observations de M. Damien MILIC, commissaire du Gouvernement, Adopte la délibération suivante : I. - La saisine A. - Le contexte de la saisine L'espace numérique de santé (ENS - Mon espace santé ), créé par la loi n° 2019-774 du 24 juillet 2019 relative à l'organisation et à la transformation du système de santé (OTSS), est régi par les articles L. 1111-13 à L. 1111-13-2 du code de la santé publique (CSP). Le ministère de la santé et de la prévention et la Caisse nationale de l'assurance maladie (CNAM), responsables conjoints du traitement, entendent renforcer la dimension de prévention de l'ENS. B. - L'objet de la saisine Le projet de décret, dont est saisie la CNIL en application de l'article L. 1111-13-1 du CSP, vient compléter les dispositions prévues par le décret n° 2021-1048 du 4 août 2021. Il vise à faire évoluer les conditions de mise en œuvre de l'ENS afin de mettre en place des mesures de prévention personnalisées. Afin de réaliser des campagnes de prévention ciblées, le projet prévoit de modifier l'article R. 1111-27 du CSP en : élargissant les données contenues dans l'ENS, notamment par le renseignement libre de questionnaires dédiés à la préparation de rendez-vous de prévention ; permettant l'envoi de messages de prévention personnalisés. II. - L'avis de la CNIL A. - Sur les données collectées en vue de la préparation des rendez-vous de prévention En vue de la préparation des rendez-vous de prévention, le projet d'article 1-1° étend les catégories de données que le titulaire peut renseigner directement dans son ENS et auxquelles le professionnel de santé habilité pourra accéder. Seules les données susceptibles d'avoir un impact sur la santé du titulaire de l'ENS, nécessaires à la mise en œuvre des mesures de prévention sanitaire et sociale mentionnées à l'article L. 1411-6-2 du CSP pourront être collectées à cette fin. Le projet établit une liste exhaustive des catégories de données pouvant être collectées dans ce cadre. L'objectif d'améliorer la prévention sanitaire et sociale est légitime et les catégories de données prévues à cette fin sont pertinentes. Le ministère s'est engagé à ce que les titulaires de l'ENS soient invités à ne renseigner que des informations strictement pertinentes à la détermination de leur état de santé, notamment dans les zones de commentaires libres. A titre d'observation, la CNIL rappelle que le versement de ces données dans le volet relatif à la santé au travail du dossier médical partagé (DMP) nécessitera une modification du décret relatif au DMP. B. - Sur l'information des personnes S'agissant des données librement renseignées par le titulaire : Lorsque le titulaire de l'ENS aura versé le questionnaire de santé dans le DMP, le professionnel de santé, consulté dans le cadre d'un rendez-vous de prévention, pourra alors y accéder, sauf opposition du titulaire. Par ailleurs, le ministère a indiqué que les réponses associées au questionnaire enrichiront le profil médical du titulaire. Ce dernier pourra modifier ou supprimer à tout moment les données enregistrées et télécharger une synthèse de son profil médical afin de la déposer dans son DMP. La CNIL prend acte des possibilités d'enrichir son DMP ainsi offertes au titulaire. Le titulaire de l'ENS devra être clairement informé des conséquences associées, s'agissant notamment de la consultation de ces informations par les professionnels habilités, conformément à l'arrêté prévu à l'article L. 1411-7 du CSP et dans les conditions prévues par la matrice d'habilitation. La CNIL prend acte de l'engagement du ministère d'informer le titulaire des catégories de professionnels de santé en capacité de lire, dans le respect de la matrice d'habilitation, les données qu'il aura librement renseignées dans son DMP, ainsi que des fonctionnalités de masquage ou de blocage qui sont mises à sa disposition. S'agissant de l'élaboration des messages de prévention personnalisés : Le projet d'article 1-3° prévoit que les données issues de toutes les composantes de l'ENS pourront être réutilisées en vue de l'élaboration et de l'envoi d'informations de prévention personnalisées au titulaire par la CNAM. Sont donc également concernées, outre les données des questionnaires de prévention, toutes les données pertinentes qui auraient été ajoutées par le titulaire dans son utilisation courante de l'ENS, soit directement, soit par le biais d'applications ou services disponibles au catalogue de l'ENS. Toutefois, le projet exclut l'utilisation des données issues de la messagerie sécurisée de santé, afin de respecter le principe de secret des correspondances. Une information spécifique est mise à la disposition du titulaire de l'ENS sur les caractéristiques du traitement qui permet l'élaboration des messages de prévention personnalisés et sur son droit d'opposition. Le ministère s'est engagé à ce que les personnes concernées soient informées que la quasi-totalité des données contenues dans l'ENS pourront être réutilisées en vue de l'élaboration de messages de prévention personnalisés. En outre, la CNIL recommande que, lorsqu'un message de prévention est envoyé à une personne, il soit clairement indiqué que ce message résulte d'un traitement algorithmique et non de l'analyse personnalisée d'un médecin. Le ministère s'est engagé à ce que les personnes concernées soient informées des modalités de conception des messages de prévention personnalisés et du fait qu'ils ne proviennent pas de leur professionnel de santé mais de leur caisse d'assurance maladie. A cette fin, chaque message qui sera envoyé contiendra un lien vers les mentions d'information adéquates et une interface dédiée et facilement accessible sera mise à disposition du titulaire de l'ENS. C. - Sur l'accès aux données de l'ENS en vue de l'élaboration et l'envoi de messages de prévention personnalisés au titulaire S'agissant du respect du secret médical : Le ministère précise que : l'envoi des messages de prévention personnalisés n'implique l'accès d'aucune personne physique aux données contenues dans l'ENS ; les messages de prévention ne seront personnalisés que sur la base de règles de gestion préalablement définies ; aucun croisement avec des bases de données extérieures à l'ENS ne sera effectué ; les messages ne seront consultables que par le titulaire concerné de l'ENS, ou son représentant légal, à l'exclusion de toute autre personne. Le dispositif envisagé n'autorisant aucun accès par une personne non autorisée ou habilitée par le CSP à des informations couvertes par le secret médical, la CNIL estime qu'il respecte le droit au respect de la vie privée et le secret médical tel que prévu par l'article L. 1110-4 du CSP. En l'état, le projet de décret autorise, lorsque la technique le permettra, l'envoi de messages de prévention particulièrement ciblés, grâce à des algorithmes voire, à terme, à l'intelligence artificielle. Dans cette perspective, la réception de messages très spécifiques, potentiellement anxiogènes, devra nécessairement être associée à des mesures humaines de contrôle et d'accompagnement des personnes concernées. De telles mesures sont susceptibles de porter atteinte au principe du secret médical et devront donc être prévues par la loi, le cas échéant. Par ailleurs, les représentants légaux des titulaires mineurs ou de ceux bénéficiant d'une mesure de protection juridique avec représentation pourront, de fait, accéder aux messages de prévention. Dès lors le ministère s'est engagé à modifier le décret afin de tenir compte des différents cas dans lesquels un accès à l'ENS est autorisé à une personne autre que le titulaire (professionnel ou représentant légal) par le CSP. La CNIL invite en outre les responsables conjoints du traitement à s'assurer que l'envoi de messages de prévention ciblés ne puisse révéler des informations que le représentant légal n'a pas à connaître ou que le titulaire a souhaité ou pourrait souhaiter rendre inaccessibles à ses représentants légaux. S'agissant du profilage : Le dispositif prévu par le projet de décret répond à la définition du profilage prévue à l'article 4 du RGPD, en ce qu'il constitue un traitement automatisé, effectué sur des données à caractère personnel, dont l'objectif est d'évaluer les aspects personnels du titulaire de l'ENS pour analyser ou prédire des éléments concernant sa santé. Dès lors, et bien que le ministère estime qu' aucune décision produisant des effets juridiques à l'égard d'une personne ou l'affectant de manière significative ne peut être prise sur le seul fondement du traitement mis en œuvre, il indique mettre en place les garanties supplémentaires suivantes : la transparence sur l'élaboration du contenu des messages de prévention reçus et sur le fonctionnement du traitement ; l'application d'une stricte proportionnalité des données traitées, pour chaque campagne de prévention ; une information des personnes quant aux modalités d'évolution de leur ENS ; le droit d'opposition du titulaire de l'ENS à l'utilisation de ses données à des fins de prévention, qui pourra intervenir à tout moment ; l'absence d'effets juridiques et d'incidence significative sur le titulaire du compte, les données du traitement n'étant jamais réutilisées à d'autres fins que l'envoi de messages de prévention. Le ministère estime que ces conditions, qui seront satisfaites pour chaque campagne de prévention, permettront de s'assurer du respect des dispositions du RGPD. La CNIL en prend acte et rappelle que seuls des messages non constitutifs d'une décision au sens de l'article 22 du RGPD devront être envoyés aux titulaires. D. - Sur les aspects techniques et les mesures de sécurité encadrant l'élaboration et l'envoi de messages de prévention personnalisés Dans la mesure où le projet prévoit l'interdiction d'accès aux données par des personnes physiques tierces dans le cadre du traitement envisagé, les responsables de traitement ont été interrogés sur les moyens prévus afin de vérifier que les messages générés seront envoyés aux bons destinataires. La CNAM a indiqué que des tests unitaires et d'intégration seraient réalisés au préalable suivant les règles de gestion déterminées pour chaque campagne. De plus, ces règles seraient, dans un premier temps, simples et limitées aux données présentes dans l'ENS, dont celles librement renseignées par le titulaire, sans aucune requête prévue sur les zones de saisie libre ou nécessitant le croisement de bases différentes. Pour autant, interrogé sur les nombreuses catégories de données mobilisées par le nouvel alinéa 8°, le ministère a indiqué que le projet visait également à permettre le développement de campagnes à grande échelle basées sur l'ensemble des données de l'ENS et du DMP, y compris les documents qui y sont déposés. A ce stade, l'analyse d'impact relative à la protection des données (AIPD) fournie à l'appui du projet de texte ne traite pas les risques liés à un accès automatique et massif aux données de l'ENS et du DMP, ni les questions de tests d'algorithmes complexes, ni les risques liés aux traces d'activité qui seront collectées et traitées afin de suivre l'efficacité des campagnes. La CNIL invite le ministère à faire évoluer cette AIPD au fur et à mesure de l'évolution des campagnes et à s'interroger sur les éventuelles garanties supplémentaires à apporter au regard des risques éthiques, juridiques et techniques d'un profilage à grande échelle, basé sur des données de santé, mettant en œuvre des algorithmes complexes et susceptibles de recourir à des outils d'intelligence artificielle. En particulier, il apparaît nécessaire de considérer tous les cas dans lesquels le système pourrait, par erreur, adresser un message à une personne hors cible, ce qui aurait pour effet de l'inquiéter, ou au contraire omettrait d'envoyer un message important à une personne à risque. A cet égard, il semble important que le destinataire d'un message puisse échanger avec un professionnel habilité à cette fin, y compris pour comprendre la raison de l'envoi de ce message. Dans cette hypothèse, le titulaire et le professionnel habilité devront avoir accès à un niveau d'explicabilité adapté aux moyens utilisés pour le ciblage. A cet égard, la CNAM et le ministère ont indiqué que les traitements envisagés ne remettront pas en cause les mesures techniques actuelles de protection des données de l'ENS et du DMP, qui ont été rappelées, en particulier le chiffrement individuel au repos du DMP de chaque titulaire et le déchiffrement ponctuel dans un espace de traitement sécurisé. De plus, la CNAM et le ministère se sont engagés à inclure dans l'AIPD de l'ENS, pour chaque campagne de prévention, des éléments spécifiques permettant de vérifier la conformité de la campagne envisagée et de prendre les mesures adaptées au cas par cas. La CNIL en prend acte, et invite le ministère à compléter le projet de décret pour prévoir que les responsables conjoints du traitement mettront à jour l'AIPD avant chaque nouvelle campagne de prévention. Cette analyse devra notamment permettre de s'assurer qu'aucune décision au sens de l'article 22 du RGPD ne découle des messages générés et de mettre en place les mesures adaptées aux risques. La présidente, M.-L. Denis |
CNILTEXT000048151293 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/15/12/CNILTEXT000048151293.xml | DELIBERATION | Délibération de la formation restreinte n° SAN-2023-014 du 28 septembre 2023 relative à l’injonction prononcée à l’encontre de la société X par la délibération no SAN-2022-026 du 29 décembre 2022 | SAN-2023-014 | Sanction | 2023-09-28 00:00:00 | 2023-10-05 00:00:00 | VIGUEUR | La Commission nationale de l’informatique et des libertés, réunie en sa formation restreinte composée de M. Alexandre LINDEN, président, M. Philippe-Pierre CABOURDIN, vice-président, Mmes Anne DEBET et Christine MAUGÜÉ, et MM. Alain DRU et Bertrand du MARAIS, membres ; Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, notamment ses articles 20 et suivants ; Vu le décret n° 2019-536 du 29 mai 2019 modifié pris pour l'application de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu la délibération n° 2013-175 du 4 juillet 2013 portant adoption du règlement intérieur de la Commission nationale de l'informatique et des libertés ; Vu la délibération n° SAN-2022-026 du 29 décembre 2022 adoptée par la formation restreinte à l’encontre de la société […] ; Vu les éléments transmis par la société […] le 14 avril 2023 pour démontrer leur conformité à l’injonction ; Vu les autres pièces du dossier ; Après en avoir délibéré lors de la séance du 13 juillet 2023, a adopté la décision suivante : I. FAITS ET PROCÉDURE 1. La décision no SAN-2022-026 du 29 décembre 2022, notifiée à la société […] le 16 janvier 2023, a enjoint à cette dernière de : "de recueillir le consentement de l’utilisateur à l’utilisation de l’IDFV à des fins publicitaires ". 2. Cette injonction était assortie d’une astreinte de vingt mille euros (20 000) euros par jour de retard à l’issue d’un délai de trois mois suivant la notification de la délibération de la formation restreinte, les justificatifs de la mise en conformité devant être adressés à la formation restreinte dans ce délai. 3. Le 14 avril 2023, la société […] a adressé au président de la formation restreinte des éléments en vue de justifier sa mise en conformité, en présentant la mise en œuvre, lors de l’ouverture d’un jeu édité par la société […] sur un terminal équipé du système d’exploitation iOS, d’un dispositif de recueil du consentement pour l’utilisation de l’ "identifier for vendors " (IDFV) à des fins de publicité ciblée, de mesure de la performance des contenus et d’amélioration de ses jeux et applications. 4. Il ressort des éléments produits par la société que lors de l’ouverture d’un jeu […], la sollicitation qu’elle présente apparaît préalablement à celle de la société APPLE (également dénommée "sollicitation ATT "), par laquelle celle-ci demande à l’utilisateur l’autorisation de suivre ses activités sur toutes les applications de son terminal grâce à la lecture de l’ "identifier for advertisers " (IDFA) à des fins de publicité ciblée. La société […] précise qu’en cas de refus de l’utilisation de l’IDFV, celui-ci ne pourra pas être lu par les partenaires ou par la société elle-même à des fins publicitaires, et ce, quel que soit le choix fait par l’utilisateur à la sollicitation ATT. II. MOTIFS DE LA DECISION 5. La formation restreinte de la CNIL relève qu’il ressort des éléments fournis par la société qu’une première fenêtre apparaît lors de l’ouverture d’un des jeux qu’elle édite, préalablement à la sollicitation ATT. Cette fenêtre sollicite le consentement de l’utilisateur pour que la société […] et ses partenaires puissent recueillir "certaines données techniques, notamment l’identifiant publicitaire et l’adresse IP de l’utilisateur ", afin, d’une part, de "proposer des publicités personnalisées " et, d’autre part, de "mesurer la performance des contenus et améliorer les jeux et applications […] ". 6. Cette fenêtre présente des boutons glissants positionnés par défaut sur "absence de consentement " pour chacune de ces deux finalités. 7. La formation restreinte constate également qu’un second niveau d’information permet d’afficher la liste des partenaires destinataires en fonction de chaque finalité, de détailler les finalités, d’informer les utilisateurs de la possibilité de retirer leur consentement à tout moment et de les avertir que leur refus impliquera l’accès à une "version alternative du jeu comprenant un volume de publicités non ciblées potentiellement plus importantes ". 8. Ainsi, au regard des éléments présentés par la société […] justifiant la mise en place d’un moyen permettant de recueillir le consentement de l’utilisateur à l’utilisation de l’IDFV à des fins publicitaires, la formation restreinte considère que la société a satisfait à l’injonction dans le délai imparti. PAR CES MOTIFS La formation restreinte de la CNIL, après en avoir délibéré, décide : - de dire n’y avoir lieu à liquidation de l’astreinte ; - de rendre publique, sur le site de la CNIL et sur le site de Légifrance, la présente délibération qui n’identifiera plus nommément la société à l’expiration d’un délai de deux ans, le point de départ étant la publication de la délibération n° SAN-2022-026 du 29 décembre 2022. Le président Alexandre LINDEN |
CNILTEXT000049065754 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/49/06/57/CNILTEXT000049065754.xml | DELIBERATION | Délibération de la formation restreinte n°SAN-2024-001 du 8 janvier 2024 relative à l’injonction prononcée à l’encontre du ministère de l’intérieur et des outre-mer par la délibération no SAN-2021-016 du 24 septembre 2021 | SAN-2024-001 | 2024-01-08 00:00:00 | 2024-02-01 00:00:00 | VIGUEUR | La Commission nationale de l’informatique et des libertés, réunie en sa formation restreinte composée de MM. Alexandre LINDEN, président, Philippe-Pierre CABOURDIN, vice-président, Mmes Christine MAUGÜÉ et Isabelle LATOURNARIE-WILLEMS, MM. Alain DRU et Bertrand du MARAIS, membres ; Vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, notamment ses articles 20 et suivants ; Vu le décret n° 2019-536 du 29 mai 2019 modifié pris pour l'application de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu la délibération n° 2013-175 du 4 juillet 2013 portant adoption du règlement intérieur de la Commission nationale de l'informatique et des libertés ; Vu la délibération n° SAN-2021-016 du 24 septembre 2021 adoptée par la formation restreinte à l’encontre du ministère de l’intérieur ; Vu les éléments transmis par le ministère de l’intérieur le 18 février 2022 ; Vu le courrier du 8 février 2023, par lequel le président de la formation restreinte a demandé au rapporteur d’intervenir à nouveau dans la procédure aux fins d’instruction de ces éléments ; Vu la demande complémentaire de Mme Sophie LAMBREMON, commissaire rapporteure, notifiée au ministère de l’intérieur le 4 avril 2023 ; Vu le courrier du 16 juin 2023, en réponse à la demande complémentaire, transmis par le ministère de l’intérieur ; Vu les autres pièces du dossier ; Après en avoir délibéré lors de la séance du 30 novembre 2023, a adopté la décision suivante : I. FAITS ET PROCÉDURE 1. La décision no SAN-2021-016 du 24 septembre 2021, notifiée au ministère de l’intérieur le 4 octobre 2021, a enjoint au ministère de l’intérieur de : " s’agissant du manquement relatif à la licéité du traitement : ne traiter que les informations visées par l’article 4 du décret no 87-249 et uniquement dans le cadre prévu par ce texte, et notamment veiller à l’effacement des données à caractère personnel contenues dans la rubrique " informations spéciales " et à la destruction du " fichier manuel ", à l’exception des fiches pouvant être conservées à des fins archivistiques dans l'intérêt public ou à des fins de recherche scientifique ou historique ; s’agissant du manquement relatif à la durée de conservation des données, ne conserver des données sous une forme permettant l'identification des personnes concernées que pendant la durée nécessaire au regard des finalités pour lesquelles elles sont traitées, par exemple en mettant en œuvre un système automatisé permettant l’effacement des données à l’expiration des durées prévues par l’article 5 du décret no 87-249, en veillant en particulier à ce que ces durées de conservations courent à compter de l’établissement de chaque fiche signalétique et effacer les données dont la durée de conservation est atteinte ; s’agissant du manquement relatif à l’exactitude des données, prendre toutes les mesures raisonnables pour garantir que les données à caractère personnel qui sont inexactes, incomplètes ou ne sont plus à jour soient effacées ou rectifiées sans tarder ou ne soient pas transmises ou mises à disposition, par exemple en mettant en place une procédure normalisée et généralisée à l’ensemble des juridictions visant à ce que toutes les décisions juridictionnelles définitives soient répercutées dans le FAED, et notamment : s’agissant de l’effacement de plein droit, s’assurer que l’ensemble des décisions de relaxe, d’acquittement et de correctionnalisation, même partielles, soient répercutées dans le FAED ; s’agissant de l’effacement de principe, s’assurer que l’ensemble des décisions de non-lieu et de classement sans suite pour absence d'infraction ou insuffisance de charges ou pour auteur inconnu soient répercutées dans le FAED, sans décision expresse contraire du procureur de la République compétent ; s’agissant du manquement relatif à la sécurité des données, mettre en œuvre les mesures appropriées afin de garantir un niveau de sécurité adapté au risque : en imposant par exemple que l’accès au FAED nécessite une connexion à l’aide de la carte-agent et d’un code PIN ; en veillant à ne traiter de données à caractère personnel que dans les conditions sécurisées définies pour la mise en œuvre du fichier central du FAED à l’issue des opérations de signalisation, notamment dans les locaux de signalisation, par exemple en donnant des instructions en ce sens aux services en charge de la collecte des données. s’agissant du manquement relatif à l’information des personnes, s’assurer qu’une information conforme aux exigences de l’article 104 de la loi no 78-17 du 6 janvier 1978 est fournie aux personnes concernées ; " 2. Ces injonctions étaient assorties d’un délai de mise en conformité expirant le 31 octobre 2021 et par dérogation le délai de mise en conformité visant le manquement relatif à la durée de conservation des données du seul " fichier manuel " expirerait le 31 décembre 2022. 3. Le 18 février 2022, le ministère de l’intérieur a adressé au président de la formation restreinte des éléments en vue de justifier sa mise en conformité, relatifs à la transmission des décisions de classement sans suite par les magistrats du parquet et l’effacement des données contenues dans le fichier automatisé des empreintes digitales (ci-après " le FAED "), à la mise en œuvre de mesures proscrivant la conservation des relevés signalétiques et des clichés de signalisation en dehors du FAED et préconisant leur suppression ainsi qu’à la modification des mentions d’information. 4. Par courrier du 8 février 2023, le président de la formation restreinte a, sur le fondement de l’article 44 du décret n°2019-536 du 29 mai 2019, demandé à la rapporteure d’intervenir à nouveau aux fins d’instruction de ces éléments., 5. Dans ce but, après une analyse notifiée au ministère de l’intérieur le 4 avril 2023, la rapporteure a demandé au ministère de lui fournir, dans un délai de deux mois, des éléments d’informations complémentaires. 6. Par courrier du 16 juin 2023, le ministère de l’intérieur a apporté les précisions demandées. II. MOTIFS DE LA DECISION 7. Sur la licéité du traitement, la formation restreinte relève d’abord qu’il ressort des éléments fournis par le ministère de l’intérieur que la modification du décret du 8 avril 1987 portant création du FAED et l’analyse d’impact relative à la protection des données correspondantes sont en cours d’instruction et de finalisation. La formation restreinte relève que le ministère de l’intérieur indique que la nouvelle version du décret prévoira expressément la collecte du nom et du prénom de la victime, du numéro d’immatriculation, de la marque et du type de véhicule sur lequel l’empreinte digitale ou palmaire a été prélevée. La formation restreinte relève que la CNIL a été saisie d’une demande d’avis relative à la nouvelle version du décret et considère que la régularisation du traitement est en cours. Ensuite, la formation restreinte relève qu’il ressort des éléments fournis par le ministère de l’intérieur que l’effacement de l’ensemble des fiches de signalisation papier était réalisé au 24 avril 2023. La formation restreinte considère que les mesures énoncées permettent de considérer que le ministère de l’intérieur s’est conformé à l’injonction sur ce point. 8. Sur la durée de conservation des données, la formation restreinte relève que le ministère de l’intérieur indique avoir mis en place un apurement semi-automatisé hebdomadaire des données dont la date de conservation est dépassée et que ce délai court désormais à compter de l’établissement de chaque fiche de signalisation. La formation restreinte relève également qu’il ressort des éléments fournis par le ministère de l’intérieur que l’ensemble des signalisations dont la date d’expiration est dépassée seront supprimées à partir de la fin du troisième trimestre 2023. Elle considère que ces mesures permettent de considérer que les données à caractère personnel sont conservées uniquement pendant la durée nécessaire au regard des finalités pour lesquelles elles sont traitées. 9. Sur l’exactitude des données traitées, la formation restreinte relève qu’il ressort des éléments fournis par le ministère de l’intérieur qu’un nouveau modèle de " fiche navette " a été mis en place depuis une dépêche n° DP 2022/0037/H18 en date du 8 décembre 2022 permettant au ministère de l’intérieur d’être correctement informé des décisions prises par les autorités judiciaires afin de les répercuter dans le FAED et que la création d’un réseau de référents dédiés dans les parquets est prévue. Elle considère que ces mesures permettent de garantir que les données à caractère personnel qui sont inexactes, incomplètes ou ne sont plus à jour, soient effacées ou rectifiées sans tarder. 10. Sur la sécurité des données traitées, la formation restreinte relève d’abord qu’il ressort des éléments fournis par le ministère de l’intérieur que, depuis octobre 2021, il est imposé que l’accès au FAED soit fait au moyen de la carte agent associée à un code PIN […]. Ensuite, la formation restreinte relève qu’il ressort des éléments fournis par le ministère de l’intérieur que des instructions ont été communiquées par le service national de police scientifique, préconisant la suppression des clichés de signalisation conservés en format papier ou informatique en dehors du FAED ainsi que des relevés signalétiques conservés en dehors du FAED. La formation restreinte considère que ces mesures permettent de garantir un niveau de sécurité adapté au risque. 11. Sur l’information des personnes, la formation restreinte relève qu’il ressort des éléments fournis par le ministère de l’intérieur qu’une instruction a été diffusée le 30 mai 2023 par la direction générale de la police nationale à l’ensemble de ses services, comportant une affiche informative à apposer dans tous les lieux accessibles au public et en particulier les lieux privatifs de liberté. La formation restreinte relève que si cette affiche reprend bien les informations figurant à l’article 104 de la loi du 6 janvier 1987 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, elle renvoie cependant à la consultation d’une rubrique intitulée " rubrique protection des données ", inexistante sur le site web du ministère de l’intérieur. La formation restreinte relève néanmoins l’existence, sur ce site web, d’une rubrique intitulée " Politique de confidentialité " dont le contenu porte sur la protection des données. La formation restreinte invite donc le ministère de l’intérieur à modifier l’intitulé de la rubrique relative à la protection des données visée par l’affiche informative afin qu’elle corresponde à celui mentionné sur le site internet www.interieur.gouv.fr. Sous réserve de cette modification, la formation restreinte considère que le ministère de l’intérieur s’est conformé à l’injonction sur ce point. 12. Au regard de l’ensemble de ces éléments, la formation restreinte considère que le ministère de l’intérieur a satisfait aux injonctions. 13. La présente décision sera rendue publique comme l’avait été la délibération no SAN-2021-016 du 24 septembre 2021. PAR CES MOTIFS La formation restreinte de la CNIL, après en avoir délibéré, décide : - de clore la procédure d’injonction ; - de rendre publique, sur le site de la CNIL et sur le site de Légifrance, la présente délibération qui n’identifiera plus nommément le ministère de l’intérieur à l’expiration d’un délai de trois mois à compter de sa publication. Le président Alexandre LINDEN |
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CNILTEXT000048815769 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815769.xml | DECISION | Décision DR-2023-280 autorisant l’ASSISTANCE PUBLIQUE DES HOPITAUX DE MARSEILLE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur les conditions d’implémentation et de l’impact de la plateforme digitale française de recueil de l’expérience patient en psychiatrie, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM, PMSI et du CépiDc, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2021 à 2028, intitulée « MonPsyEtMoi ». (Demande d’autorisation n° 923182) | DR-2023-280 | Autorisation de recherche | 2023-12-27 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815770 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815770.xml | DECISION | Décision DT-2023-009 autorisant la société EISAI à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité la gestion des vigilances sanitaires. (Demande d’autorisation n°2227964) | DT-2023-009 | Autre autorisation | 2023-09-08 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815771 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815771.xml | DECISION | Décision DT-2023-010 autorisant la FEDERATION NATIONALE DES CENTRES DE LUTTE CONTRE LE CANCER à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité la constitution d’un entrepôt de données de santé, intitulé « WESHARE ». (Demande d’autorisation n°2230459) | DT-2023-010 | Autre autorisation | 2023-10-31 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815772 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815772.xml | DECISION | Décision DT-2023-011 autorisant la société Lilly France à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité la prévention, la surveillance, l’évaluation, la gestion des évènements sanitaires indésirables à des fins de vigilances sanitaires. (Demande d’autorisation n°2230831). | DT-2023-011 | Autorisation de recherche | 2023-11-16 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815773 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815773.xml | DECISION | Décision DT-2023-012 autorisant la FEDERATION NATIONALE DES CENTRES DE LUTTE CONTRE LE CANCER à mettre en oeuvre un traitement automatisé de données ayant pour finalité la constitution d’un entrepôt de données de santé, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM, du PMSI et du CépiDc, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2008 à 2023, dénommé « HARMONIE ». (Demande d’autorisation n° 2230256) | DT-2023-012 | Autre autorisation | 2023-11-20 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815774 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815774.xml | DECISION | Décision DT-2023-013 autorisant la société IMMEDICA PHARMA FRANCE à mettre en oeuvre des traitements de données ayant pour finalité la mise à disposition d’un médicament et le suivi des patients dans le cadre d’un accès compassionnel. (Demande d’autorisation n° 2230762) | DT-2023-013 | Autre autorisation | 2023-11-20 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815775 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815775.xml | DECISION | Décision DT-2023-015 autorisant la société QUANTUM SURGICAL CLINIQUE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité un entrepôt de données de santé permettant la réalisation de recherches n'impliquant pas la personne humaine dans le domaine de l'assistance robotique au traitement du cancer. (Demande d’autorisation n° 2230868) | DT-2023-015 | Autre autorisation | 2023-12-15 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815776 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815776.xml | DECISION | Décision DT-2023-016 autorisant la société INCYTE BIOSCIENCE FRANCE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité la pharmacovigilance. (Demande d’autorisation n°2231268). | DT-2023-016 | Autre autorisation | 2023-12-15 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815700 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815700.xml | DECISION | Décision DR-2023-212 autorisant le CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE TOULOUSE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur la description du temps de repas des personnes ayant une maladie de Parkinson dépendantes pour la prise alimentaire, intitulée « AideAlimPark ». (Demande d’autorisation n° 923112). | DR-2023-212 | Autorisation de recherche | 2023-10-16 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815701 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815701.xml | DECISION | Décision DR-2023-213 autorisant l’UNIVERSITE LYON 2 à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’identification et l’amélioration des facteurs linguistiques et interactionnels impactant la régulation médicale d’urgence, intitulée « TeleMedLing partie 1 : appels d’urgence en français ». (Demande d’autorisation n°923190). | DR-2023-213 | Autorisation de recherche | 2023-10-18 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815702 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815702.xml | DECISION | DR-2023-214 autorisant l’ASSOCIATION DE RECHERCHE CLINIQUE ET D’ENSEIGNEMENT EN NEUROCHIRURGIE ONCOLOGIQUE ET RACHIDIENNE à mettre en oeuvre la modification d’un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’épidémiologie, l’analyse des complications, de la récidive ainsi que des facteurs de risques associés à la mise en place d’une valve de dérivation interne du liquide céphalorachidien pour le traitement de l’hydrocéphalie, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM, du PMSI, du CépiDc et des données médico-sociales des maisons départementales des personnes handicapées visées par l’article L.1461-1 4° du code de la santé publique, pour les années 2009 à 2021, intitulée « HYDROCK ». (Demande d’autorisation n° 922177v2) | DR-2023-214 | Autorisation de recherche | 2023-10-18 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815703 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815703.xml | DECISION | Décision DR-2023-215 autorisant l’UNIVERSITE DE ROUEN NORMANDIE à mettre en oeuvre la modification d’un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur la prévalence de l’hyperactivité et du trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité en France, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM et des données médico-sociales des maisons départementales des personnes handicapées visées par l’article L. 1461-1 4° du code de la santé publique, pour les années 2009 à 2024. (Demande d’autorisation n° 920055v1). | DR-2023-215 | Autorisation de recherche | 2023-10-18 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815704 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815704.xml | DECISION | Décision DR-2023-216 autorisant l’ASSOCIATION DE THERAPEUTIQUE ET DE PHARMACOLOGIE CLINIQUE DE BRETAGNE OCCIDENTALE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’utilisation de l’hydroxychloroquine au cours de la grossesse et l’impact materno-foetal, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM, PMSI et du CépiDc, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2010 à 2022, intitulée « HYDROMEL ». (Demande d’autorisation n°923223). | DR-2023-216 | Autorisation de recherche | 2023-10-18 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815705 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815705.xml | DECISION | Décision DR-2023-217 autorisant la société UCB BIOPHARMA SPRL à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’utilisation des traitements b/tsDMARDs en vie réelle pour les patients atteints d’arthrite psoriasique et/ou de spondylarthrite axiale en France, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM et du PMSI, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2015 à 2021. (Demande d’autorisation n°923226) | DR-2023-217 | Autorisation de recherche | 2023-10-18 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815707 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815707.xml | DECISION | Décision DR-2023-219 autorisant les HOSPICES CIVILS DE LYON à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’évaluation médico-économique de la greffe autologue de cellules souches après réponse complète chez les patients atteints d’un lymphome T, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM, du PMSI et du CépiDc, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2022 à 2028, intitulée « TRANSCRIPT-ECO ». (Demande d’autorisation n° 923241) | DR-2023-219 | Autorisation de recherche | 2023-10-24 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815706 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815706.xml | DECISION | Décision DR-2023-218 autorisant l’ASSISTANCE PUBLIQUE - HOPITAUX DE PARIS à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur la préoxygénation pour les aspirations trachéales en réanimation, intitulée « POXTRA ». (Demande d’autorisation n° 923255) | DR-2023-218 | Autorisation de recherche | 2023-10-20 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815708 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815708.xml | DECISION | Décision DR-2023-220 autorisant le CENTRE HOSPITALIER REGIONAL UNIVERSITAIRE DE TOURS à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’évaluation du coût des parcours de soins selon le risque de fragilité hospitalière des patients de 75 ans et plus, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM et du PMSI, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2015 à 2019, intitulée « EcoFrail ». (Demande d’autorisation n°923100) | DR-2023-220 | 2023-07-11 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | ||
CNILTEXT000048815709 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815709.xml | DECISION | Décision DR-2023-221 autorisant la société COLOPLAST à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur la prise en charge des troubles urinaires chez les patients avec sclérose en plaques, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM et du PMSI, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2013 à 2022. (Demande d’autorisation n° 923266) | DR-2023-221 | Autorisation de recherche | 2023-10-25 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815710 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815710.xml | DECISION | Décision DR-2023-222 autorisant le CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE LILLE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’analyse comparative des valeurs de la saturation veineuse en oxygène en fonction des sites de mesure et des régimes de débit sous assistance circulatoire extracorporelle veino-artérielle, intitulée « ECMOxygen ». (Demande d’autorisation n°923233) | DR-2023-222 | Autorisation de recherche | 2023-10-25 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815711 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815711.xml | DECISION | Décision DR-2023-223 autorisant l’ASSISTANCE PUBLIQUE - HOPITAUX DE PARIS à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’intérêt des inhibiteurs de JAK au cours du syndrome hémophagocytaire acquis chez les patients de réanimation, intitulée « JAKAHDI ». (Demande d’autorisation n° 923260) | DR-2023-223 | Autorisation de recherche | 2023-11-16 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815712 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815712.xml | DECISION | Décision DR-2023-224 autorisant la société NOVARTIS PHARMA à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’utilisation en vie réelle d’ofatumumab chez les patients atteints de sclérose en plaques en France, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM, du PMSI et du CépiDc, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2011 à 2024, intitulée « TEMPOS ». (Demande d’autorisation n° 923268) | DR-2023-224 | Autorisation de recherche | 2023-10-27 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815713 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815713.xml | DECISION | Décision DR-2023-225 autorisant la société ABBVIE DEUTSCHLAND à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’utilisation du de la toxine botulinique de type a pour la réduction d'hypertrophie des masséters. (Demande d’autorisation n°923137). | DR-2023-225 | Autorisation de recherche | 2023-10-27 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815714 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815714.xml | DECISION | Décision DR-2023-226 autorisant le CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE MONTPELLIER à mettre en oeuvre la modification d’un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’évaluation médico-économique de l’adaptation thérapeutique guidée par le biomarqueur soluble suppression of tumorigenicity 2 (sst-2) dans la prise en charge des patients en insuffisance cardiaque aiguë icame-sst2, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM et PMSI, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2021 à 2026, intitulée « ICAME ». (Demande d’autorisation n° 920222v1) | DR-2023-226 | Autorisation de recherche | 2023-10-27 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815715 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815715.xml | DECISION | Décision DR-2023-227 autorisant le CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE BORDEAUX et l’UNIVERSITE de BORDEAUX à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur les oscillations cortico-sous-corticales au cours du mouvement normal et pathologique, intitulée « BAG-OSMOV ». (Demande d’autorisation n°923213). | DR-2023-227 | Autorisation de recherche | 2023-10-27 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815717 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815717.xml | DECISION | Décision DR-2023-229 autorisant le CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE BORDEAUX à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’optimisation du parcours de soins chirurgical des tumeurs du rein par digitalisation de la coordination péri-opératoire infirmière, intitulée « DiPRU ». (Demande d’autorisation n°923231). | DR-2023-229 | Autorisation de recherche | 2023-10-31 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815716 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815716.xml | DECISION | Décision DR-2023-228 autorisant la société COOK RESEARCH INCORPORATED à mettre en oeuvre la modification d’un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur les patients traités par les endoprothèses aortiques fenêtrées et multibranches Zenith Fenestrated, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM, du PMSI et du CépiDc, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2006 à 2028, intitulée « REALIZE-Fen ». (Demande d’autorisation n° 919420v1) | DR-2023-228 | Autorisation de recherche | 2023-10-27 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815718 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815718.xml | DECISION | Décision DR-2023-230 autorisant le GROUPEMENT DES HOPITAUX DE L'INSTITUT CATHOLIQUE DE LILLE, la société VARIANT BIO et L’UNIVERSITE D’ALABAMA à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur la génétique de l’insuffisance rénale chronique et de la goutte par l’analyse de la population mélanésienne de Nouvelle-Calédonie, intitulée « CALEDOGOUTCKD ». (Demande d’autorisation n°923032). | DR-2023-230 | Autorisation de recherche | 2023-10-31 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815719 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815719.xml | DECISION | Décision DR-2023-231 autorisant la société PFIZER à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur la stratégie thérapeutique et les caractéristiques des patients atteints de migraines et des patients en échecs aux triptans, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM et du PMSI, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2017 à 2022. (Demande d’autorisation n° 923198) | DR-2023-231 | Autorisation de recherche | 2023-10-31 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815720 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815720.xml | DECISION | Décision DR-2023-232 autorisant la société PFIZER SAS à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur la surveillance de la sécurité à long terme et en vie réelle du somatrogon chez les patients pédiatriques en France, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM, du PMSI et du CépiDc, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2021 à 2032. (Demande d’autorisation n° 923271) | DR-2023-232 | Autorisation de recherche | 2023-10-31 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815721 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815721.xml | DECISION | Décision DR-2023-233 autorisant l’INSTITUT NATIONAL DE LA SANTÉ ET DE LA RECHERCHE MÉDICALE et l’INSTITUT NATIONAL D’ÉTUDES DÉMOGRAPHIQUES à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur une communauté interactive et participative en ligne menée avec les pairs comme action de promotion de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes adultes, intitulée « SEXPAIRS ». (Demande d’autorisation n° 923119) | DR-2023-233 | Autorisation de recherche | 2023-10-31 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815725 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815725.xml | DECISION | Décision DR-2023-234 autorisant l’ASSISTANCE PUBLIQUE – HÔPITAUX DE PARIS à mettre en oeuvre la modification d’un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur le dépistage du cancer du poumon par scanner faible dose chez les femmes, intitulée « CASCADE ». (Demande d’autorisation n° 921425v1) | DR-2023-234 | Autorisation de recherche | 2023-10-31 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815726 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815726.xml | DECISION | Décision DR-2023-235 autorisant LE MINISTERE DE LA SANTE ET DE LA PREVENTION (DIRECTION DE LA RECHERCHE, DES ETUDES, DE L’EVALUATION ET DES STATISTIQUES) à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur une enquête sur l’autonomie en établissements. (Demande d’autorisation n° 923247) | DR-2023-235 | Autorisation de recherche | 2023-10-31 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815727 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815727.xml | DECISION | Décision DR-2023-236 autorisant CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE BORDEAUX à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur les conditions d’effet de la médiation en santé sur le recours aux services de santé des personnes éloignées du système de santé, intitulée « ECEMSo ». (Demande d’autorisation n° 923175) | DR-2023-236 | Autorisation de recherche | 2023-11-03 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815728 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815728.xml | DECISION | Décision DR-2023-237 autorisant la société NUTRICIA NUTRITION CLINIQUE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur la prise en charge de l’épilepsie pharmaco-résistante chez les nourrissons et les enfants, intitulée « KEOPS ». (Demande d’autorisation n°923232). | DR-2023-237 | Autorisation de recherche | 2023-11-03 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815730 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815730.xml | DECISION | Décision DR-2023-239 autorisant les HOSPICES CIVILS DE LYON à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur le fardeau des infections respiratoires aigües aux Hospices civils de Lyon pour les saisons épidémiques 2016-2017 à 2022-2023, intitulée « FIRESP ». (Demande d’autorisation n° 923273) | DR-2023-239 | Autorisation de recherche | 2023-11-06 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815729 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815729.xml | DECISION | Décision DR-2023-238 autorisant CENTRE HOSPITALIER DE CAYENNE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur la description du microbiote cutané des patients de réanimation porteurs de cathéters veineux centraux. (Demande d’autorisation n° 923215) | DR-2023-238 | Autorisation de recherche | 2023-11-03 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815731 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815731.xml | DECISION | Décision DR-2023-241 autorisant l’UNIVERSITE DE REIMS CHAMPAGNE-ARDENNE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur les sujets pouvant être ressentis comme gênants au cours d’une consultation de médecine générale, intitulée « Gene-MG ». (Demande d’autorisation n° 923239) | DR-2023-241 | Autorisation de recherche | 2023-11-15 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815732 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815732.xml | DECISION | Décision DR-2023-242 autorisant l’INSTITUT NATIONAL D’ÉTUDES DEMOGRAPHIQUES à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur les inégalités sociales dans le risque et les conséquences des fausses couches, intitulée « SOC-MISC ». (Demande d’autorisation n°923177) | DR-2023-242 | Autorisation de recherche | 2023-11-16 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815733 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815733.xml | DECISION | Décision DR-2023-243 autorisant le CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE D’ANGERS à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’intérêt de la stratégie diagnostique basée sur le score 4PEPS chez les patients suspects d’embolie pulmonaire aux urgences, intitulée « SPEED&PEPS ». (Demande d’autorisation n°923258) | DR-2023-243 | Autorisation de recherche | 2023-11-20 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815734 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815734.xml | DECISION | Décision DR-2023-244 autorisant l’ASSISTANCE PUBLIQUE - HOPITAUX DE PARIS à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur le retentissement des conditions de la mort liées à la crise sanitaire de la COVID-19 sur le processus de deuil dans les familles endeuillées, intitulée « COVIDAAD ». (Demande d’autorisation n° 923285) | DR-2023-244 | Autorisation de recherche | 2023-11-21 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815735 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815735.xml | DECISION | Décision DR-2023-245 autorisant le CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE (UMR 7023 Laboratoire structures formelles du langage) à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur une approche exploratoire des interactions gestuelles, avec leur entourage, d’adultes avec un trouble du neurodéveloppement dits « non verbaux » en contexte écologique d’exposition à la langue des signes française. (Demande d’autorisation n° 923283). | DR-2023-245 | Autorisation de recherche | 2023-11-23 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815736 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815736.xml | DECISION | Décision DR-2023-246 autorisant l’INSTITUT PASTEUR à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’évaluation de nouveaux outils de diagnostic rapides de l’histoplasmose, intitulée « EvaDiag-Histo ». (Demande d’autorisation n° 923225) | DR-2023-246 | Autorisation de recherche | 2023-11-23 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815737 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815737.xml | DECISION | Décision DR-2023-247 autorisant l’AGENCE NATIONALE DE SANTÉ PUBLIQUE ainsi que les AGENCES RÉGIONALES DE SANTÉ DE LA RÉUNION, DE LA GUADELOUPE, DE LA MARTINIQUE ET DE MAYOTTE à mettre en oeuvre la modification d’un traitement de données ayant pour finalité la mise en oeuvre de l’extension de l’Enquête nationale périnatale 2021 dans les départements et régions d’Outre-mer (l a Réunion, la Guadeloupe, la Martinique et Mayotte), nécessitant un accès aux données du SNIIRAM, du PMSI et du CépiDc, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2015 à 2022, intitulée « ENP-DROMs ». (Demande d’autorisation n° 920488v1) | DR-2023-247 | Autorisation de recherche | 2023-11-28 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815738 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815738.xml | DECISION | Décision DR-2023-248 autorisant l’ASSOCIATION DE RECHERCHE CLINIQUE ET D’ENSEIGNEMENT EN NEUROCHIRURGIE ONCOLOGIQUE ET RACHIDIENNE à mettre en oeuvre la modification d’un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’épidémiologie, l’analyse des complications, de la récidive ainsi que des facteurs de risques associés à la mise en place d’une valve de dérivation interne du liquide céphalorachidien pour le traitement de l’hydrocéphalie, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM, du PMSI, du CépiDc et des données médico-sociales des maisons départementales des personnes handicapées visées par l’article L.1461-1 4° du code de la santé publique, pour les années 2009 à 2022, intitulée « HYDROCK » (Demande d’autorisation n° 922177v3) | DR-2023-248 | Autorisation de recherche | 2023-11-28 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815740 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815740.xml | DECISION | Décision DR-2023-250 autorisant la société MERCK SHARP & DOHME CORP à mettre en oeuvre la modification d’un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur les infections à pneumocoque chez les sujets adultes à risque en France, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM, du PMSI et du CépiDC, composantes du Système national des données de santé (SNDS) pour les années 2010 à 2022. (Demande d’autorisation n° 920138v3) | DR-2023-250 | Autorisation de recherche | 2023-12-04 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815739 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815739.xml | DECISION | Décision DR-2023-249 autorisant le CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE NANTES à mettre en oeuvre la modification d’un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur les prothèses vasculaires de polytétrafluoroéthylène (PTFE) héparinées vs ePTFE brut dans le traitement de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) en l'absence d'une veine autologue appropriée, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM, du PMSI et du CépiDc, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2018 à 2023, intitulée « REPLACE » (Demande d’autorisation n° 918007v1). | DR-2023-249 | Autorisation de recherche | 2023-11-28 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815741 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815741.xml | DECISION | Décision DR-2023-251 autorisant la société NUTRICIA NUTRITION CLINIQUE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur la prise en charge de nourrissons atteints d’une allergie aux protéines de lait de vache suspectée ou avérée, dénommée « OLAF » (Demande d’autorisation n° 923253) | DR-2023-251 | Autorisation de recherche | 2023-11-28 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815742 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815742.xml | DECISION | Décision DR-2023-252 autorisant le CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE LA REUNION à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’évaluation d’une intervention musicale sur l’anxiété des patients avec un diagnostic de syndrome coronarien aigu, intitulée « MUSCA ». (Demande d’autorisation n°923179v1). | DR-2023-252 | Autorisation de recherche | 2023-12-01 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815743 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815743.xml | DECISION | Décision DR-2023-253 autorisant le CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE TOULOUSE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur les apports d’un gant d’assistance à la préhension à domicile sur l’utilisation du membre supérieur et les facteurs d’observance chez des adultes cérébrolésés, intitulée « ECO-HAND-AVC ». (Demande d’autorisation n° 923134). | DR-2023-253 | Autorisation de recherche | 2023-11-28 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815744 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815744.xml | DECISION | Décision DR-2023-254 autorisant l’ASSISTANCE PUBLIQUE - HOPITAUX DE PARIS à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’évaluation de l’impact du système télématique de conseil à la prescription en antibiothérapie en Ile-de-France, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM, du PMSI et du CépiDc, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2015 à 2020, intitulée « Antibioclic+ ». (Demande d’autorisation n° 919178v1) | DR-2023-254 | Autorisation de recherche | 2023-11-28 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815745 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815745.xml | DECISION | Décision DR-2023-255 autorisant la société ABBVIE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’épidémiologie et la prise en charge de la maladie de Parkinson en France, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM et du PMSI, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2013 à 2022, intitulée « ASPIRE ». (Demande d’autorisation n° 923293) | DR-2023-255 | Autorisation de recherche | 2023-12-01 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815746 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815746.xml | DECISION | Décision DR-2023-256 autorisant la société COOK RESEARCH INCORPORATED à mettre en oeuvre la modification d’un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur les patients traités avec des endoprothèses vasculaires thoraco-abdominales zenith T-branch et fenêtrée multibranche sur mesure, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM, du PMSI et du CépiDc, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2011 à 2032, intitulée « ZTBranch » (Demande d’autorisation n° 921457v1). | DR-2023-256 | Autorisation de recherche | 2023-12-01 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815747 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815747.xml | DECISION | Décision DR-2023-257 autorisant l’INSTITUT NATIONAL DU CANCER (INCa) et la société AMGEN à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur le suivi longitudinal des patients atteints d’un cancer broncho-pulmonaire non à petites cellules avancé traités par sotorasib dans le cadre de l’accès précoce post-autorisation sur le marché, nécessitant un accès à certaines données du Système national des données de santé (SNDS) contenues au sein de la Plateforme de cancérologie de l’INCa, intitulée « PICASSO ». (Demande d’autorisation n° 923218) | DR-2023-257 | Autorisation de recherche | 2023-12-01 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815748 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815748.xml | DECISION | Décision DR-2023-258 autorisant la société AIR LIQUIDE SANTE INTERNATIONAL à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’association entre la durée d'utilisation du traitement par pression positive continue , la morbi-mortalité et les coûts associés chez les patients atteints d'apnée du sommeil en France, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM et du PMSI, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2014 à 2023, intitulée « APAIR ». (Demande d’autorisation n°923168) | DR-2023-258 | Autorisation de recherche | 2023-12-01 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815750 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815750.xml | DECISION | Décision DR-2023-261 autorisant le CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE MARSEILLE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’évaluation de l’apport d’une plateforme pluridisciplinaire permettant de réduire et de prévenir les expositions environnementales reprotoxiques chez les couples infertiles sur le taux de naissance cumulé en fécondation in vitro, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM et du PMSI, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2024 à 2029, intitulée « PREVENIR-FIV ». (Demande d’autorisation n° 923238). | DR-2023-261 | Autorisation de recherche | 2023-12-07 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815749 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815749.xml | DECISION | Décision DR-2023-260 autorisant le CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE TOULOUSE à mettre en oeuvre la modification d’un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l'amélioration de l’accès aux soins psychiatriques et la fluidité des parcours de soins pour les patients de médecine générale souffrant de trouble mental : évaluation du dispositif de soins partagés en psychiatrie, nécessitant l’accès aux données du SNIIRAM et du PMSI, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2018 à 2023, intitulée « DSPP-PSY ». (Demande d’autorisation n° 919470v1) | DR-2023-260 | Autorisation de recherche | 2023-12-07 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815751 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815751.xml | DECISION | Décision DR-2023-262 autorisant le CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE TOULOUSE à mettre en oeuvre la modification d’un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’évaluation de l’effet de l’aspirine pour la prévention de la pré-éclampsie et des complications obstétricales en cas de grossesse obtenue par procréation médicalement assistée chez la femme nullipare, nécessitant un accès aux données du SNIIRAM et du PMSI, composantes du Système national des données de santé (SNDS), pour les années 2023 à 2027, intitulée « APPART » . (Demande d’autorisation n° 922264v1). | DR-2023-262 | Autorisation de recherche | 2023-12-18 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR | |
CNILTEXT000048815752 | CNIL | texte/cnil/CNIL/TEXT/00/00/48/81/57/CNILTEXT000048815752.xml | DECISION | Décision DR-2023-263 autorisant l’INSTITUT NATIONAL DU CANCER et l’UNIVERSITE AIX-MARSEILLE à mettre en oeuvre un traitement de données ayant pour finalité une étude portant sur l’accès à la reconstruction mammaire après mastectomie totale pour un cancer du sein, intitulée « AREMAMA ». (Demande d’autorisation n° 923272). | DR-2023-263 | Autorisation de recherche | 2023-12-11 00:00:00 | 2023-12-30 00:00:00 | VIGUEUR |